Critique : How to Get Away With Murder 2.10

Le 15 février 2016 à 14:04  |  ~ 11 minutes de lecture
How to Get Away With Murder revient sans trop de surprises et essaye toujours de trouver un second souffle à son intrigue.
Par Galax

Critique : How to Get Away With Murder 2.10

~ 11 minutes de lecture
How to Get Away With Murder revient sans trop de surprises et essaye toujours de trouver un second souffle à son intrigue.
Par Galax

How to Get Away With Murder, c’est un peu la déception de l’année 2015 en ce qui me concerne. La première partie de la saison 2 a en effet souffert de beaucoup trop de défauts de rythme et de gestion de son récit, alors qu’elle partait pourtant avec toutes les cartes en main pour réussir, notamment en octroyant à la série une véritable affaire judiciaire régulière et avec une super saison 1 dans le ventre. Seulement voilà, on commence déjà à sentir le même schéma du récit qui se répète, ce que cet épisode de reprise vient à nouveau confirmer.

 

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On efface tout…

 

L’épisode reprend pile là où le mid-season finale s’était arrêté, afin de peaufiner deux ou trois détails importants suivant le moment où Wes tire sur Annalise, avant de basculer sur le procédé bien connu de l’ellipse (dans ce cas-ci, deux semaines) le temps que l’histoire se soit un peu tassée et qu’on explore les conséquences, comme la série le fait toujours.

Dans un premier temps, Laurel fait croire à Michaela que c’est elle qui a tiré sur Annalise, pour ne pas que Wes se mette tout le monde à dos, une bonne chose à faire pour la suite de la série. En effet, Wes et Laurel ont toujours eu une sorte de dynamique de duo intéressante (de même que Michaela est souvent couplée avec Connor en ce qui concerne le groupe des quatre). Les événements de l’épisode 9 les ont sans doute très rapprochés, comme leur conversation peu après qu’Annalise soit revenue chez elle le prouve. Wes regrette, Laurel garde la tête froide dans toute cette histoire. Ce sera peut-être l’occasion d’explorer à la fois la relation Annalise/Laurel, puisque cette dernière devient en quelque sorte l’espion d’Annalise. Et surtout, ce sera aussi enfin l’occasion de revenir sur le background de Laurel elle-même, qu’on ne voit que trop peu, alors qu’elle a l’air d’être l’une des plus intéressantes.

 

Annalise se sent mal

 

On apprend très vite également que Catherine est derrière les barreaux car le plan s’est passé comme prévu, qu’Asher est brisé mais garde la tête haute lui aussi, et qu’Annalise est en convalescence. Tout ça dans les cinq minutes pré-générique, qui nous font donc rapidement le tour de tout ce qu’on a besoin de savoir sur l’aftermath immédiat des événements du mid-season finale. On a à peine le temps de souffler qu’on repart directement dans la suite, en enchaînant avec l’audience préliminaire du possible procès de Catherine. Du pur How to Get Away With Murder, quoi. Et, en ces temps-ci, je ne sais plus vraiment si c’est une bonne chose ou pas.

 

 

Et on recommence...

 

Malgré tout, les conséquences sont donc plutôt bien gérées. La scène où Wes revient dans le groupe est particulièrement sympa, la caméra adoptant son point de vue pour montrer les visages de Michaela, Asher et Connor, trop contents de revoir leur coupain, car ils ne savent pas ce qu’il a fait – cela accentue le mensonge ambiant et les manipulations qui règnent dans la série, tout le monde se cachant plein de choses. D’ailleurs, j’ai pour une fois trouvé la réalisation soignée, bien plus léchée que d’habitude. Les marques habituelles de la série sont là (de nombreux “flashs” très rapides sur des images clés viennent régulièrement interrompre les pensées des personnages). En parlant de flashbacks – ils se devaient d’être là, évidemment : dès le moment où j’ai vu l’écriteau “Two Weeks Later”, il semblait évident qu’on allait avoir droit à deux ou trois flashbacks savamment placés pour revenir sur ces deux semaines, et ça n’a pas manqué. Les flashbacks sont donc bien intégrés, avec un joli procédé “la caméra passe derrière l’épaule du personnage” et, pour une fois, tous utiles.

Le coup du “bébé” d’Annalise est par contre quelque chose que ne fait pas souvent How to Get Away With Murder. Rarement – si ce n’est jamais – la série ne nous a fait douter sur si ce que l’on voit à l’image est vrai ou pas. Du coup, c’est une bonne chose de voir une intrigue de ce type émerger. Je suis tombé dans le panneau. Car finalement, une cinglée dans la rue qui décide de sortir donner son bébé à Annalise car les scénaristes ont eu envie de faire ça, en justifiant “vous êtes forte je vous ai vue à la télé, vous vous êtes faites tirer dessus mais vous tenez bon”... dans une série comme How to Get Away With Murder, ce n’est pas SI difficile à croire que ça.

 

Annalise délire

 

Le problème est que le tout manque d’enjeux. On ne se sent pas vraiment investi. On se doute que les personnages sont tirés d’affaire pour un temps et que cet épisode n’est qu’un peu de remplissage en attendant que les choses empirent. Tout le maigre enjeu de cet épisode est de faire témoigner Annalise à la barre, mais on ne comprend même pas pourquoi c’est si important. Après tout, s’ils amènent ça au procès, ils augmentent leurs chances de se faire griller, non ? S’ils ne le font pas qu’est-ce que ça change ? Cela aurait été quelque chose qui aurait mérité explication.

Finalement, justement Annalise fait tout péter, mais arrive à retourner la situation à son avantage. Au final, non seulement tout le monde croit que Catherine lui a bien tiré dessus, mais en plus que ce n’était pas de sa faute mais de celle de Phillipe Jessup (WTF le procureur ne se pose donc aucune question ?), ce que même Catherine croit grâce à une histoire ridicule de “on m’a droguée”, ET (oui, ce n’est pas fini) ils sont maintenant innocentés pour le meurtre de leurs parents également. C’est tout est bien qui finit bien, on remet tout à plat. En dix minutes top chrono. Je sais bien que la série opère toujours par ce genre de procédés – on élimine tous les dangers précédemment introduits pour donner aux personnages un semblant de sécurité, avant de repartir dans une spirale de retournements de situation et de coups foireux. C’est ce qui s’était passé en saison 1, c’est ce qui s’était passé au début de la saison 2 avec le meurtre de Rebecca. Donc c’était à attendre, encore maintenant. Mais tout de même, si facilement que ça ?

Il y a par contre le meurtre de Rebecca que la série choisit de traîner encore à ses pieds. Probablement la chose la plus ancienne qu’elle trimballe encore (le fait que Frank ait tué Lily, on ne revient jamais dessus). Quand Annalise ment encore à propos de Rebecca, je ne sais donc pas si c’est une bonne chose ou pas. D’un côté c’est bien, car ça injecte du mensonge dans le scénario, et le mensonge dans cette série, c’est le carburant pour avancer. Mais d’un autre côté, on se traîne ça pour plus de temps, et c’est une nouvelle façon de tasser les choses, alors qu’on sait très bien que d’ici deux épisodes ce sera encore la grosse m*rde pour tout le monde… La suite de la série semble prévisible.

 

 

Ce que nous prépare la suite, alors ?

 

Bien évidemment, le moment où le club des 5 + 2 (les étudiants + Bonnie et Frank) est en mode bisounours, ça ne durera pas. Leur petite beuverie ne peut pas sonner plus fausse. C’est exactement la même chose que dans l’épisode 2 de cette saison. Le passage est d’ailleurs entrecoupé de clips rapides où Annalise s’inquiète à propos de Wes, à raison puisque ce dernier est à deux doigts de se suicider. Leur confrontation de fin n’est qu’un avant goût de ce que nous prépare la suite.

 

Annalise est confrontée par Wes

 

Après près de quarante minutes, qui n’ont pas été désagréables, au contraire puisqu’elles sont passées très rapidement – comme toujours avec la série, cela reste bien fait  –, on s’intéresse ENFIN au truc vraiment le plus intéressant dans la série, la chose qui me fait tenir bon et qui me donne vraiment l’envie de continuer à suivre : la relation oedipienne Wes/Annalise. Donc non seulement Annalise a rencontré la mère de Wes, ce dernier qui s’appelait mystérieusement “Christophe” (ou serait-ce son père ? la série laisse volontairement le doute là-dessus), mais en plus Annalise a eu un enfant ! Cela donne beaucoup plus de sens aux hallucinations d’Annalise, à la femme qu’elle a vue et au bébé qu’elle croit le sien. La dernière scène est le summum de l’étrangeté à ce sujet et laisse prévoir du très lourd par la suite, si l’intrigue est bien gérée. Dans cette dernière scène, Alfred Enoch nous prouve d'ailleurs que oui, il sait jouer. Ce qui n'était franchement toujours pas certain, même après une saison et demi.

Mais (oui, il faut un “mais”), la dernière scène ne fait finalement office que d’avant-goût à ce que sera une vraie confrontation entre Wes et Annalise. On ne fait qu’effleurer la surface, en attendant de revenir. C’est un peu en cela que cette reprise s’avère décevante : elle ne fait rien de plus que ce qu'on attend d'elle, et ne laisse que trop peu de doutes quant à la suite des événements pour How to Get Away With Murder.

 

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Une reprise de bonne qualité mais attendue, qui choisit de nous balancer un pseudo “tout va bien”, avant de nous laisser sur notre faim, pour que l’on ait envie de revenir voir à quel point tout ira mal à nouveau par la suite. L’ensemble est toujours suffisamment bien fait pour qu’on apprécie, et malgré mon ton légèrement soûlé dans cette critique, j'apprécie toujours les épisodes. Mais combien de temps encore pourront-ils nous divertir du vrai problème de la série : tout cela ne va nulle part ?

 

J’ai aimé :

 

  • Les interactions entre Wes et Laurel, Annalise et Laurel, ainsi que Wes et Annalise.
  • On continue d’explorer le passé commun de Wes et Annalise.
  • Toujours une bonne dynamique + une bonne réal’.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Peu de surprises dans la direction prise par la série.

 

Ma note : 13/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar MembreSupprime2
MembreSupprime2
T'as pas mis ta note ! :p

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