Critique : Mad Men 2.02

Le 16 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 7 minutes de lecture
Entre cigarettes, machisme et vérité historique. Tout roule pour les Mad men qui commencent leur saison 2 avec une classe et un sens du détail qui leur est propre.
Par Ryan

Critique : Mad Men 2.02

~ 7 minutes de lecture
Entre cigarettes, machisme et vérité historique. Tout roule pour les Mad men qui commencent leur saison 2 avec une classe et un sens du détail qui leur est propre.
Par Ryan

Trouver ta place

Après un season premiere de mise en place, ce second épisode met en place de nouveaux enjeux et développe un maximum les différents personnages. Par exemple Peggy. L'une des questions restée en suspens à la fin de la saison dernière était ce qu'elle avait fait de son bébé après son déni de grossesse. J'aurai parié sur l'adoption, mais cela semble être un peu plus compliqué que cela.

On découvre ainsi sa famille. Une mère et une sœur très catholique pratiquantes et pour qui les valeurs familiales semble être très importantes. C'est la première fois si je ne me trompe pas que l'on entrevoit cette partie de la vie de la jeune secrétaire et c'est très intéressant. Elle semble avoir néanmoins de bons rapports avec sa famille, même si elle les évite en ce moment en prétextant avoir beaucoup trop de travail. On comprend mieux lorsque l'on voit un jeune bébé dans la chambre d'à côté. Sans doute le propre enfant de Peggy. On peut donc imaginer que sa mère et sa sœur ont préférés prendre l'enfant afin de lui donner une vie meilleure. Peggy n'étant clairement pas prête à être une mère.

C'est finalement logique, mais c'est aussi très dure pour Peggy qui souffre de voir continuellement cet enfant qu'elle a mis au monde et qu'elle a porté dans son ventre sans même s'en rendre compte. Son malaise est palpable, et encore davantage dans la scène de l'église à la fin où plan voyant cet enfant sur les genoux de Peggy pendant que les autres se lèvent pour aller se confesser en dit long. C'est finalement une bonne idée cette grossesse inattendue, et l'évolution de Peggy se fait naturellement. Elle ne sait plus vraiment où est sa place. Et avec sa famille, elle est perdue et déboussolée. Par contre, au sein de la boîte, elle agit de plus en plus comme une peste. Là aussi, c'est une évolution très intéressante même si elle a parfois tendance à devenir détestable tant elle se croit tout permis. Le succès lui est clairement monté à la tête, et en plus de cela, elle semble se venger de tous ces gens qui lui ont menés la vie dure depuis qu'elle est arrivée chez Sterling Cooper. C'est magnifiquement mis en scène.

S'il y a une scène à retenir, c'est bien entendu celle où elle se sert de ce garçon à la fête pour ensuite le jeter comme un vulgaire torchon. C'est assez ignoble de sa part. Mais cela fait parti du personnage. Et personne n'est tout blanc ou tout noir. Chacun a sa petite zone d'ombre et c'est aussi ce que j'aime tant dans cette série. Les personnages passent leur temps à nous surprendre, et au fond, on ne peut pas détester Peggy. Malgré la façon dont elle peut se conduire parfois, elle est très attachante.

 

 

Chez les femmes

Joan peut aussi se conduire comme une véritable garce, mais je ne peux pas non plus la détester. J'ai été assez choqué par ses remarques sur Sheila, la petite amie afro-américaine de Paul. Mais cela ne m'étonne pas vraiment du personnage, c'est dans son tempérament. Et plus que du racisme, c'est aussi une pointe de jalousie que l'on sent à travers ses propos. On sait qu'elle a eu une brève aventure avec Paul, et elle ne digère pas vraiment de le voir ainsi avec cette fille. Cela dit, ça me dérange un peu que leur relation se soit déroulé hors écran. On ressent un peu moins leur relation passée et cette tension qui existe entre eux. C'est néanmoins une intrigue qui me plait car elle permet d'approfondir le personnage de Joan bien trop peu mise en avant jusque là ainsi que Paul.

On perçoit mieux ses failles, et elle est moins la secrétaire super sexy et glamour qui s'envoie des mecs à tour de bras. On ressent mieux le personnage. Et la petite vengeance de Paul est assez jouissive, il faut l'avouer. On sent que cela fait presque plaisir à Peggy de voir Joan se faire humilier de la sorte. Même si elles se font de jolis sourires, on sent toujours une certaine tension entre les deux jeunes femmes.

Tant qu'on est sur les femmes de la série, autant parler de la belle Betty qui gagne un peu en indépendance en ce début de saison. Elle était angoissée, déprimée dans la saison 1, et à présent on la sent davantage forte, plus sûre d'elle et elle dit enfin ce qu'elle pense. On a comme l'impression que l'ordre se rétablit peu à peu dans le couple Draper. Don semble prêt à faire des efforts pour sa famille et laisse moins d'espace entre lui et sa femme. On sent que la situation est assez différente par rapport au début de la série. Betty continue aussi de vivre malgré elle les problèmes conjugaux qui existent entre son amie Francine et son mari Carlton. On traite à nouveau du problème de l'adultère dans le couple, et les réactions de Betty en disent aussi longs sur ses sentiments par rapport au propre adultère de Don durant la saison 1. Une fois de plus, tout est fait de petits détails, de subtilité. J'admire ce sens du détail dans cette série. Concernant ce sujet, il semble que Don se soit calmé car il ne semble pas voir d'autres femmes depuis que Rachel l'a quitté. Mais on n'est jamais à l'abri d'une surprise à ce sujet.

 

Vol 01

On continue également de creuser le personnage de Pete Campbell qui perd son père dans un crash d'avion. J'ai été assez choqué de voir tout le personnel faire des blagues de très mauvais goût trente secondes après avoir entendu la terrible nouvelle. C'était très dérangeant. Mais c'est assez typique des personnages. Dans l'accident, Pete perd son père et il ne sait pas vraiment comment réagir. Doit-il être triste ou autre chose ? Il est un peu éteint, sans la moindre réaction. C'est terriblement réaliste et Vincent Kartheiser est une nouvelle fois parfait dans tous les sentiments qu'il montre à l'écran. Il y a cette scène très forte où l'on voit Pete se confier à Draper. Il exprime tout son mal-être et il semble véritablement troublé.

 Mais Campbell reste un monstre d'ambition, et on ne sait jamais vraiment ce qu'il ressent. Il commence à boire, à fuir tout le monde mais n'en reste pas moins terriblement ambitieux et malgré cette perte, il aide Phillips à signer le contrat avec American Airlines. C'est là toute la contradiction du personnage, il peut se montrer humain tout comme un véritable requin. Cela fait parti d'un tout, rien n'est manichéisme. Et c'est presque amusant de voir que seul Don trouve cette situation inconfortable et est davantage intègre par rapport à ce qu'il s'est passé. C'est une mise en parallèle très intéressante par rapport à Campbell très instable émotionnellement. On a aussi quelques petites ébauches à sa relation avec Peggy. Là encore, tout est dans les petits gestes, les regards. Même si rien n'avance vraiment. Je me demande même si Pete apprendra un jour qu'il a eu un enfant avec son ancienne maitresse.

 

Ce que j'ai aimé :

 

  • Le sens du détail. Des personnages en perpetuel évolution et parfois troublants
  • Peter Campbell et Joan qui continuent de s'affirmer.
  • Une renconstitution de l'époque toujours très pointue.

 

 

Ce que je n'ai pas aimé :

 

  • Peggy qui se conduit mal à certains moments. Mais ce n'est même pas une faiblesse, car cela rend le personnage encore plus interessant.

 

Note: 18/20

 

Retrouvez toutes les critiques de Ryan sur son blog : Critik Live.

 

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