Critique : G.C.B. 1.01

Le 07 mars 2012 à 13:25  |  ~ 8 minutes de lecture
Un season premiere correct qui se pose la question d'une possible rédemption en plein coeur du Texas où la religion est plus une question de pouvoir que de foi.
Par sephja

Critique : G.C.B. 1.01

~ 8 minutes de lecture
Un season premiere correct qui se pose la question d'une possible rédemption en plein coeur du Texas où la religion est plus une question de pouvoir que de foi.
Par sephja

Rédemption en plein coeur du Texas 

Amanda Vaughn est une épouse ruinée après le décès de son mari lors d'un accident de voiture alors qu'il fuyait avec plusieurs millions de dollars volés grâce à une chaîne de Ponzi. Seule dans la tourmente, sa situation financière l'oblige à fuir avec ses deux enfants la Californie pour sa banlieue natale au Texas où elle trouve refuge chez sa mère. Seulement, une fois sur place, elle retrouve aussi ses anciennes "amies" d'enfance qui ne voit pas son retour d'un très bon oeil.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un récit dynamique sur une femme qui perd le contrôle de sa vie 
  •  une histoire de rédemption qui ne prend pas vraiment 
  •  un point de vue assez manichéen 
  •  un potentiel assez faible pour l'instant 

 

 

A la recherche d'un nouveau départ 

Difficile de proposer une critique de GCB sans se heurter à la nature diverse du scénario, celui-ci essayant de mettre beaucoup de choses en place sans construire grand-chose. L'histoire nous introduit dès le début Amanda Vaughn, victime d'un mari infidèle mort alors qu'il essayait de fuir les victimes de sa chaîne de Ponzi. Le personnage nous est présenté par le biais d'une scène où elle se trouve en pleine disgrâce médiatique, essayant de survivre malgré la valse des déménageurs qui lui dérobent tous ses biens et la laisse sans rien à se raccrocher.

C'est là que GCB possède une vraie dualité, à savoir que le show est bien rythmé et plutôt sympathique à voir, mais que l'intrigue par contre se révèle avoir un potentiel assez faible. La jeune femme et ses deux enfants partent revivre chez la mère de celle-ci, dans un quartier de Dallas, offrant la possibilité d'une deuxième chance à Amanda. Si le concept de départ est intéressant, le personnage de Leslie Bibb va vite poser problème, trop humble et généreuse, la jeune femme apparaît comme un personnage lisse et prévisible qui manque clairement de profondeur.

Malgré tout, l'épisode est plaisant grâce à une débauche de moyens dans les costumes et les décors pour une série ambitieuse du point de vue de la forme. Seulement, le contenu est bien moins savoureux tant voir le pilot s'achever par la quasi-résolution de toutes les difficultés se posant à Amanda est assez étrange, laissant l'impression d'une histoire déjà terminée alors qu'elle vient de commencer. Une construction étrange pour un récit qui pose les éléments sans les décrire, jouant un peu trop  l'opposition entre les Texans et Californiens sur le terrain de la vertu et de la morale. 

 

La foi dans la rédemption

L'histoire commence vraiment avec l'arrivée d'Amanda au coeur du Texas, une revenante dans une communauté très hiérarchisée où règne  Carlene Cockburn, une femme qui se plait à citer la bible tout en affichant un goût flagrant pour un certain luxe. Une opposition intéressante avec l'humilité d'Amanda, femme en quête de rédemption, brebis égarée en quête d'un troupeau, mais qui va être accueilli avec méfiance par les épouses du quartier. Un style qui évoque immédiatement Desperate Housewifes, reprenant de nombreux clichés sur le mode de vie des habitants du Texas . 

En vivant pendant des années en Californie et suite aux nombreux coups du destin qu'elle a subi, Amanda a fait une croix sur son passé, à la différence de ses anciennes camarades de classe. Malheureusement, plutôt que de donner du sens à son désir de vivre loin de cette banlieue, GCB fait le choix d'aller à toute vitesse, créant rapidement un sentiment de confusion devant le défilé des visages. Loin d'être mauvaise, la série ne prend pas le temps de se donner des bases solides, cherchant tout de suite à divertir sans offrir de repères au spectateur dans cet univers pourtant complexe qui aurait mérité d'être mieux mis en valeur. 

Ainsi, le scénario va vite multiplier les révélations, grillant ses cartouches à vitesse grand V pour masquer le manque de profondeur du scénario. Le passé est évoqué, mais au travers d'un album de lycée assez impersonnel, donnant l'impression d'une série qui ne maîtrise pas vraiment son intrigue. Les auteurs se précipitent pour mous introduire au groupe de "Desperate Housewifes" du quartier, personnages hauts en couleurs ayant tous un compte à régler avec Amanda.

 

 

La succession de Desperate Housewifes

En fait, BCG contient deux scénarios : d'un côté, l'histoire de la brebis égarée en quête de rédemption qui se retrouve confrontée à une femme cruelle ayant perdu le sens de la charité chrétienne, de l'autre une intrigue de voisinage qui lorgne du côté de Wisteria Lane. Dans ce rôle, Kristin Chenoweth est convaincante, incarnation d'une femme qui a laissé la morale et la soif de pouvoir pervertir sa notion de la foi. Le personnage par contre est assez mal introduit, le scénario abusant de clichés, avec une vision du monde manichéenne au possible. 

Avec une narration moins désordonnée et simpliste, le scénario aurait pu proposer une héroïne moins lisse, à l'image de celles de Desperate Housewifes où les nouveaux arrivants sont toujours porteurs d'un vrai mystère. C'est sur ce point que les auteurs ratent leur coup, cherchant à reprendre le principe de la réunion de voisines de l'ancien show vedette d'ABC sans créer de véritables antagonismes entre elle. C'est malgré tout ce groupe de femmes au foyer qui vont constituer le coeur de l'épisode, offrant quelques scènes amusantes sans parvenir à rivaliser avec Wisteria Lane 

Chacune est l'incarnation d'un cliché, avec une volonté de leur associer au plus vite un gimmick, les auteurs montrant un désir de réduire au strict minimum les scènes d'introductions. En essayant d'être le nouveau Desperate Housewifes, GCB se heurte à ses propres limites et perd de son originalité, malgré un ensemble de comédiennes impeccables et des personnages secondaires assez sympathiques. Là où la série de Marc Cherry proposait dans son pilot un descriptif extrêmement maîtrisé de son univers, Good Christian Belles paraît assez superficielle, noyant ses quelques scènes amusantes dans une frénésie de révélations inutiles qui sèment la confusion.

 

Un pilot intéressant sans être convaincant

Difficile d'estimer le potentiel de GCB, cet épisode possédant les défauts habituels d'un premier épisode, à savoir une volonté de trop en faire et un manque de maîtrise du récit. Si les personnages sont intéressants et leurs interprètes plutôt convaincants, l'univers un peu trop manichéen et le final sans véritable enjeu pose la question d'une mythologie qui emprunte beaucoup aux autres séries, mais n'impose pas d'identité propre. Seule l'opposition entre Amanda et Carlene dispose d'un certain potentiel pour autant que les auteurs se décident à sortir Amanda de sa mièvrerie pour lui donner plus de caractère. 

En conclusion, un épisode maladroit, proposant un récit plaisant, mais qui cherche trop à en faire, à savoir passer en un seul épisode ce qui aurait dû en prendre trois. Si l'intrigue principale sur fond de foi chrétienne est assez intéressante, l'approche manichéenne des auteurs et la mièvrerie d'Amanda dérangent, donnant une série à l'intrigue principale confuse en manque de véritables enjeux. Dommage tant l'univers dispose d'un certain potentiel, en espérant que le prochain épisode saura mieux distribuer les cartes d'un show pour le moment assez confus. 

 

J'aime : 

  •  l'opposition Carlene - Amanda 
  •  un récit dynamique et plaisant 
  •  quelques scènes assez drôles

 

Je n'aime pas : 

  •  trop chaotique et pas assez maîtrisée 
  •  une vision trop manichéenne des personnages 
  •  une absence d'identité forte, surtout dans la conclusion 

 

Note : 12 / 20 

Sans convaincre, GCB offre un pilote plaisant, porté par des comédiennes convaincantes et quelques scènes plutôt amusantes. Si esthétiquement, la série est assez réussie, son identité plutôt confuse et son approche trop manichéenne des personnages ne permet pas encore de se faire une idée du potentiel du show. 

L'auteur

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Image GCB
GCB
12.09
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Un deuxième épisode mieux maîtrisé que le pilot et globalement assez divertissant.