Critique : Fairly Legal 1.10

Le 11 août 2011 à 19:45  |  ~ 8 minutes de lecture
Season final où les auteurs choisissent de déborder Kate de travail pour masquer le manque de profondeur de la série. Mais il offre quand même un divertissement correct. Au programme, Kate en pleine tempête, Leonardo en seule bouée de sauvetage et la rencontre -enfin- de Lauren et David Smith.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 1.10

~ 8 minutes de lecture
Season final où les auteurs choisissent de déborder Kate de travail pour masquer le manque de profondeur de la série. Mais il offre quand même un divertissement correct. Au programme, Kate en pleine tempête, Leonardo en seule bouée de sauvetage et la rencontre -enfin- de Lauren et David Smith.
Par sephja

Pitch season final 1

Kate Reed est chargée par le juge Nicastro de trouver un accord entre les frères Sabbatino qui se disputent depuis des années pour une vulgaire place de parking. Seulement, Kate est perturbée par un test de grossesse dont elle attend les résultats, tandis que Justin est récompensé pour son travail au bureau du procureur. Tout va partir de travers lorsqu'un représentant du consulat de Croatie vient lui demander de résoudre un différend afin d'éviter un problème d'ordre familial pouvant prendre des proportions diplomatiques importantes. 

 

 

L'activité débordante de Kate comme moteur du show 

Centré en grande partie sur son héroïne, ce final propose une vision de Kate en femme d'action, ne refusant aucune offre de médiation sous le seul prétexte de rendre service au monde qui l'entoure. Dans le cas de Veronika, son aide est importante car ce cas propose une difficulté : le père et la grand-mère pense tous les deux agir pour le bien de la petite fille. Leur dispute au consulat de Croatie est avant tout motivée par leur amour de cet  enfant, chacun essayant de prouver la supériorité de ses sentiments par des réactions de plus en plus théâtrales. 

Conscient que cet épisode doit avoir l'envergure d'un season final, les auteurs confrontent Kate au cas "offert" par le juge Nicastro de deux frères bougons qui semblent incapable de faire autre chose que se disputer. Puéril et plutôt comique , Lou Casal et Joseph Cortese nous offre un numéro de duettistes amusants, apportant une touche de comédie tout en offrant une place intéressante dans l'intrigue à Léonardo. Voir son assistant venir résoudre ce différent est plutôt une bonne idée des auteurs, meilleure en tout cas que de le charger d'une vulgaire histoire de figurines. 

L'épisode avait déjà suffi samment de contenu, mais Michael Sardo choisit alors de pousser le bouchon un peu plus loin en faisant se rencontre Lauren et David Smith. Toujours aussi décevante, cette storyline n'aboutira à rien de bien intéressant, hormis révéler le vrai visage de Teddy à Lauren et la façon dont il la considérait comme un trophée. Ce point de l'intrigue va amener une révélation sur le testament du père de Kate qui va se révéler non conforme, offrant l'occasion à Lauren de prendre le pouvoir pour de bon et d'évacuer précipitamment une intrigue David Smith sans grand intérêt. 

Ajoutons à cela une suspicion de grossesse pour donner une place à Justin et vous obtenez un scénario débordant, dynamique et qui  tente de tout résoudre en quarante deux minutes chrono. Seulement, il aurait fallu une maestria pour réussir cet exploit que la série n'a pas, optant pour la seule solution envisageable pour mettre fin à un récit en surchauffe, à savoir la fuite. 

 

Kate Reed en héroïne martyr 

Par définition, une héroïne est un personnage qui subit les coups du destin, mais est capable de se relever et de montrer le meilleur du genre humain en faisant face à ses difficultés. Hors, Kate depuis la mort de son père, ne fait pas preuve de ses qualités et vit dans le déni de tous les malheurs qui lui arrivent : de son divorce avec Justin à sa position de subalterne d'une belle-mère qu'elle déteste. Se refermant sur elle-même, Kate se jette à corps perdu dans son travail, essayant de résoudre les problème des autres en oubliant de balayer devant sa porte. 

Mais il était temps que la vérité lui saute au visage, tandis qu'elle perd totalement le contrôle de la situation, offrant l'occasion à Sarah Shahi de sortir de son interprétation hystérique et de donner un peu d'épaisseur à son personnage. Etrange d'ailleurs de découvrir aussi tardivement combien la comédienne s'avère bien plus convaincante dans le registre de l'intime que dans celui de la folle furieuse. Kate veut que les autres grandissent, mais refuse d'appliquer cette leçon à elle-même, obligeant ses proches à la rayer de leur vie pour cesser d'avoir à supporter son manège agaçant. 

Les scénaristes ne font pas dans la subtilité et mettent "le paquet" sur le final ce qui serait impressionnant si l'épisode précédent n'avait pas été aussi pauvre en contenu. Tout va trop vite, certains passages flirtant avec le n'importe quoi, surtout quand Kate trimballe avec elle Pete à la remise de prix de Justin. Trop prévisible, le scénario s'achève par un "on efface tout et on recommence" assez pathétique, malgré une charge émotionnelle assez forte. Car loin d'avoir réussi leur saison, les auteurs de Fairly Legal l'achèvent par un épisode satisfaisant certes, mais qui sonne comme un aveu d'impuissance. 

 

Petit bilan de la saison un 

Série judiciaire annoncée comme révolutionnaire grâce à une approche plus dynamique et sexy du monde de la justice, Fairly Legal aura que rarement réussi à faire preuve d'assez de solidité pour convaincre réellement. Malgré un casting assez remarquable, à l'exception des envolées hystériques de Sarah Shahi, la série avait le potentiel de proposer une vraie dramatique grâce à un thème du deuil fréquemment bien exploité. En accordant d'abord une place importante à Lauren et Léonardo, le show essaie de donner un aperçu du cabinet "Reed and Reed" dans toute sa complexité. 

La confrontation entre les deux femmes, et leur intéressant antagonisme, ne va jamais connaître un vrai développement, signe avant coureur du défaut principal de Fairly Legal, à savoir l'incapacité de faire preuve d'une quelconque profondeur. Tout est superficiel, la série optant toujours pour le point de vue de Kate, personnage dans le déni et incapable de voir les évènements autour d'elle de manière objective. Le seul personnage à avoir assez de recul pour lui venir en aide est son assistant Leonardo qui se retrouve vite cantonné à des intrigues comiques qui ne rendent pas hommage au talent de son interprète Baron Vaughn. 

Par moment, la série propose quelques approfondissements, mais sans jamais réussir à dépasser le cadre de la simple anecdote, Kate incarnant la conviction qu'il est possible de vivre de manière totalement désordonnée. L'intrigue David Smith, fil rouge de la saison , s'avérera si mince et vide que la seconde moitié de la saison va en souffrir et basculer régulièrement dans le pathétique. Essoufflés, les scénaristes font du remplissage, essayant de tenir à flot une barque qui s'échoue dans le dernier acte, le créateur Michael Sardo abandonnant les rênes de la série pour un nouveau Showrunner. 

Ni bonne, ni ratée, Fairly Legal est une série possédant une vraie richesse au travers de ses comédiens et de son approche du monde de la justice assez originale. Lorsqu'elle opte pour des histoires simples et mélodramatiques, le show marque des points et prouve une capacité à générer un divertissement agréable et dynamique. Le problème, c'est qu'une fois sorti des épisodes solos, la série sombre dans le misérable, offrant une valse de storylines peu inspirée voire pathétique malgré des seconds rôles marquants.

Pourtant, je suivrais la seconde saison avec intérêt, car la série possède un vrai potentiel et un charme particulier indéniable.  Reste à espérer que les auteurs accomplissent un vrai travail sur la continuité pour que la prochaine saison se dote d'une intrigue fil rouge digne de ce nom.

J'aime : 

  •  un épisode dynamique et efficace 
  •  des comédiens très bon, surtout Sarah Shahi lorsque le scénario lui en offre la possibilité 
  •  un bon mélange humour - drama 

 

Je n'aime pas

  •  le cas David Smith expédié 
  •  le final en forme de constat d'échec 
  •  certaines maladresses dans la gestion des différentes storylines 

 

Note : 13 / 20

Un season final dense, touffu et par moment étonnamment confus, mettant Kate en surchauffe en la confrontant à une multitude d'évènements sur lesquels elle perd totalement le contrôle. Osant enfin la mettre face à ses responsabilité, le scénario opte pour la fuite, et un final qui ressemble à un aveu d'impuissance. Incapable de mener son deuil à bien, Kate Reed retourne à son point de départ là où les autres évoluent. Ce qui est bien dommage... 

 

A l'année prochaine pour la saison deux, en espérant que le changement de showrunner fasse du bien à la série. 

Merci à Samy pour la critique de l'épisode 9.

L'auteur

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Image Fairly Legal
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