Il est de ces épisodes qu’on n’aurait parfois jamais aimé regarder. Parce qu’ils ruinent une série, parce qu’ils marquent un changement radical qu’on n’apprécie pas, parce qu’ils sont nuls… cet épisode est de cette veine, mais pour une toute autre raison.
Il faut savoir avant de démarrer cette critique que je suis profondément lassé du niveau qu’a atteint la série depuis la fin de la saison 3, qui n’était pourtant déjà plus au niveau de la première saison. Et pour cette raison, je ne critiquais plus, je ne commentais plus, j’enchaînais les épisodes en regardant à moitié. Tout a disparu, l’humour, l’écriture, le fait que les chansons s’intègrent à l’épisode et non qu’on écrive 3 scènes pour pouvoir caler une chanson précise…
Mais cet épisode, je l’attendais. Depuis que j’ai appris la mort de Cory Monteith, acteur principal et marquant de la série, qui jouait Finn, ce quarterback un peu loser mais tellement attachant. Et depuis que j’ai appris qu’ils lui rendraient hommage en faisant mourir également son personnage (constituant selon moi la meilleure décision possible).
Je dois avouer avoir eu peur avant de démarrer, de voir un truc fait pour être larmoyant, et galvaudant le but de l’épisode. Inquiétude qui s’est légèrement confirmée dans la première scène, débutant immédiatement par tous les personnages en tenue d’enterrement, chantant une chanson, et se retournant vers l’écran affichant une photo de Finn. Heureusement, le reste sera plus subtil et humain que cela. Un procédé que je tiens à saluer est de n’avoir jamais succombé à la tentation d’envoyer une bonne dose de flashbacks de Finn, qui auraient été superflus. Au contraire, tout est en sobriété. Le fait de ne pas mentionner de cause de décès est très intéressant également, comme le dit Kurt « ce n’est qu’un moment de sa vie, et pas le plus important ». Ca n’a pas été transformé en campagne anti-drogues, c’est bien.
Durant les 40 minutes de cet épisode, on assiste au processus de deuil de tous les personnages de la série, à leur façon, caractéristique, représentative de ce qu’ils sont et ce qu’était Finn pour eux. Sauf que dès le départ, on sent très bien qu’au-delà des personnages, c’est la souffrance des acteurs que l’on ressent. Et c’est pesant, très pesant, ça prend aux tripes et rien que d’écrire ces quelques mots j’en ai encore la boule au ventre.
On est bien au-delà de la série, de ses qualités intrinsèques, de ses histoires à la con et/ou culcul, on est dans la réalité, la vie, la mort, la douleur.
Tous les hommages individuels sont touchants, pas un ne sonne faux : de Mercedes chantant « I’ll stand by you » à Rachel qui interprète un déchirant « Make you feel my love » d’Adele, en passant par Kurt, Burt et Carole dans la chambre de Finn, l’exceptionnel « If I Die Young » de Santana qui explose en larmes dans une scène « improvisée », le breakdown de Puck, et le vibrant hommage de Sue, tellement dans sa personnalité, tellement parfait. En terminant évidemment par M. Shue qui s’effondre littéralement. Il n’y a guère que Tina qui est inintéressante, dans la lignée de la dernière saison, et on peut déplorer l’absence de Quinn (même si Lea Michele a refusé la présence de Diana Agron dans cet épisode).
Alors clairement, on s’en fout un peu des histoires, de savoir qui a volé le blouson de Finn, l’arbre, on sait que c’est justement M. Shue ou Puck, et ce n’est pas là le principal. L’important c’est l’émotion, et elle est non seulement présente mais même carrément pesante. Ryan Murphy l’a dit, c’était l’épisode le plus dur qu’il ait eu à diriger, tout a été fait en une prise parce que les acteurs ne pouvaient faire plus. Et de la même manière, pas de jugement sur le jeu des acteurs, le scénario, la réalisation, ça n’en vaut pas la peine… le but était de rendre hommage et c’est accompli avec brio.
La scène de Sue est à 4:57, navré de la qualité.
Il est de ces épisodes qu’on n’aurait parfois jamais aimé regarder. Celui-ci, malgré toute sa puissance et sa qualité, nous force à dire un adieu bien trop tôt, et on ne peut en ressortir indemne. Et par respect, et en hommage, je ne me permets ni jugement de valeur, ni notation de cet épisode. Cory Monteith était un bon acteur, un super chanteur, et apparemment un type extra, et il méritait un hommage à cette hauteur. Et même si ça me déchire, il faut le dire : adieu.