La surprise du chef
Autant le dire dès le début : cet épisode m'a beaucoup déçu, surtout face à la réussite des deux précédents. Les quinze premières minutes sont inintéressantes et finalement ne servent à rien, si ce n'est à introduire assez maladroitement le retour d'un personnage inattendu. En fait ce début d'épisode ressemble à du Fringe ultra classique comme en saison 1, une enquête bateau qui se conclut de façon convenue grâce au génie de Walter.
Le principe des nanorobots est agréable mais sans plus, c'est une technologie de plus en plus courante et qui peine à surprendre. Ce bout d'histoire permet de mettre en scène une femme dénommée Jessica qui va rapidement sympathiser avec Olivia. L'actrice jouant Jessica, Rebecca Mader (vue dans Lost) peine à exister dans ces quelques minutes, elle ne parvient pas à s'imposer et semble transparente de bout en bout. Pourtant ce n'était pas une mauvaise idée de faire tisser des liens affectueux avec Olivia, cette dernière étant au final très seule en dehors des deux Bishop.
Vraiment cette mini enquête aura fait office de bouche trou et permettra de sortir la surprise de l'épisode : le retour de Bell. Cette « bombe » est d'autant plus surprenante que selon les rumeurs l'acteur avait refusé de revenir jouer dans la série (souvenez vous de l'épisode dessin animé de la saison 3, c'était l'une des raisons de cette originalité). On ne peut qu'être content du retour de Bell, le personnage ayant nettement plus de classe et de charisme que Jones. C'est peut-être la meilleure chose qui pouvait se produire pour la série à 14 épisodes de la fin, l'intrigue est un peu relancée et Bell semble avoir les épaules pour porter le costume du méchant.
Pourtant la présence de Bell ne règle pas tout. Par exemple on ne sait toujours pas pourquoi il désire la destruction du monde. On a simplement déplacé la question sur un autre personnage. Connaissant un peu plus celui-là, plusieurs théories sont possibles. Fait-il cela pour montrer qu'il est le plus intelligent ? Veux t'il contrer les plans des observateurs ? Désire t'il être le créateur d'une nouvelle évolution ? Espérons que nous aurons des réponses dans le final de cette saison car pour le moment les raisons de tels choix scénaristiques sont totalement absentes et irritent un peu.
Surpriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise !!!
Certains toujours au top, d'autres toujours au ras du sol...
C'est limite un soulagement de savoir que Jones n'était qu'un pantin, que ce n'était pas lui le cerveau de toutes les opérations. Je n'ai rien contre le personnage mais il a toujours paru quelconque et, comme le dit Walter, il n'avait pas la trempe pour imaginer autant de choses. Sa mort est à l'image du personnage, c'est-à-dire sans saveur et sans réel impact. Je n'ai pas trop adhéré au délire du rayon solaire qui fait un trou dans la Terre, c'est trop simpliste voir limite infantile.
En fait le plus intéressant dans cet épisode ce sont les réactions de la division Fringe, en particulier celles d'Olivia et de Walter. Pour la première, on a cette sensation qu'elle désire se projeter dans l'avenir avec Peter. Les discussions sur la possibilité d'un futur enfant sont intéressantes et titillent notre curiosité, on pense tout de suite à Henry, mentionné par October, ou encore à Henrietta de 2036 ! On remarque aussi que les pouvoirs d'Olivia prennent de plus en plus d'importance et qu'elle commence à mieux les maîtriser. Pour être honnête, j'ai toujours été sceptique vis-à-vis de ces dons qu'avait la blonde et je le suis toujours après cet épisode. Franchement ce n'est pas primordial pour la série et on pourrait très bien faire sans... Mais bon cela ajoute un aspect encore plus surnaturel à l'univers de Fringe, heureusement que toute l'histoire ne repose pas sur cela !
Walter est génial dans cet épisode. Il est évidemment égal à lui même lorsqu'il s'agit de trouver un remède aux nanomachines. Mais il est juste surpuissant pour son retour à l'hôpital psychiatrique, balançant entre le vieillard apeuré par les lieux et l'homme révolté par le traitement qu'il a subi. Sa confrontation avec la nouvelle directrice de l'établissement est un petit délice, Walter faisant preuve d'une grande mauvaise foi et étant à la limite de l'insolence la plupart du temps. Ce qui est triste pour lui c'est que personne ne le croit quand il dit que Bell est derrière tout ça, surtout que les explications de Nina à propos de la mort de ce dernier sont d'une incohérence remarquable. Mais comme d'habitude notre scientifique préféré a raison et il semble dorénavant le dernier rempart au plan destructeur de son ancien meilleur ami...
"Hum c'est une cuvée 2005 non ?"
Qu'attendre de ce final ?
Soyons honnête, cet épisode est nettement moins bon que son homologue de l'année dernière. On se ressent plus le souffle épique et mystérieux qui était l'une des forces de la saison précédente. La série reste cependant divertissante mais la désagréable sensation de potentiel gâché est là. Les critiques peuvent être nombreuses, en particulier à propos de l'éviction du monde rouge. Mais il faut faire avec et utiliser le matériel mis à disposition.
Je regrette que les observateurs n'aient pas un rôle plus important sur cette histoire. En y réfléchissant on est en quelque sorte sur une grosse enquête avec des enjeux qui ne déchainent pas les passions. Ce n'est peut être pas l'heure du bilan de saison mais il faut bien reconnaître que cette saison est bien terne dans son ensemble, entre les fausses questions de dimensions de Peter et cette nouvelle dimension désirée par Bell. Je reste persuadé que les scénaristes savent où ils vont mais je pense qu'ils n'ont plus la même imagination qu'avant pour nous surprendre comme ils ont pu le faire.
En tout cas le prochain épisode sera sûrement sous le signe des révélations sous fond de retrouvailles Walter/Bell. C'était amusant de voir la tête de Walter quand son collègue scientifique apparaît devant lui, un mélange d'inquiétude, de colère et de joie. Je n'ai pas parlé de la blessure d'Astrid, pour moi le personnage ne risque rien car on l'a vu vivante en 2036.
Cette première partie de final est décevante car il ressemble à une coquille vide : il n'y a pas grand chose de nouveau, j'irai même jusqu'à dire que l'on fait du surplace. J'ai l'impression que ces 40 minutes ont été vides et sans intérêt. Mais d'un autre côté, on réalise que l'histoire entame sa phase finale et qu'au fur et à mesure, sans qu'il n'y paraisse, plusieurs pans de la série se referment. Les scénaristes ont préféré la voie de la lenteur et de la propreté pour conclure leur série plutôt que celle de l'accumulation de renversements de situation. Reste à savoir si c'était la meilleure chose à faire.
Une chose est sûre, j'ai énormément d'attentes pour le dernier épisode. J'ai envie d'être surpris, de me dire « wahou c'est osé », de rester collé à mon siège comme l'année dernière lors de la disparition de Peter, de me dire qu'au final Fringe c'est quand même une petite bombe. Malheureusement on ne prend pas du tout ce chemin et je regarderai ce dernier épisode de saison en étant assez pessimiste d'entrée de jeu...
Franchement ça sent pas le gros fake ?
Pour conclure, Brave New World Part 1 ne transcende pas du tout, et la petite surprise Bell évite à l'épisode de sombrer dans du Fringe ultra classique. Les espérances pour le season final sont grandes mais les scénaristes semblent vouloir apaiser les choses et fermer tout doucement les différents éléments de la mythologie fringienne.
J'ai aimé :
- le retour de Bell
- la mort du pantin Jones
- Walter
Je n'ai pas aimé :
- la mini enquête du départ
- que l'épisode sonne vide
- l'impression de ne pas avoir bougé d'un pouce
Note : 12/20