Pitch Anand
Depuis plus de vingt ans, Walt Varga tente de prouver la culpabilité de Stephen Abramyk dans le meurtre de Kim Sharland sans avoir jamais réussi à trouver la moindre preuve directe contre lui. Son ancien collègue, Hugo, convaincu que son collègue va tenter de se faire justice lui-même, engage Arkady pour découvrir la vraie identité de l'assassin.
Un divertissement vraiment efficace
Cette semaine, Arkady va être confronté à une Cold Case, une affaire non classée qui va remarquablement bien lui convenir. Fan de puzzle, le chessmaster Russe va faire preuve d'une réelle ingéniosité, même si l'on reprochera une conclusion légèrement tirée par les cheveux. Le fait qu'il s'intéresse à l'affaire pour des raisons autres que financières change la routine de l'intrigue et va permettre de montrer qu'Arkady aime à se prendre au jeu.
L'intrigue est construite sur deux niveaux : Arkady dans son hôtel qui tente d'éclaircir l'affaire et en parallèle, Walt Varga, policier bientôt à la retraite, qui semble vouloir se faire justice lui-même sur le présumé coupable. Ce découpage va permettre de créer un véritable enjeu, le climax final profitant parfaitement de la dualité de l'épisode.
Ce rapport de force entre le flic Wally et le présumé coupable Stephen va servir d'accélérateur et de révélateur à une histoire qui aurait pu paraître assez passable. Mais pas le moindre ennui en vue, Arkady se montrant particulièrement dynamique et enthousiaste, retrouvant au passage un peu de cette verve qu'il avait perdu dans l'épisode précédent. Les auteurs vont même le sortir de sa zone de confort, les différents personnages de l'enquête s'invitant fréquemment dans sa chambre d'hôtel.
Le récit est très bien rythmé, l'enquête avance sans le moindre temps mort, portée par des comédiens réjouissants et une bonne dynamique de groupe. La structure de l'épisode abandonne le format en six parties pour se calquer plus sur celle de House MD, intercalant des intervalles comiques au milieu de l'affaire. Ce changement de format réussit plutôt bien à la série, sauf que cela se fait au dépit d'une mythologie laissée à l'abandon.
C'est là le principal problème de la série, trouver une structure qui permette de conserver le mélange entre policier et comédie sans pour autant sacrifier l'intrigue fil rouge. De ce point de vue, l'épisode n'est pas satisfaisant, mais l'important pour une série en devenir comme Endgame est avant tout de produire un divertissement efficace et crédible, ce qui est le cas ici.
Un nouveau membre dans la Chess Team
Danni est la serveuse du bar où s'est réfugié Arkady Balagan et possède une vraie relation avec lui, fondée sur le respect mutuel, le personnage ayant pour tâche de permettre à Arkady de montrer l'ampleur de son égocentrisme. Atout charme assez transparent dans le pilote, le personnage avait petit à petit gagné en sympathie, la charmante Katharine Isabelle (plutôt habitué des films d'horreurs) montrant une vraie présence dans ses scènes.
Il aura fallu quatre épisodes pour que les scénaristes se décident à creuser un peu son personnage en la faisant troisième membre de la Chess Team, où son charme est plutôt bien employé. Même si cela reste encore trop superficiel, nul doute qu'elle saura se montrer un bon complément à Sam et Alcina, laquelle est légèrement laissée de côté depuis deux épisodes.
La Chess Team s'agrandit et Danni apporte un souffle nouveau à l'enquête, Arkady disposant d'une nouvelle pièce dans son jeu. Difficile de dire s'il s'agit encore d'une reine ou d'un pion, cela saurait trop cavalier de ma part. (houlà, je deviens fou. Tour suivant)
Pippa Venturi aux abonnées absents
Certes, elle réapparait deux fois dans l'épisode, mais son refus d'intégrer la Chess Team est de plus en plus agaçant et ne permet pas d'intégrer correctement son personnage. L'intrigue fil rouge souffre de son manque de présence et de caractère, et ne dispose pas d'une dynamique suffisante pour se montrer réellement passionnante. Le comportement d'Arkady avec elle, à la fois méprisant et de moins en moins chaleureux, semble de moins en moins cohérent au vu de leur passif, la jeune femme perdant du même coup la seule raison de sa présence dans l'intrigue.
Mélanie Pappalia possède l'énergie pour devenir un personnage intéressant mais son positionnement actuel ne lui permet pas de prendre la place qu'elle mérite dans l'intrigue. Il serait temps pour les scénaristes de faire un choix, car son personnage est indispensable à l'identité même de la série et doit permettre une vraie avancée dans l'intrigue.
Un épisode référence
Endgame a atteint un point important de son évolution en réussissant à produire un divertissement plutôt solide et maîtrisé. L'efficacité de la mise en scène, le rythme entraînant de l'histoire ainsi que la justesse des scènes comiques font de cette série un bon show policier qui mérite que l'on s'y attache.
Seulement, sans une véritable intrigue fil rouge forte, la série risque de lentement s'autodétruire, perdant au même passage son identité première, celle d'un homme brisé qui vit dans la peur de se faire assassiner par ceux qui ont tué son épouse, essayant de se cacher du reste du monde. Les épisodes à venir vont être assez cruciaux, la mi-saison étant fréquemment le moment idéal pour permettre de faire évoluer ce type d'intrigue.
J'aime :
- Shawn Doyle réjouissant
- le rythme enlevé de l'enquête
- le mélange polar-humour plutôt efficace
- l'intégration de Danni au seein de la Chess Team
Je n'aime pas :
- une conclusion plutôt baclée
- une intrigue fil rouge assez inexistante
Note : 12/20
A la semaine prochaine pour le 1x05 où Arkady va tenter de quitter l'hôtel.
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