Critique : Endgame 1.09

Le 14 mai 2011 à 04:00  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode assez moyen, qui palis intelligemment aux lacunes du scénario par une bonne humeur et une énergie débordante. Au programme, l'amitié selon Arkady Balagan, un scénario décevant et une série qui s'oriente vers un final plutôt prenant.
Par sephja

Critique : Endgame 1.09

~ 6 minutes de lecture
Episode assez moyen, qui palis intelligemment aux lacunes du scénario par une bonne humeur et une énergie débordante. Au programme, l'amitié selon Arkady Balagan, un scénario décevant et une série qui s'oriente vers un final plutôt prenant.
Par sephja

Pitch Zukertort

Arkady reçoit la visite de son meilleur ami, le pilote Oleg Olesky venu à l'hôtel Huxley pour l'annonce par son employeur du lancement du premier vol dans l'espace pour civil . Tous les cadres de la société sont présents autour du bar pour faire la fête, Balagan et Pippa profitant de l'invitation d'Oleg pour se mêler aux invités. Seulement, le soir venu, un des ingénieurs tombe du toit de l'hôtel et le meilleur ami d'Arkady se retrouve sur la liste des suspects


Arkady, ses amis et son puzzle du jour 

 

Après plusieurs épisodes plutôt ambitieux et réussis, Endgame nous propose une intrigue légère, un pur divertissement à ne pas trop prendre au sérieux sous peine de vite s'apercevoir des nombreuses lacunes du scénario. L'ambiance est à la fête et au renforcement des amitiés des différents personnages en vue d'un avenir où la loyauté de tous sera remis en question. Comme une respiration avant un final surement plus ambitieux, il est ici question de montrer combien l'amitié pour Arkady est une chose à ne pas prendre à la légère.

En choisissant un ton humoristique, la série montre encore une fois l'énorme capital sympathie qu'elle a su gagner au fil des épisodes et sur lequel elle sait intelligemment miser. L'implication de Pippa dans l'enquête se fait de manière naturelle et permet de renforcer son intimité avec le Chessmaster, leur amitié dépassant largement le cadre de son passé avec Rosemary. Très chaleureux, l'épisode est porté par son casting impeccable et un Shawn Doyle survolté, totalement irrésistible. 

Un épisode simple et diablement malin, qui sait jouer sur ses points forts pour mieux masquer ses points faibles, voilà la définition parfaite d'une série qui a su trouver son épanouissement. Centré avant tout sur Arkady, l'épisode nous parle de sa conception de l'amitié et de l'importance qu'il accorde au regard que les autres posent sur lui. Loin d'être une île, Balagan est un homme qui tente de se reconstruire, essayant petit à petit de retrouver confiance dans un monde qui l'a trahi. 

A des années-lumière de House ou Patrick Jane, Balagan est un homme rempli d'une multitude de fragilité, toujours à la recherche d'un lien affectif avec les autres. Son identité Russe, et son amitié pour Oleg, sont très forte et ramène sur le devant de la scène quelques éléments politiques en lien avec la situation actuelle de son pays natal. 

 

Une certaine idée de l'amitié 

 

Ami d'enfance d'Arkady, Oleg est interprété par l'excellent Peter Wingfield (un client pour Puck et son forum sur les acteurs qu'on voit partout) qui va former un duo étonnamment crédible avec Shawn Doyle, poussant même le spectateur à se demander où est la frontière entre vérité et fiction. Leur duo va prendre toute la place, ne laissant que quelques miettes à une Chess Team plutôt discrète, et va porter avec une certaine réussite tout l'épisode sur leurs épaules.. 

Le manque de confiance dont fait preuve Balagan envers son ancien ami prouve encore une fois la tendance du Chessmaster à toujours mettre au défi ceux qui se disent ces amis. Sam, lui aussi, subit le même type de test, le champion d'échec ne pouvant se lier d'amitié avec un homme sans créer d'abord un rapport de force avec lui. Nul doute que l'acharnement dont fait preuve le jeune homme à le défier est pour beaucoup dans la confiance qu'il accorde aux autres.

Ainsi va le coeur d'Arkady, incapable d'aimer sans défier, comme lors de cette scène étonnante où lui et Oleg se provoquent l'un l'autre jusqu'au point de rupture où ils en viennent aux mains. Oleg n'est pas son ami par un concours de circonstances, leur connexion va bien au delà de la simple identification, elle est l'expression sincère d'une alchimie rare et inexplicable. 

 

Une intrigue très artificielle

Moins ambitieuse et subtile qu'à l'habitude, l'histoire va s'avérer particulièrement décevante, n'hésitant pas une seule seconde à abuser de nombreux raccourcis pour masquer ces nombreuses défaillances. Passons sur l'identité du coupable trop prévisible et la lourdeur d'une mise en scène qui manque de subtilité car le scénario s'avère du point de vue de l'enquête encore plus famélique et déséquilibré. 

Rien ne tend vraiment la route, pour peu qu'on oublie la folie ambiante, son argument principal s'avérant très superficiel, tant la raison du séjour sur le toit de l'ingénieur reste particulièrement discutable. L'enquête est clairement cousue de fil blanc, et Arkady aurait sans nul doute résolu l'affaire en quelques secondes sans la présence d'Oleg pour le perturber. Digne des premiers épisodes, le résultat n'est ni surprenant, ni intéressant, mais tout le background lentement mis en place auparavant permet de créer une diversion suffisamment forte pour faire passer la pilule. 

Heureusement, Graeme Manson (coscénariste de Cube de Vincenzo Natali) parvient à créer une diversion remarquable et ne laisse pas le temps au spectateur de voir toutes les faiblesses du script. Grâce à l'enthousiasme communicatif d'Arkady et un sens de l'humour ravageur, le visionnage s'avère plutôt agréable.

 

La confirmation de la nouvelle orientation de Endgame 

Après avoir imaginé des éventuels complots, Endgame semble vouloir enterrer tout idée en rapport avec l'état Russe pour un ennemi de l'intérieur, en contact direct avec l'hôtel. Arkady refuse encore de croire cette théorie, mais elle commence à s'imposer lentement à l'esprit du spectateur. Le choix du "Who dunnit ?" est celui de la sécurité, celui d'un final minimaliste qui constituera un bon tremplin pour la suite. 

Plus que trois épisodes et le show va devoir faire avancer l'histoire de Balagan et Rosemary au delà de simple flashback. Le choix d'un mariage pour le prochain épisode pourrait être l'occasion idéal d'envisager différemment son passé et l'accident qui l'a amené jusqu'ici. 

J'aime :

  • une bonne humeur communicative
  • un casting enthousiaste
  • une histoire d'amitié très crédible 

Je n'aime pas : 

  • une intrigue policière décevante
  • des rebondissements téléphonés 
  • un épisode moins ambitieux que d'habitude


Note : 13 / 20 

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L'auteur

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