Critique : House 8.03

Le 19 octobre 2011 à 15:43  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode très classique qui renoue avec une part de ce qui faisait le charme des premières saisons.
Par sephja

Critique : House 8.03

~ 7 minutes de lecture
Un épisode très classique qui renoue avec une part de ce qui faisait le charme des premières saisons.
Par sephja

House's Angels 

Millionnaire philantrope et excessivement généreux, Benjamin s'écroule en pleine rue après avoir offert un million de dollar à une agence d'aide pour la recherche d'emploi. Aussitôt, House s'empare de ce patient, malgré le manque d'intérêt de son cas, en plaidant sa cause dans l'espoir de lui arracher de l'argent avant de découvrir que son mal ne se limite pas à une simple déshydratation. Pendant ce temps, House accueille le docteur Adams au sein de l'équipe le temps qu'il parvienne à récupérer Thirteen, Taub et Chase. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode sympathique et intelligent que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une série qui se refocalise sur le patient du jour 
  •  un trio féminin plutôt efficace 
  •  House et la remise en question de la générosité
  •  un retour aux fondamentaux de la série 

 

 

Le retour du duo House - Prison Break 

Duo vedette des lundis soirs de la FOX durant des années, les deux séries se retrouvent le temps d'une participation assez convaincante de Wentworth Miller à l'épisode du jour. L'épisode ne se lancera dans aucun clin d'oeil, préférant comme les deux précédents se concentrer avant tout sur l'intrigue médicale, les scénaristes cherchant avant tout à revenir à l'essentiel en imposant le bracelet électronique à House. La scène d'ouverture marque cette volonté de faire table rase du passé et de retrouver ce savant mélange entre la subtilité de l'écriture et la comédie humaine stigmatisée par House. 

L'histoire se concentre alors sur ce patient excessivement généreux qui permet à la série de renouer avec ces questions existentielles, notre horrible docteur se montrant particulièrement intéressé par l'espoir de lui soutirer un peu d'argent. Mais, à la différence de la saison précédente, le récit dépasse le statut du simple gag pour se poser la question de la générosité comme une force ou une faiblesse. Retrouvant sa construction autour d'une thématique forte, les scénaristes proposent une intrigue intéressante et retrouve une exigence dans le récit qui était de moins en moins présente la saison précédente.

Comme un nouveau départ, cet épisode tente de tourner la page sur les errements du show pour se recentrer sur les patients, offrant un divertissement satisfaisant. Un retour aux sources qui permet aussi de résoudre la question financière du retour de House afin de s'assurer un poste à temps plein au docteur Adams. 

 

Gregory et ses drôles de dames 

Un point intéressant de cet épisode va résider dans l'équipe de House qui va beaucoup évoluer tout au long, en réunissant d'abord ensemble le docteur Park et Adams. La première est celle qui va s'imposer le plus, Charlyne Yi héritant de quelques bonnes répliques avec son désir de garder son indépendance en refusant les cadeaux de sa collègue. Moins naïve que l'épisode précédent, elle se montre moins passive que Masters, mais peine à s'imposer par rapport à Thirteen qui vient faire une apparition remarquée en cours d'épisode. 

Si Park est rémunérée pour son travail, le Docteur Hadley va revenir uniquement par attachement pour House avec qui elle partage un attachement toujours aussi fort. Retrouver Olivia Wilde reste très agréable, son personnage possédant un charisme supérieur aux deux nouvelles, en particulier Adams. L'occasion de revenir une dernière fois sur une amitié complexe, poursuivant ainsi sa réflexion sur la générosité et sur la menace qu'il représente pour le bonheur des autres. L'absence d'évocation de la maladie de Huntington prouve que les scénaristes cherchent à offrir une sortie positive à ce personnage, nous gratifiant au passage d'une scène avec Wenthworth Miller vraiment réussie. 

La façon dont elle prononce le mot "Crazy" est un vrai régal, mais montre aussi combien House repense son rapport avec les autres en fonction de leur bonheur au quotidien. Difficile alors de situer le docteur Adams tant la performance de Odette Annable laisse assez indifférent, son personnage ne profitant que d'une exposition minimale. 

 

 

House et la nature humaine

Le point sur lequel ce scénario de House renoue le plus avec les saisons précédentes réside dans la façon dont le docteur juge l'état physique du patient, mais aussi mental en s'amusant de la générosité excessive de Benjamin. La scène où le docteur Park et Adams échange leur point de vue sur le patient montre combien la dimension humaine est un élément indispensable de la construction du show. Plus que de médecine, la série propose deux points de vue sur la nature humaine, entre cynisme et optimisme, le héros se chargeant de trancher la question. 

Ce retour aux sources qui marque ce début de saison rappelle que House est avant tout une série humaniste bien plus que le soap improbable qu'elle était devenue la saison passée. Plus présent auprès du patient, Gregory s'interroge sur la santé mentale de cet homme prêt à tout donner pour sauver des vies, se posant dès lors des questions sur son propre égoïsme. Evidemment, sa relation avec Thirteen va être au centre de ce questionnement, amenant un nouvel éclairage sur la nature complexe de leur relation. 

S'il a accepté son propre malheur, House semble refuser de faire celui des autres, trouvant en Park l'équipière parfaite, celle-ci ne vouant aucun intérêt à la quête d'un quelconque bonheur. 

 

Un épisode digne des premières saisons 

Bloqué par son bracelet électronique, House est contraint de cesser de se disperser, ramenant le show à sa nature première de medical drama. Resserrant au maximum les intrigues secondaires, les auteurs organisent ce qui ressemble de plus en plus à une tournée d'adieu pour certains personnages tandis que la série revient aux fondamentaux. Avec subtilité, le scénario délaisse entre autre le perpétuel défi entre House et Wilson pour un pas de deux élégant et férocement drôle sur le thème de l'hypocrisie qu'engendre dans l'humain la générosité des autres. 

En conclusion, un épisode de House très classique, mais satisfaisant, offrant un scénario malin qui renoue avec une certaine subtilité d'écriture qui avait eu tendance à disparaître. Mieux maîtrisé, le show offre un passage assez convaincant à Thirteen tout en imposant un docteur Park cynique et avant tout efficace, là où le docteur Adams peine encore à exister. Un épisode qui donne de l'espoir pour cette saison, offrant à Wentworth Miller le rôle d'un homme trop généreux, forçant House à s'interroger sur l'intérêt de reformer son ancien équipe.

 

J'aime : 

  •  un scénario subtil et plutôt bien écrit 
  •  le retour de Thirteen et sa scène finale avec House 
  •  le numéro d'hypocrite de Wilson

 

Je n'aime pas : 

  •  Odette Annable pas du tout convaincante 
  •  une scène de consultation mal intégrée

 

Note : 13 / 20 

Un épisode qui confirme le retour de House à une structure d'épisode très classique, avec un passage de Thirteen plutôt bien mis en valeur. Bien maîtrisé, le scénario renoue en partie avec ce qui faisait le charme de la série, du temps de son duo sur FOX avec Prison Break. Un divertissement solide et agréable.

L'auteur

Commentaires

Avatar Aureylien
Aureylien
Tu me manqueras Thirteen ! I LOVE YOU FOREVER !

Avatar Aureylien
Aureylien
Et Wenworth m'a fait bien plaisir dans cet épisode. Odette a son charme quand même mais c'est un personnage trop classique par rapport à Mireille Mathieu.

Image House
13.23
12.55
12.89

Derniers articles sur la saison

Critique : House 8.22

Encore une immense série qui arrive à sa fin. L'épisode n'est pas démoniaque ni sensationnel, il est juste normal et réussit parfaitement son rôle : clore une série sans se rater.

Critique : House 8.17

Un épisode qui se pose la question de la nature d'une relation romantique, mais qui délaisse rapidement un patient assez peu intéressant.

Critique : House 8.16

Un épisode simple sans être déplaisant qui pose la question du besoin de l'être humain à aider son prochain et des limites de l'altruisme.