L'amour au temps du choléra (ou presque)
Après un grave accident de la route, Nick et Hank découvre un agent des parcs et forêts sous le choc, victime de l'attaque d'un Wesen au comportement incontrôlable et violent, atteint d'une maladie aux symptômes violents. Très vite, ce virus se répand chez plusieurs monstres, engendrant d'autres crises de rage tandis que les humains semblent insensibles à cette infection. Pendant ce temps, Juliette interroge différentes personnes dans l'espoir de retrouver dans ses souvenirs le moindre résidu de l'existence de Nick.
Un épisode moins ambitieux, mais sympathique
Pour son dernier épisode avant la première pause de l'année, Grimm propose une intrigue plutôt originale qui va beaucoup souffrir d'une mise en place maladroite et particulièrement poussive. Cette histoire de virus est particulièrement inhabituelle dans l'univers du show, surtout que la maladie ne touche que les Wesen et non les êtres humains, avec comme symptôme principal des crises de rage assez spectaculaires. Le danger pesant sur le duo vedette reste assez limité, poussant logiquement l'épisode se concentre beaucoup plus sur le duo MonRosalee, plus exposé à cette menace mortelle.
Pourtant, si le premier acte traine en longueur, il montre un désir de l'équipe créative d'exploiter tous les personnages du show, chacun héritant d'une scène à l'ambiance soignée ou particulièrement comique. Ce désir d'exploiter toute la richesse de Grimm est le point positif d'un épisode qui donne, par exemple, l'occasion à Reggie Lee de sortir du registre comique pour une séquence de suspense convaincante. Cherchant à soigner ce début de saison, l'équipe créative nous offre ici un standalone très soigné, même si certaines scènes relèvent clairement du simple remplissage.
En effet, aucune révélation dans cet épisode qui marque clairement une pause dans la progression habituelle, se limitant à produire quelques scènes décoratives avec Juliette, toujours à la recherche de la trace de Nick dans ses souvenirs. Un voyage dans le passé qui aurait pu être plus ambitieux et repose beaucoup sur un dialogue certes amusant avec un ami Wesen de Nick, mais qui joue uniquement sur la nostalgie du spectateur. Un remplissage adroit malgré tout pour un épisode qui reprend certains tics agaçants de l'année dernière avec un cliffhanger plutôt décevant et clairement hors-sujet.
Ce point gênant concerne la storyline de Renard qui relève uniquement de la pièce rapportée, rajoutée au sein d'une intrigue où elle s'avère particulièrement inutile et frustrante. Sûrement un résultat du choix de NBC de couper court à l'expérimentation de Grimm sur la case du lundi, tranche horaire qui reviendra au télé-crochet The Voice, supprimant l'épisode cinq prévu normalement pour la semaine prochaine. Une décision qui explique en partie la présence d'un twist final aussi maladroit, particulièrement mal intégré dans l'histoire principale.
MonRoemance
Comme Nick et Hank sont insensibles au virus, les scénaristes vont se rabattre sur les deux alliés du détective Burkhardt, histoire de donner un vrai enjeu à cette histoire de contamination mortelle. Un peu délaissés dans ce début de saison, les deux équipiers du Grimm nous offrent une scène charmante et élégante en pleine forêt qui vire au drame lorsqu'un des monstres malades vient interrompre le numéro de charme de Monroe. L'occasion de lui faire endosser le rôle de héros, offrant une jolie exposition à Silas Weir Mitchell et Bree Turner, deux acteurs qui confirment ici leur bonne alchimie amenant jusqu'à un final plutôt haletant.
Mais la principale nouveauté de l'épisode reste sans conteste l'intégration naturelle de Hank à l'équipe, l'équipier de Nick apportant un plus indéniable lors de la résolution de l'épisode. Sa réactivité vient appuyer le choix fait par les scénaristes la semaine dernière, permettant de mieux connecter la partie enquête et fantastique, donnant un dernier acte particulièrement convaincant. Une confirmation de la bonne dynamique de ce début de saison deux, se permettant même une scène comique totalement décalée et saugrenue avec le chat d'Adalind.
Pour apprécier pleinement la scène du félin, il faut comprendre les impératifs des auteurs qui doivent se débarrasser de cet animal qui a accompli sa tâche dans la saison un et dort dans son panier depuis trop longtemps. Deux solutions se présentaient aux auteurs : soit faire comme si le chat n'avait jamais existé et passer à autre chose, soit trouver une bonne excuse pour le sortir de sa cage et l'éliminer du paysage. La seconde idée, plus risquée, est choisi par les auteurs et donne une scène particulièrement drôle, instant de folie qui doit beaucoup à Bree Turner et à une utilisation judicieuse du hors-champ.
Evidemment, la grossesse visible de la comédienne oblige les scénaristes à achever toutes les intrigues la concernant de manière brutale, le temps que l'actrice revienne plus tard dans la saison. Un heureux évènement qui explique aussi le choix des producteurs de démarrer en avance le tournage de ce début de saison deux, adaptant ainsi leur calendrier aux disponibilités de la comédienne.
Une fin de première partie convaincante
Alors que le show arrive à son premier hiatus, Grimm nous offre un simple épisode de transition qui cherche avant tout à dresser le bilan de la situation personnelle des différents personnages. La mythologie n'est que peu exploitée et cette histoire de virus apparait comme un simple coup dans l'eau, en attendant que les scénaristes le réutilisent un peu plus tard dans la saison, pour un épisode plus conséquent. L'occasion de voir que même avec un démarrage un peu maladroit, Grimm reste un divertissement sympathique, privilégiant une progression par petites touches du point de vue mythologique pour conserver la maîtrise du récit et éviter ainsi les mauvaises inspirations.
La série de Carpenter et Greenwalt mise sur le long terme ce qui est un bon point, même si l'audience reste moyenne avec un score en première diffusion de 4,62 millions et un score sur la cible de 1,5. Une confirmation de l'échec de ce démarrage en avance, le passage au lundi n'ayant pas permis au show de gagner de nouveaux spectateurs sans renier l'existence d'une base plutôt solide qui assure au show une stabilité très intéressante pour les annonceurs. En concentrant cet épisode autour du duo Rosalee et Monroe, l'équipe créative cherchent à s'assurer la fidélité du public en jouant la carte du fan-service avant une pause de trois semaines et son retour du 28 septembre où elle regagnera sa case du vendredi.
J'aime :
- la scène du chat plutôt originale
- tous les personnages impliqués à différents niveaux
- la partie de l'épisode sur Monroe et Rosalee
Je n'aime pas :
- la storyline de Renard sans surprise
- le démarrage plutôt poussif
- le cliffhanger peu inspiré
Note : 12 / 20
Toujours du bon Grimm qui offre ici une seconde moitié très plaisante tournant autour du duo Rosalee - Monroe, offrant le divertissement attendu malgré un démarrage assez moyen. L'absence de progression de la mythologie laisse un léger sentiment de frustration avec des scénaristes qui jouent clairement la carte de la sécurité.