Meurtre d'un bookmakeur ruiné
Anthony Giordano est abattu de plusieurs coups de feu et son épouse, seul témoin du meurtre, ne se souvient absolument de rien. Les détectives Timoney et Velerio vont alors découvrir que leur victime était un courtier qui venait d'emprunter de l'argent à la mafia Russe et possédait la réputation d'être un vrai flambeur. Au même moment, Jane doit trouver un cadeau pour l'anniversaire du fils de Matt tout en supportant le mépris de son ex-femme.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- deux duos assez efficaces portés par des comédiens impeccables
- une intrigue sans surprise et assez monocorde
- une réalisation impressionnante surtout dans la course poursuite du magasin
- un scénario qui tente de faire se remettre en cause l'inspectrice Timoney
Une femme et trois hommes
Continuant sur la lancée de l'épisode précédent, Prime suspect propose toujours une construction avec l'inspectrice Timoney au centre et trois inspecteurs masculins pour l'épauler. Cette fois-ci, c'est Duffy qui se retrouve sur la touche et Velerio qui profite de la plupart des scènes, son style très calme se révélant plutôt complémentaire avec le sale caractère de Jane. Cette construction en duo fait une fois de plus ses preuves, même s'il entraîne un abandon de l'aspect "seule contre tous" qui ressortait des premiers épisodes.
L'enquête du jour va se scinder selon les deux pistes possibles, permettant de fournir quelques scènes à l'excellent duo formé par Kirk Acevedo et Tim Griffin. Dans un style décalé, il apporte une vraie originalité à certaines scènes de la série qui se jouent du côté spectaculaire des séries d'action en revendiquant un style très réaliste. Les provocations envers Timoney prennent des accents plus comiques et gamins, la série optant pour une légèreté bienvenue, mais qui ne permet pas totalement de sauver un scénario un peu trop mince.
Un épisode qui ne prend pas de risques
Après avoir trouvé la bonne dynamique entre les personnages, Prime Suspect tente de produire un épisode type, optant pour un récit basique, sans surprise et malheureusement peu ambitieux. L'enquête suit son cours sans jamais réussir à surprendre, porté par le charisme de son héroïne, mais manquant cruellement de rebondissements. La construction de l'épisode ne nous permet pas de prendre part à l'enquête du jour, la faute à une scène du crime confuse et une perte de mémoire du seul témoin mal inspirée.
Plus intense, le second acte rattrape un peu le tir, mais le souci principal vient de la vie privée de Timoney et sa confrontation avec l'ex-femme de son mari. Scène après scène, la situation est toujours la même, avec des problématiques ennuyeuses, à savoir faire que Jane apprenne à gérer sa colère et à dominer son envie d'une cigarette. Pourtant, c'est son côté impulsif et caractériel qui fait d'elle le moteur du show, permettant à Maria Bello de s'exprimer au mieux en composant un flic certes sur la défensive, mais aussi capricieuse qu'attachante.
Une course poursuite remarquable
Si l'épisode manque d'efficacité du point de vue de l'intrigue, la série ne déçoit pas question esthétisme, gardant ce style dynamique et hyper réaliste qui fait son charme. Avec une sincérité surprenante, le show offre une scène mémorable, moment magique où l'épisode se transcende et montre toute l'ampleur de son potentiel. Cette séquence voit les détectives Blando et Calderon se lancer dans une course poursuite en plein centre commercial à la recherche du coupable. Très bien filmé, cette scène se déroule dans un décor incroyable de réalisme, appuyant le côté immersif et étonnant du show.
Le suspect apparaît puis disparaît parmi les rayonnages, la série reprenant avec réussite une figure de style du thriller, prouvant que Prime Suspect n'est pleinement efficace que quand la tension est à son maximum. Les auteurs aiment créer des situations qui mettent en valeur ce type de mise en scène brute et directe, refusant les sophistications des concurrents. Doté d'un vrai potentiel, la série possède en Jane Timoney un personnage en or qui a besoin d'avoir une pression sur les épaules pour fonctionner pleinement.
L'importance d'avoir tort
Après quatre épisodes, les auteurs ont définitivement rangé au placard leur idée d'une héroïne seule contre tous pour opter pour un match nul entre elle et les hommes qui la secondent. Sur ce point, la série laisse un peu de côté sa soif de réalisme, préférant un divertissement efficace à un récit ambitieux et plutôt maladroit. Travaillant en équipe, Jane Timoney apprend de ses erreurs et cesse d'avoir tout le temps raison, permettant aux scénaristes de laisser de côté toute l'idéologie féministe du début de saison un peu trop lourde.
En conclusion, un épisode qui marque une continuité avec l'évolution de la semaine dernière et impose l'identité du show, série policière hyper réaliste autour de son héroïne et ses quatre co-équipiers masculins. L'épisode reste assez basique et pas très inventif du point de vue intrigue, mais fournit un divertissement de bonne qualité grâce au talent de ses interprètes et quelques scènes plutôt inspirées. Un épisode type qui prouve que Prime Suspect a trouvé la bonne recette, offrant à Maria Bello un rôle en or.
J'aime :
- le casting toujours impeccable
- la direction artistique surtout dans la scène de la course poursuite
- un divertissement plutôt agréable
Je n'aime pas :
- l'intrigue un peu mince
- un premier acte trop monocorde
- une scène de crime assez confuse
Note : 12 / 20
A partir d'un scénario assez moyen et malgré un manque de rebondissement regrettable, Prime Suspect fournit un bon divertissement, imposant une identité entre une héroïne teigneuse et un style visuel hyper réaliste. Le casting est particulièrement remarquable et fait de ce show le digne successeur de The Closer, entre autres.
sephja
