Critique : Fairly Legal 1.08

Le 01 août 2011 à 15:55  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode agréable où les qualités du show sont bien mises en avant, tout comme ses défauts récurrents. Au programme, une dispute sur fond de paternité artistique, Leonardo drague la vendeuse de sandwichs et David Smith décide enfin de se mettre à table.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 1.08

~ 6 minutes de lecture
Episode agréable où les qualités du show sont bien mises en avant, tout comme ses défauts récurrents. Au programme, une dispute sur fond de paternité artistique, Leonardo drague la vendeuse de sandwichs et David Smith décide enfin de se mettre à table.
Par sephja

Pitch dernière chance

Paul Shelton, l'ancien membre d'un groupe et auteur d'un tube une dizaine d'années auparavant, tente de reprendre contact avec les autres membres du groupe, Mac and Sherry Belber, pour obtenir les droits de ce seul et unique tube. Devant le refus du couple, Kate va découvrir que cette affaire ne concerne pas qu'une simple chanson, mais aussi des secrets au coeur de la séparation du groupe. Pendant ce temps, Justin vient voir Kate par rapport à une difficulté concernant leur ancien appartement.

 

 

 

Vouloir corriger ses erreurs 

La médiation du jour va placer Kate Reed dans une situation idéale avec une histoire de copyright qui n'aurait clairement pas pu être résolu dans un cour de justice. En effet, le débat ne porte pas sur la propriété d'une chanson, mais avant tout sur le désir d'une personne de mettre sa vie à plat avant de mourir. L'horloge tourne pour Paul Shelton, incarné par Chris Vance, et la série fait le choix de la simplicité pour cette histoire, celle d'un homme qui vit cette situation comme une révélation et décide de revenir sur ses pas et corriger ce qui peut encore l'être. 

Fairly Legal retrouve le thème du deuil qui avait été un peu délaissé et cette tonalité douce-amer qui lui réussit particulièrement bien. Kate apporte son énergie pour tenter de réconcilier les ennemis d'antan et, par son enthousiasme, tente de reconstituer de liens disparus, appartenant au passé. L'important n'est pas dans les blessures que l'on porte mais dans la façon dont chacun en tire les conséquences pour progresser dans un processus de deuil ou ici de pardon. Une histoire simple et touchante, qui prouve que Fairly Legal gagne toujours à miser avant tout sur des personnages humains avant tout. 

Un épisode satisfaisant, même si Sarah Shahi continue d'abuser de ses mimiques compassionnelles, Kate étant bien plus intéressante lorsqu'elle fait preuve d'enthousiasme. Du travail bien fait pour une storyline qui propose une affaire assez intéressante, portée par une réalisation très propre et des seconds rôles convaincants, permettant d'oublier des intrigues secondaires bien moins inspirées. 

 

Le deuil et sa complexité 

L'intrigue David Smith avance légèrement et propose un virage intéressant en s'inscrivant plus dans la thématique du deuil, Kate Reed trouvant l'occasion d'évoquer son père et de le découvrir sous un nouveau jour. Les mensonges du passé finissent toujours par ressortir un jour et elle commence petit à petit à voir apparaître le vrai visage de Teddy, un être humain avec des failles et des faiblesses. Dommage que la série ait mis si longtemps avant de commencer à évoquer la mémoire du père de Kate tant ce personnage est indispensable pour pouvoir comprendre son fonctionnement.

La mythologie revient à son point de départ, à savoir le décès de Teddy, sans pour autant donner l'impression d'avancer le moins du monde. L'incapacité des auteurs à lier la situation de Justin et Kate avec la mort de son père est une des vrais déceptions de cette saison qui ne nous aura jamais permis de comprendre le fonctionnement de la jeune négociatrice. Pour une série axée sur le deuil, Fairly Legal possède un vrai talent pour éluder la question centrale, tout comme son personnage principale en se servant d'éléments secondaires pour éluder la question. 

Pendant que Lauren disparaît de plus en plus du paysage, Fairly Legal semble incapable d'approfondir le personnage de Kate et de la faire avancer dans le processus du deuil de son père. La série préfère fournir des storylines annexes peu intéressantes, même si le charme de Baron Vaughn permet de sauver la mise, comme souvent cette saison.

 

Kate et les hommes de sa vie

Passons sur le cas de Teddy Reed qui, il faut l'espérer, disposera un jour ou l'autre d'un vrai développement pour s'attarder sur le rapport de Kate avec les hommes. En effet, que ce soit Leonardo ou Justin occupe vraiment une place centrale dans son existence et Kate, par son métier de médiatrice, joue fréquemment la carte de la séduction pour arriver à ses fins. Insaisissable et volontairement versatile, Kate ne voit en Justin qu'un moyen de s'accrocher à son bonheur passé et au souvenir qu'un père qu'elle ne veut pas voir s'évanouir.

Dès lors, la moindre réflexion de Justin sur des sujets concernant la séparation ou le divorce est vécu comme une menace pour cette illusion qu'elle s'est lentement crée d'un monde figé, où la mort n'existe pas vraiment. De même, ses gamineries avec Leonardo sont une façon de se couper d'une réalité qu'elle désire esquiver à tout prix, refusant d'organiser son temps de quelques manières que ce soit. Le temps est l'ennemi de Kate Reed, surtout le temps perdu qu'elle refuse de considérer, voire même d'évoquer, ces instants passés à ne pas vivre pleinement et librement. 

Le rapport de Kate avec les hommes se limitent au plaisir de la séduction et souligne sa volonté de ne plus réfléchir aux conséquences. Mais le souvenir de son père finit toujours par la rattraper, malgré l'énergie débordante qu'elle met à s'occuper perpétuellement. Dès lors, son client du jour, qui lui connaît la date de sa mort, possédait un vrai potentiel pour explorer la psyché de la jeune femme, ce que le scénario n'évoque que de manière trop allusive. Une occasion ratée, comme autant de temps perdu.

 

J'aime :

  •  une histoire simple et touchante, dans l'esprit du show 
  •  les seconds rôles convaincants 
  •  une mythologie qui évoque enfin le fantôme du père
  •  Baron Vaughn toujours aussi épatant 

 

Je n'aime pas : 

  •  la présence quasi-anecdotique de Lauren 
  •  l'incapacité du show à explorer le fonctionnement de Kate 
  •  une intrigue sur fond de mmorpg plutôt ridicule

 

Note : 12 / 20 

Du bon Fairly Legal avec une intrigue plutôt touchante et bien menée par une Kate toujours aussi enthousiaste. Dommage que le ton un peu trop superficiel du show empêche la série d'évoluer réellement vers une vraie remise en question de ces personnages. La série semble se satisfaire de ce qu'elle est et ne fait pas vraiment preuve d'une réelle ambition.

Agréable.

L'auteur

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Image Fairly Legal
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