Critique : G.C.B. 1.02

Le 14 mars 2012 à 13:39  |  ~ 8 minutes de lecture
Un deuxième épisode mieux maîtrisé que le pilot et globalement assez divertissant.
Par sephja

Critique : G.C.B. 1.02

~ 8 minutes de lecture
Un deuxième épisode mieux maîtrisé que le pilot et globalement assez divertissant.
Par sephja

Humiliation et charité chrétienne 

Après avoir été ridiculisée par sa pire ennemie durant la messe dominicale, Carlene s'enferme chez elle, prise dans le souvenir des nombreuses humiliations dont elle fut victime durant le collège. Seulement, lorsqu'elle apprend que sa meilleure amie Cricket s'apprête à chanter à l'église à sa place, elle choisit de revenir sur le devant de la scène, préparant sa revanche contre son ancien bourreau. Amanda commence alors à craindre que sa fille devienne la cible d'une humiliation publique dont elle fut l'instigatrice durant ces années au collège. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi :

  •  les oppositions Carlene - Amanda très réussies 
  •  des histoires entre mères et filles pas encore convaincantes 
  •  l'histoire d'une célibataire dans un univers de femmes mariées 
  •  un second épisode plutôt réussi 

 

 

La guerre au féminin 

Après un premier épisode un peu confus cherchant à poser l'univers Texan de GCB, la série fait le choix de prendre le temps de se poser ce qui va faire le plus grand bien, laissant apparaître certaines qualités du show. L'autre bonne idée va être de placer l'intrigue en majorité du point de vue de Carlene, donnant un peu de sens à sa colère contre Amanda. L'humiliation du Boobylicious ramène à la surface le souvenir d'une autre farce créé par la fille de Gigi consistant à profiter du jour du Pep Rally pour ridiculiser certaines collégiennes en les couvrant de déjections porcines. 

La haine de Carlene a donc le mérite de prendre enfin du sens, donnant autant de force à son désir de vengeance, les scènes opposant les deux femmes étant de loin les plus réussies de l'épisode. La reprise par Kristin Chenoweth du tube de Carrie Underwood est une vraie trouvaille, à la fois drôle par l'allusion vacharde au décès du mari d'Amanda et impressionnant grâce à la voix remarquable de celle-ci. Le duel prend une tournure à la fois épique et puéril qui fait tout son charme, donnant la dimension mythologique attendue à cet affrontement . 

La série trouve ici un début de routine et on se plait à guetter les assauts de Carlene contre sa meilleure ennemie, mais aussi les réactions d'Amanda qui connait son point faible : une foi réelle dans des valeurs morales chrétienne. Même si la jeune femme se présente comme la reine des garces, elle reste obsédée par la vertu, bonne idée du scénario qui vient nuancer intelligemment les relations entre ses deux meilleures ennemies. S'appuyant sur tout le travail accompli lors du pilote, GCB utilise avec beaucoup de réussite le personnage de Kristin Chenoweth à la fois fort en apparence et terriblement fragile à l'intérieur. 

Soap légèrement cruel et cynique, GCB parvient à dépasser par instant le stade du cliché et se révèle plaisant à regarder, le conflit entre Charlène et Amanda confirmant les promesses du pilot. Un bon divertissement, mais qui se heurte assez vide au manque de profondeur de certaines intrigues, assez superficielles.

 

La mère, la fille et les seins du Dr Smithbriar 

Le vrai problème de GCB va être de parvenir à se construire une vraie identité malgré les nombreux clichés qui polluent l'univers de la série. Ainsi, si les relations mère - fille vont être fortement mises en avant avec en particulier le duo Cricket et Alexandra, les scénaristes vont vite abuser de certains clichés avec les plaisanteries habituelles sur la chirurgie esthétique. Si le gag final est assez amusant, les scénaristes font clairement dans la facilité et ne construisent pas grand-chose pour l'avenir en limitant l'histoire du Pep Rally à une simple histoire d'humiliation.

Ainsi, la relation entre Amanda et sa mère peine toujours autant à prendre, les auteurs oubliant pendant une bonne moitié d'épisode de donner du sens à leur désaccord. C'est en commençant à évoquer le passé, en donnant les clés pour comprendre leur dispute autour de son ancien époux que la série parvient à trouver les premières pistes pour donner un peu d'épaisseur à son univers. Série sur la rancoeur et la capacité de pardonner, GCB est condamnée de donner de la matière à sa propre histoire pour pouvoir échapper aux quelques scènes médiocres et prévisibles reposant le plus souvent sur des clichés peu subtils. 

Ainsi, la relation entre Amanda et ses enfants manquent de crédibilité, les auteurs oubliant de développer les moments d'intimité au sein de la famille Vaughn pour la faire exister réellement. Si cet épisode commence lentement à extirper la série de l'océan de clichés où elle risquait de se noyer, le chemin risque d'être encore long, même s'il est appréciable de voir la série nous épargner le psychodrame habituel dans la relation mère - fille. Formant la colonne vertébrale de la famille, cette connexion exclut naturellement les hommes qui vont occuper une place à part au sein du récit.

 

 

To protect and to serve

Difficile au début de trouver la place des hommes au sein de cette série féminine sans être féministe, ceux-ci devenant des objets de possession, de fierté ou de jalousie. Alors que les femmes construisent leur lutte en interne, entre faux semblants et double discours, les hommes vivent tranquillement leur existence, assurant la sécurité financière et la protection de leur épouse. L'ensemble pourrait paraître réactionnaire si la série ne se déroulait pas en plein coeur d'une communauté chrétienne du Texas, les hommes incarnant une certaine idéologie virile crédible et un contre-pouvoir intéressant au pouvoir de Carlene. 

Ainsi, dès que celle-ci fait preuve d'un abus de pouvoir, son époux est une arme qu'Amanda peut utiliser, incarnant un matérialisme qui vient s'interposer à ces manigances. Portés par la foi dans les valeurs de la famille, les couples de GCB sont au croisement de la modernité apparente d'une vie assez luxueuse et une vision de la relation de couple assez rétrograde autour de valeurs puritaines. De ce point de vue, le personnage de Jennifer Aspen est certes sympathique, mais son numéro de séduction autour de la nourriture manque d'une touche d'originalité qui permettrait de faire la différence. 

Ainsi, les autres épouses de la série manquent d'une vraie mise en valeur, ne servant pour l'instant qu'à donner son pouvoir à Carlene au sein de sa communauté. Le fait de montrer leurs influences sur le destin de la fille d'Amanda montre que le bonheur de la famille Vaughn passera forcément par la nécessité de faire la paix avec elles. Une évolution plutôt judicieuse qui prouve que, si la série a encore beaucoup à faire pour pouvoir fonctionner pleinement, le show a les cartes en main pour évoluer dans le bon sens et fournir un divertissement de qualité. 

 

Le pouvoir de faire la paix 

Sans être parfait, ce second épisode possède une architecture plus solide que le premier et se laisse suivre avec un certain plaisir, offrant des affrontements entre Amanda et Carlene assez réjouissants. Ainsi, c'est grâce à sa capacité à faire la paix et à ne pas laisser son naturel belliqueux reprendre le dessus que la fille de Gigi va pouvoir reconstruire sa vie dans le Texas. Une histoire qui a le mérite d'envisager l'épouse Cockburn comme une victime, délaissant à ma grande satisfaction le manichéisme gênant du premier épisode. 

En conclusion, un bon épisode qui profite de tous les éléments mis en place dans le pilote et commence à installer une routine intéressante, dressant le portrait d'un univers qui commence à gagner en épaisseur. Malgré tout, les clichés sont encore légions et l'intrigue repose un peu trop sur un affrontement certes amusant, mais qui risque vite de devenir lassant. Une bonne surprise qui prouve que GCB a plus de potentiel que prévu, même si l'ensemble paraît encore un peu mince, certains passages restants assez prévisibles. 

 

J'aime : 

  •  les affrontements entre Carlene et Amanda 
  •  la narration plus maîtrisée et mieux rythmée 
  •  la reprise de la chanson de Carrie Underwood 

 

Je n'aime pas : 

  •  des enjeux encore assez minces
  •  un univers qui manque encore de crédibilité 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode divertissant, beaucoup mieux maîtrisé que le pilot et qui réserve quelques bonnes scènes entre Amanda et Carlene. L'ensemble reste un peu superficiel, mais jamais ennuyeux, donnant au final un soap très classique dans la forme et plaisant à suivre.

L'auteur

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