Critique : How to Get Away With Murder 2.01

Le 29 septembre 2015 à 13:13  |  ~ 10 minutes de lecture
Murder revient pour une seconde saison qui nous réserve déjà des twists à s'en décrocher la mâchoire. Verdict ?
Par Galax

Critique : How to Get Away With Murder 2.01

~ 10 minutes de lecture
Murder revient pour une seconde saison qui nous réserve déjà des twists à s'en décrocher la mâchoire. Verdict ?
Par Galax

Tout juste couronnée d'un Emmy Award marquant l'Histoire au fer rouge, Viola Davis reprend son rôle d'Annalise Keating dans "It's Time to Move On". Ce season-premiere nous aura offert la seule chose que l'on pouvait attendre de Shonda Rhymes et des auteurs : l'inattendu, nous prenant déjà à contrepied sur tout ce que l'on pouvait penser à propos de la suite des événements. En effet, la série choisit de ne pas rester sur la même position qu'en fin de saison 1 et décide de très vite tourner la page et de repartir sur de nouvelles bases pour ce deuxième chapitre. Alors, toute la manoeuvre que l'épisode met en place annonce-t-elle une bonne saison à venir ? Et que penser de ce premiere en tant que tel ?

(Toute la critique spoile sans retenue tout le contenu de l'épisode, cela va de soi !)

 

How to Get Away With Murder

 

~~~

 

"You're the one sick enough to do this."

 

Dès les premières secondes avec le désormais fameux "Previously on How to Get Away With Murder", nous avons droit immédiatement à un résumé des événements du final, de quoi nous replonger totalement dans l'ambiance et le suspens sur lequel ce dernier nous avait laissés. Mais ce coup n'est seulement effectué que pour mieux nous prendre à revers derrière, car comme je l'ai dit plus tôt, cet opener de saison part dans une direction qui n'est clairement pas celle que j'aurais imaginée. Fait notable, l'assassin de Rebecca nous est dévoilé relativement vite, juste le temps de nous faire mariner sur quelques fausses pistes et de laisser papilloner tous les personnages pour leur faire faire des choix stupides (Michaela envoyant un SMS à son mystérieux interlocuteur). Et la coupable c'était... Bonnie. Et oui. Shock.

Apparemment, cela n'avait rien de surprenant parmi certains fans ayant monté toutes les théories possibles et qui avait anticipé cette issue. J'ai personnellement été très surpris de l'annonce du résultat. Mais quand on y réfléchit, c'est extrêmement logique d'un point de vue scénaristique. Bonnie était de loin l'un des personnages les plus en retraits de la saison dernière et n'intervenait vraiment que lorsque Sam était au cœur du sujet. Ce dernier éliminé de la série, il fallait trouver un moyen de la faire rester. Sauf que d'un point de vue narratif en revanche, cela ne tient pas vraiment debout, si ? (oui j'ai voulu commencer ma critique par les choses qui gâchent) La scène où Annalise comprend qui elle est sort un peu de nulle part. La scène flashback où Bonnie se confie à Rebecca (qu'elle méprise sans doute et qui ne lui a rien demandé) sonne forcée, surtout quand elle évoque son enfance sans raison. Au fond, on essaye de nous faire passer la fille discrète de toute la saison 1 pour la psychopathe du groupe, et forcément cela déçoit.

 

Bonnie assassine Rebecca

Maintenant que j'y pense, elle a quand même un peu l'allure de psychopathe...

 

Un rebondissement qui permet de faire d'une pierre deux coups (ne pas tarder sur le meurtre de Jessica + redonner un sens à l'existence de Bonnie dans la série) mais qui ne m'a pas convaincu, donc.

 

 

"It's a miracle we're still standing. But tonight, we're gonna forget about all that."

 

Seulement on comprend tout au long de l'épisode que le meurtre de Rebecca n'aurait été qu'un poids plus qu'autre chose et qu'il fallait avancer. Annalise, poussée à bout de tous les côtés (et surtout à cause de Bonnie, qu'elle a grosso modo transformée en monstre), choisit à la fin de l'épisode la réaction la plus extrême possible : se bourrer la gueule et tout oublier. Cette hypocrisie générale sur la situation se retrouve dans la scène de fin dans la boîte de nuit, où même Wes, symbole ultime du mec normal, sain et posé, se laisse aller, le tout sous fond de musique sans équivoque "Liars, liars, liars ! Happiness !". Plus explicite, tu meurs.

C'est en fait ça le vrai but de l'épisode, repartir sur les chapeaux de roues sans broncher, tout en donnant tout de même aux personnages la sensation qu'ils peuvent souffler un coup. C'est un début de saison après tout, les pauvres... Bien évidemment, le climat de suspicion et de mensonges n'est absolument pas levé, même les duos Wes/Annalise, Frank/Laurel et Bonnie/Asher sont touchés. Comme en saison 1, le cliffhanger vient amener une scène flashforward – 2 mois dans le futur – qui nous remet sévèrement les idées en place. Bien évidemment, il faut déjà s'attendre à ce que tout ce qu'on nous montre à l'écran ne soit que de purs détournements de la vérité, comme la série sait si bien y faire. Concrètement, Wes n'est sans doute pas le tueur, il a pu s'enfuir après avoir vu le vrai tueur (théorie qui vaut ce qu'elle vaut). Reste qu'Annalise va visiblement se mettre dans un pétrain dont elle ne pourra se sortir. L'entreprise a sûrement déjà commencé (Nate lui a bien dit : "I'm gonna make damn sure I take you down with me"). Cette saison sera probablement la saison des conséquences et ce programme est très alléchant si c'est bien le cas.

 

Annalise assassinée

Tu parles d'un plan final... comment voulez-vous attendere une semaine après ça ?!

 

Un détail du cliff qui a peut-être échappé à certains : cette fin nous donne également la certitude que les deux frère et sœur adoptifs accusés d'avoir tué leurs parents vont revenir tôt ou tard, puisque toute l'action finale se déroule dans leur manoir. Mine de rien, on vient de nous confirmer la fin des "cas du jours", la fin de l'aspect procédural de la série ! Ou en tout cas on nous la fait espérer. Il faut dire que la saison a largement de quoi remplir 45 minutes par semaine vu son nombre hallucinant de fils rouges lancés : Bonnie psychopathe, le flashforward, les restes de l'intrigue Lila (à travers Frank coupable toujours non-démasqué (et oui, Annalise ne le sait toujours pas...) ou le portable de Michaela), la vie personnelle des étudiants, l'affaire de Nate, l'affaire des frère et sœur tueurs, et l'ex d'Annalise... ça fait un paquet d'intrigues à gérer, bien que la réussite de la première saison devrait suffisamment nous rassurer sur les compétences des showrunners pour la seconde.

Wait, l'ex d'Annalise ? C'est quoi cette histoire ??

 

 

"Then you're doing what you think is right."

 

Et oui, la grosse introduction de ce premiere, c'est Eve Rothlow, la mystérieuse avocate du passé d'Annalise que cette dernière avait appelée pour (en toute bonne foi) aider Nate. Tout d'abord méfiant de la nouvelle – l'un des défauts de la saison précédente constituait en amener des personnages secondaires importants joués par des guests sur mesure, qui ne restaient pas plus de quelques épisodes, comme c'était le cas de la sœur de Sam ou la mère d'Annalise – on sent que ce personnage va jouer un pivot central cette saison et surtout qu'elle va jouer le rôle de contrepoids pour Annalise, qui n'avait absolument plus aucun ami autrement. La petite originalité qu'on ne met pas longtemps avant de trouver, c'est que les deux anciennes amies ont partagé plus qu'une année ensemble en fac de droit et on comprend vite pourquoi : elles sont ex.

 

Eve et Annalise

Elles n'ont pas perdu de temps pour se retrouver... 

 

Je trouve déjà que l'idée de base de dévoiler Annalise comme bissexuelle est suffisamment géniale en soi (c'est peut-être ma mémoire qui me fait défaut mais je n'avais absolument aucun souvenir d'une quelconque allusion dans la première saison), et est très bien amenée. Cela ajoute encore une nouvelle couche au personnage d'Annalise, ce qui arrive à point nommé. Et cela amène un contrepoids dans l'intrigue donc, un personnage qui a un lien avec Annalise et avec qui elle partage une confiance mutuelle mais qui n'a pas encore été "pourri" par tous les événements et par les coups de p*tes ambulants. C'était l'un des aspects les plus intéressants de la première saison : voir les quatre étudiants d'Annalise petit à petit sombrer, devenir mauvais, rongés par le meurtre, et j'avais peur que cette saison nous habitue trop à ce contexte et qu'il en devienne même une "norme". Mais il reste une floppée d'autres personnages qui n'ont rien demandé et qui pourront très vite tomber dans la "spirale du mal" sans possibilité de remonter (Asher, Eve donc, Nate, Bonnie qui vient de commencer...).

Eve se pose pour l'instant un peu comme juge "arbitraire" de la situation, prenant le rôle de conseillère/confidente d'Annalise. Cela dit, c'est surtout ma supposition pour la suite. À ce stade, le rôle à venir d'Eve est encore flou ; c'est justement ce à quoi ce premiere se borne (dans les grandes lignes) : avancer ses premiers pions et faire ses premiers coups pour préparer le terrain de ce qui, je pense, sera une autre excellente saison.

 

~~~

 

En résumé : ça, c'est ce que l'on appelle un retour en force ! Si l'on est en droit de se poser des questions concernant la cadence infernale que s'impose la série, ainsi que de la résolution de ce que la saison passée laissait devant elle, ce season-premiere pose les bases d'une saison qui a tout pour réussir, entre un fil rouge se déployant sur de multiples intrigues à mystères, des personnages tous mis à profit du récit, et toujours ce sens du rebondissement et du cliffhanger que la série maîtrise avec brio. On a tous des doutes, oui, mais personne ne pourra s'empêcher de regarder l'épisode de la semaine prochaine avec grande impatience. C'est tout l'art de Murder !

 

J'ai aimé :

 

  • Les mystères et les twists reprennent de plus belle...
  • L'introduction du personnage de l'ex d'Annalise, inattendue.
  • Les personnages se voilent la face tandis que tout semble parti pour péter.
  • Des intrigues judiciaires qui semblent enfin avoir un sens dans l'histoire, et fini le procedural !
  • La continuité avec la saison précédente (Nate, Bonnie, Frank) tout en relançant le récit.
  • Le cliffhanger à couper le souffle et promettant du lourd, ajoutant un gros +1 à l'épisode.
  • Simplement le retour de la série !

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • Le twist sur Bonnie douteux et plutôt mal amené.
  • Évidemment, l'inquiétude que toute la saison ne pourra pas être de ce niveau plane encore.
  • La relation pseudo-œdipienne Annalise-Wes toujours floue, il n'y a que que moi qui commence à trouver ça vraiment trop malsain ? Et dans un sens "gênant dans le visionnage" ?
  • Même si la réalisation est globalement à la hauteur, on a encore ces fameux "flashbacks pour les nuls".

 

Ma note : 14/20

L'auteur

Commentaires

Avatar 4evaheroesf
4evaheroesf
"La relation pseudo-œdipienne Annalise-Wes toujours floue, il n'y a que que moi qui commence à trouver ça vraiment trop malsain ?" T'es pas le seul.^^ Dès qu'on nous fait pas "Je suis ta mère", ça ira... J'avais trouvé Famke Janssen assez mauvaise dans les films X-Men, mais je l'ai apprécié dans la série Hemlock Groves. En plus, je dois avouer que son personnage a l'air intéressant, et qu'un duo avec Viola Davis est alléchant.^^ Sinon bonne critique.^^

Avatar Galax
Galax
""Dès qu'on nous fait pas "Je suis ta mère", ça ira..."" Omg, si Shonda nous sort un twist comme ça en saison 12 ça deviendra le top number one des moments Jump the Shark de l'histoire... Merci ;)

Avatar Stean
Stean
Très bonne critique ! Je suis d'accord avoir toi avec la révélation de Bonnie, ça pouvait mieux être amené.

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