Critique : Endgame 1.07

Le 28 avril 2011 à 12:31  |  ~ 6 minutes de lecture
Un joli ballet de valises donne le tournis dans l'entrée de l'hôtel et oblige Arkady à venir en aide à une jeune chinoise. Au programme, un scénario ambitieux, un chef de la sécurité déboussolé et un final qui ressemble malheureusement à une sortie de secours.
Par sephja

Critique : Endgame 1.07

~ 6 minutes de lecture
Un joli ballet de valises donne le tournis dans l'entrée de l'hôtel et oblige Arkady à venir en aide à une jeune chinoise. Au programme, un scénario ambitieux, un chef de la sécurité déboussolé et un final qui ressemble malheureusement à une sortie de secours.
Par sephja

Pitch Karpov

Jia Jyang, une spécialiste en cryptographie, arrive à l'hôtel pour faire un discours à une conférence sur la sécurité informatique et se fait voler sa valise. Elle et Sophie, une journaliste à qui elle fournit secrètement des informations, vont venir trouver Arkady Balagan pour lui demander son aide. Pendant ce temps, un petit malin s'amuse à pirater l'ordinateur de l'hôtel, créant le bazar dans le système informatique.

 

Un épisode ambitieux qui n'atteint pas son but

Depuis trois épisodes, Endgame élève le niveau, essayant de donner avec un certain succès une nouvelle envergure aux aventures d'Arkady Balagan. Conçu sur le principe "du gorille sur un terrain de basket" comme l'explique le héros, l'introduction est foisonnante, surprenante et l'épisode vraiment prometteur. L'argument informatique va permettre à Sam de lancer l'intrigue, le jeune garçon se montrant extrêmement sensible au charme de la jeune chinoise, justifiant intelligemment l'implication d'Arkady dans l'affaire du jour. 

Tout est parfaitement en place pour un nouvel épisode très ambitieux, d'une grande efficacité, doté de rebondissements plutôt malins, mais qui va vite laisser apparaître certaines faiblesses. Le final laisse du coup un vrai sentiment d'inachevé, même si on saluera encore une fois le soin apporté par Avrum Jacobson à la qualité de ses scénarios. Devenu un terrain de jeux pour son héros, l'hôtel est une sorte de théâtre gigantesque, un concept à lui tout seul pour des intrigues qui ne sont absolument pas répétitives.

Endgame nous propose un épisode efficace, un peu en dessous de ce que l'on aurait espéré, prouvant une fois de plus qu'elle est la série de cette fin de saison. Exigeante, subtile, elle impose un style bien à elle, utilisant avec de plus en plus de malice les différents éléments dont elle se compose. A la fois râleur insupportable et séducteur maladroit, Balagan s'impose comme un véritable héros, Shawn Doyle se montrant toujours aussi formidable.

 

Le coeur d'Arkady    

 

Intrigue à deux niveaux qui n'arriveront jamais à se connecter parfaitement, ce récit d'espionnage va surtout permettre de rapprocher Arkady de Sam, le chessmaster reconnaissant enfin ses faiblesses devant son disciple. Le fait qu'Arkady préfère le bonheur de Sam à un argument financier est la preuve qu'il s'est petit à petit attaché au jeune homme, nouant ainsi de nouvelles relations pour se prouver qu'il est encore capable de faire confiance à ses propres sentiments.

Le scénario va parachuter un embryon d'intrigue romantique entre Balagan et Sophie, prouvant par l'intervention de Pippa qu'il se sent encore coupable pour la mort de Rosemary. La scène entre eux est vraiment remarquable, Arkady faisant montre d'un désarroi terrible devant la jeune femme qui retrouve une plus grande importance dans son coeur ainsi que celui des spectateurs.

La Chess Team, parfaitement intégrée au récit, vient apporter son soutien immédiat, le champion d'échec ayant lentement tissé des liens solides avec chacun d'entre eux. Le fait que leur travail permette à chacun d'entre eux d'accéder à certaines informations prouve encore une fois l'importance qu'auront eu les premiers épisodes de la série, laissant le temps au Chessmaster de sortir peu à peu de sa solitude. 

Reprenant confiance dans un monde qu'il parvient à tenir sous contrôle, Balagan est un homme dont le coeur brisé se reconstruit peu à peu, et qui réapprend lentement à faire confiance aux autres. Ce fil rouge colossal qui m'aura échappé jusque là, est parfaitement décrit dans cet épisode, tant le héros semble partagé par la façon dont Sam accorde sa confiance sans la moindre peur. 

Nul doute qu'en résolvant des crimes, Arkady se prouve qu'il peut être utile à ce monde et qu'il est encore capable d'empathie envers les autres. Chaque énigme résolue le rapproche naturellement du monde extérieur, et Pippa sera sans nul doute la clé de sa guérison. 

 

Un chef de la sécurité au bord de la crise de nerfs

 

Chef de la sécurité de l'hôtel, Hugo Lum méritait bien un petit focus, même si le personnage ne fait pas partie de la Chess Team. Plutôt méfiant envers Balagan au commencement, Hugo a lentement trouvé sa place en tant que souffre-douleur d'Arkady, les deux hommes développant un respect mutuel l'un pour l'autre. Après six épisodes, Patrick Gallagher a su trouver le ton parfait pour son personnage, entre sérieux et humour, surtout dans la scène des excuses particulièrement amusante. 

Connaissant l'importance de la sécurité pour Arkady, on comprend aisément son besoin de tester perpétuellement Hugo, et nul doute que la confiance dont il fait preuve en se promenant pieds nus dans les couloirs de l'hôtel est en grande partie lié à Lum. Plus proche qu'il n'y parait, les auteurs ont trouvé le ton parfait, le chef de la sécurité étant logiquement voué à jouer rapidement un rôle important dans la future guérison du Chessmaster. 

 

Les coincidences ne font pas une intrigue

Si l'épisode est très bon, on regrettera que la réalisation dans la première séquence ne se montre pas à la hauteur des ambitions du récit. Nul doute qu'un plan séquence ambitieux aurait donné une dimension supplémentaire à l'épisode, la création d'un telle scène constituant un exploit digne du nouveau statut qu'est en train de prendre Endgame. Plutôt sage, la mise en scène joue la carte de la lisibilité et de la simplicité en clarifiant intelligemment une histoire plutôt nébuleuse.

Très anecdotique, l'intrigue du piratage de la sécurité de l'hôtel n'apporte pas grand chose à l'épisode, créant seulement une diversion comique moyennement satisfaisante. Le trajet de la valise, trop chaotique, s'avère plutôt décevant, même s'il fournit à Alcina l'élément de départ pour un scène formidable dite "du papier toilette". Les enjeux, pas assez clairs, affaiblissent le récit tandis que l'intrigue d'espionnage laisse lentement place à une simple valse de valises.

Mais ne faisons pas trop les difficiles, tant l'épisode fournit un divertissement de haut niveau, très dynamique et plutôt réjouissant. Mettant en avant l'importance dans l'histoire du coeur d'Arkady, l'épisode donne la part belle aux sentiments, sans jamais se montrer cynique sur ce point.

 

J'aime :

  • Arkady Balagan, un personnage de plus en plus passionnant. 
  • une ambition surprenante et enthousiasmante 
  • une chess Team toujours aussi efficace
  • un mélange parfait entre investigation et humour 

Je n'aime pas : 

  • l'horrible plagiat musical dans la dernière scène (je vous laisse reconnaître le morceau, mon avis contient un indice) 
  • un échange de valise assez anecdotique 
  • un scénario pas assez cohérent 

Note : 13 / 20

(90)


L'auteur

Commentaires

Avatar Aureylien
Aureylien
Je proteste pour la musique c'est pas un plagiat c'est juste utilisé une musique connue, en plus il n'en utilise qu'une. C'est pas comme The Walking Dead qui utilise la même OST que 28 jours plus tard. Sinon j'écris à SOA et Misfits pour les dénoncer aussi ! Sinon j'ai aimé l'épisode. C'est une des seules séries qui me captive vraiment en ce moment (avec Fringe).

Avatar Puck
Puck
"les deux hommes développant un respect mutuel l'un pour l'autre." Heu... Je vois pas tout à fait les choses comme ça. La relation souffre-douleur semble plus juste. Et pour le moment, elle ne s'accompagne pas de beaucoup de respect. Sinon, pour le reste, tout à fait d'accord.

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