Critique : Prime Suspect (US) 1.09

Le 23 décembre 2011 à 15:39  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi qui propose un meurtre sur fond de pornographie et de guerre des sexes.
Par sephja

Critique : Prime Suspect (US) 1.09

~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi qui propose un meurtre sur fond de pornographie et de guerre des sexes.
Par sephja

Guerre des sexes  

Reg écope d'une affaire particulièrement ennuyeuse, un homme percuté par une voiture, mort sous le coup sans témoins, ni la moindre preuve. Il tente alors de la faire passer à Timoney qui ne se fait pas piéger, mais se retrouve embarquée dans une affaire de meurtre la menant directement au producteur de films pornos King Dickens. L'affaire semble s'enliser jusqu'à ce qu'elle découvre le lien entre les deux, acceptant finalement la proposition de Duffy. 

 

Résumé de la critique 

 Un épisode très satisfaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  des comédiens réellement épatants 
  •  une vision du féminisme plus moderne qu'en début de saison 
  •  une gestion de la vie privée qui pose problème  
  •  quelques scènes inutiles qui gâchent le visionnage 

 

 

Timoney et ses hommes 

La qualité principale de Prime Suspect a toujours résidé dans ces personnages et cet épisode ne va faire que le confirmer, avec une Jane Timoney toujours aussi garçon manqué dans son commissariat très masculin. Maria Bello est excellente comme toujours, surtout dans la scène finale très émouvante, continuant de masquer la part de féminité de son personnage. Opposé à un Reg Duffy toujours aussi râleur, elle va prendre l'initiative, soutenue par un trio masculin qui joue les faire-valoir avec un enthousiasme épatant. 

Tim Griffin confirme le potentiel comique de son personnage, montrant un intérêt particulier à l'affaire dès qu'il apprend que celle-ci porte sur le milieu de la pornographie. Sans jamais verser dans le moralisme inutile, la série envisage ce commerce d'un point de vue dépassionné, rabaissant les garçons sur le ton de la comédie sans jamais les humilier. Les auteurs de Prime Suspect vont d'ailleurs s'amuser une fois de plus à transgresser les codes moraux des séries policières, petit détail qui permet à Prime Suspect de sortir du lot.

Damon Gupton est le troisième à profiter d'un rôle un peu conséquent dans cet épisode, comédien au charisme surprenant qui place ses relations avec les femmes sur le registre de la séduction. Une vision paternaliste, en opposition avec ses collègues, pour un épisode qui revient sur le thème de la guerre des sexes, au coeur des premiers scénario de la saison.

 

Les hommes sont faibles, la femme est forte 

Evidemment, ce titre n'a pas pour but de prôner une quelconque thèse féministe et je reconnais pour ma part que mon attachement à la cause des femmes a toujours été un peu trop lié au physique de la manifestante. Si je me permets cette petite blague ridicule, c'est pour symboliser l'état d'esprit des hommes de la série, coureur de jupons sans être sexiste, fan de pornographie sans être pervers. Bref, l'agressivité du début de saison dans les rapports homme - femme a laissé place à une certaine bonhommie qui évite que la guerre des sexes ne vienne entraver l'enquête du jour. 

Seul Reg refuse d'accepter Jane, leur conflit trouvant son origine dans un problème de communication et apparaît comme assez bénéfique à la série. Duffy tente de piéger Timoney, mais le plaisir que prennent les auteurs à s'arranger pour que cela lui revienne toujours en pleine figure amène une touche d'humour particulièrement réjouissante. La guerre des sexes a laissé place à une victoire féminine, mais pas féministe, geste de galanterie d'une équipe de garçons bien trop content d'avoir une fille dans leur équipe. 

En traitant la guerre des sexes sur un registre plus enfantin, Prime Suspect a trouvé le ton juste, offrant quelques scènes particulièrement drôles et une bonne humeur communicative. Après tout, dans un cour de récréation comme dans un commissariat, il faut toujours se rappeler que le principe de base pour maintenir la paix est de toujours laisser les filles gagner, ne serait-ce qu'en apparence. 

 

 

Le défaut majeur de Prime Suspect 

Si la série a su résoudre ses problèmes mythologiques en se construisant une galerie de personnages attachants, elle n'aura jamais réussi à intégrer correctement au sein du récit les éléments touchants à la vie privée. Le mari de Jane, malgré le talent de Kenny Johnson, n'aura jamais réussi à trouver sa place, ses apparitions ne servant qu'à justifier un ralentissement dans l'intrigue. Son arrivée n'entraîne pas de changement notable dans le comportement de Timoney qui puisse permettre de mieux cerner son fonctionnement.

De même, la storyline personnelle de Duffy va se révéler assez peu inspirée, mal intégrée à une intrigue principale trop éloignée de ses propres soucis. L'ensemble permet d'appuyer le côté attachant du personnage, mais semble ne servir qu'à combler les intervalles entre les différentes séquences. Incapable de trouver la place juste pour bonifier ces intrigues du cadre de la vie privée, les auteurs de Prime Suspect lancent des pistes en vain, les quatre épisodes restant ne laissant pas beaucoup d'espoir sur la possibilité de développer correctement ces embryons d'histoires. 

Malgré ces défauts, Prime Suspect bénéficie d'une direction artistique et d'un casting impressionnant, permettant de passer outre quelques flottements scénaristiques regrettables. Quelques défauts qui nuisent à l'ensemble, comme certaines séquences inutiles qui ne trouveront jamais de justification, preuve d'un manque de maîtrise regrettable. 

 

Des fausses notes regrettables 

Il ne reste que quatre épisodes de Prime Suspect et, en toute logique, j'aurais envie de dire tout le bien que je pense de ce show qui méritait bien mieux que treize petits épisodes. Seulement, je ne peux m'empêcher de reprocher aux auteurs une sale habitude d'intégrer plusieurs éléments inutiles au sein de chaque histoire, donnant une étrange sensation d'anarchie. Ainsi, la blessure que Jane se fait au pied et qui sert de point de départ à l'épisode se révèle vraiment inutile, moment de pause dans l'introduction qui laisse l'impression que le scénario peine à se mettre en place. 

En conclusion, un épisode qui prouve que Prime Suspect était un cop show vraiment intéressant, avec un final particulièrement fort et intelligent. Impressionnante et très intense dans sa conclusion, Maria Bello tient sur ses épaules cet intrigue particulièrement bien construite, malgré une tendance des scénaristes à s'égarer lors de scènes familiales mal intégrées. Une série qui vaut avant tout par son casting impressionnant, les garçons de Timoney restant des partenaires particulièrement efficaces.

 

J'aime : 

  •  les comédiens excellents 
  •  l'intrigue assez prenante 
  •  un bon mélange entre comédie et drame 

 

Je n'aime pas : 

  •  des séquences inutiles 
  •  un démarrage pas assez efficace 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode qui confirme toutes les qualités de Prime suspect mais aussi ses défauts au travers de séquences familiales mal intégrées. Les comédiens sont tous à saluer, en particulier Tim Griffin, offrant de petites séquences comiques particulièrement irrésistibles avant un final intense et courageux. Plus que quatre épisodes, hélas. 

L'auteur

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