Critique : Ringer 1.05

Le 13 octobre 2011 à 06:54  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode tournant autour de l'addiction qui permet d'approfondir le personnage de Bridget.
Par sephja

Critique : Ringer 1.05

~ 7 minutes de lecture
Un épisode tournant autour de l'addiction qui permet d'approfondir le personnage de Bridget.
Par sephja

Entre mensonge et vérité 

Gemma sait désormais pour le secret de Bridget, mais refuse de la croire jusqu'à ce qu'elle constate l'absence d'une cicatrice à son bras. Dès lors, elle va se servir de ce secret pour la faire chanter, essayant de prouver l'infidélité de son mari pour garder tout son argent lors du divorce. Pendant ce temps, Andrew est confronté au retour surprise de sa fille qui montre par son comportement tous les signes de la dépendance. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode satisfaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire entre Andrews et sa fille plutôt crédible 
  •  la vérité comme un élément destructeur 
  •  le mensonge comme une protection égoïste 
  •  une série qui a trouvé son rythme 

 

 

Une histoire entre mensonge et addiction 

Après un démarrage de saison inégal, Ringer semble avoir trouvé son équilibre, obtenant d'ailleurs au passage une saison complète que ces deux derniers épisodes justifient pleinement. Show ambitieux à son démarrage, elle aura peinée à construire son univers, la faute à une mise en place trop rapide et pas assez maîtrisée dans le pilot. En s'intéressant au thème de la vérité et du mensonge, les créateurs de Ringer trouve la parfaite occasion de donner une vraie épaisseur au personnage de Bridget en dressant, avec la fille d'Andrew, le portrait d'une addict. 

L'idée de considérer cette jeunesse dorée et surprotégée comme des victimes peut paraître singulier, mais cela fonctionne plutôt bien dans le cas de la drogue. Enfermée dans un réalité artificielle, Juliet cherche un coupable à blâmer, quelqu'un sur qui extérioriser la colère qu'elle ressent envers elle-même. L'occasion de voir un autre visage de Bridget qui cesse alors de se faire passer pour Siobhan pour partager sa propre expérience, gagnant ainsi en épaisseur tout en l'obligeant à remettre en cause son propre mensonge. 

Seuls ceux qui ont été addicts peuvent savoir combien les drogues dédoublent la réalité et troublent le jugement, transformant vos forces en faiblesses. Plutôt subtil, la série parvient à éviter les gros clichés et offre une réflexion intéressante sur le danger de vouloir échapper à la vérité en tentant d'en créer une autre. Le problème de la drogue vient du fait qu'une fois redescendu, le malaise est toujours là, mais pire qu'avant car l'esprit a été fragilisé. Le soucis avec un mensonge, c'est qu'une fois dévoilé, rien ne peut venir le justifier tant il engendre une forte souffrance chez ceux qui ont été trahis. 

 

La vérité comme une arme de destruction massive 

La part orientée thriller du scénario va évidemment se focaliser sur Gemma, les scénaristes optant pour un développement assez long et intéressant de sa réaction à la révélation de Bridget. Entre le déni et le marchandage, la jeune femme ouvre petit à petit les yeux sur le monde qui l'entoure, aveuglée par sa propre jalousie et son sentiment d'infériorité face à Siobhan. L'occasion était parfaite pour mettre tous les personnages en mouvement et l'épisode se montre vraiment satisfaisant sur ce point, retrouvant cette tonalité sombre de thriller qui fait le charme de la série. 

La relation entre Gemma et Siobhan devient le centre de cette intrigue, la jeune femme perdant deux repères en même temps : son époux et sa meilleure amie. Bien plus convaincante en un épisode que dans les cinq précédents, Tara Summers parvient à mettre en évidence le conflit intérieur d'une femme prise au piège de son désir de vengeance. Plutôt poignante, les scènes de confrontation avec Bridget sont très convaincantes, poussant lentement l'héroïne vers le précipice pour faire monter la tension.

La scène finale paraît un peu facile, mais surtout va permettre de replacer l'agent Machado au centre de l'intrigue, la vérité devenant de plus en plus dangereuse. La possibilité d'échapper à son propre mensonge se referme pour Bridget, entraînant un drame de plus en plus grand. 

 

 

Le mensonge comme une protection 

En la confrontant à Gemma, la série oblige Bridget à se remettre en cause, comprenant enfin l'égoïsme de son geste ainsi que sa cruauté. La victime reste Andrew et Harry, les deux hommes de la vie de Siobhan qu'elle manipule avec une apparente bonne foi qui cache un profond égoïsme. Sous le vernis d'une certaine candeur, le personnage de Sarah Michelle Gellar tente en fait de se mesurer à celle qui l'a toujours considéré comme une moins que rien, renouant avec une intrigue assez classique, celle de la soeur indigne qui prend sa revanche. 

De plus en plus convaincante, SMG arrive à mettre en valeur ce point particulier du caractère de Bridget, transformant l'héroïne naïve et innocente en adroite manipulatrice. Sa gestion du cas Gemma aura permis de changer la dynamique de son personnage passant de simple fuyarde à la recherche d'un refuge à celui de voleuse adroite, dérobant la vie d'une Siobhan de plus en plus absente. Plus sombre et cruel, Ringer évolue dans le bon sens et confirme petit à petit tout le potentiel aperçu dans le pilote. 

 

Un thriller de plus en plus ambitieux 

Avec la fin de cet épisode, la série apparaît de plus en plus comme une réussite, tendant les fils d'une intrigue bien plus sombre et mature. Renouant avec la sophistication du pilote, la mise en scène se montre assez créative, mélangeant les storylines avec adresse pour plonger l'héroïne dans le trouble. Avec sa conclusion inattendue, la série possède désormais deux mensonges à développer, tandis qu'un des personnages sombre lentement dans un début de folie et met Bridget face à une menace inattendue.

En conclusion, un épisode qui confirme l'embellie de Ringer, l'héroïne gagnant en épaisseur au sein de cette histoire tendue et bien rythmée. La vérité devient un concept de plus en plus abstrait et le mensonge apparaît comme une nécessité pour Bridget qui laisse petit à petit apparaître un visage bien plus sombre. Une série trouble qui gagne en complexité, en espérant que les scénaristes parviennent à intégrer correctement l'histoire de Siobhan au sein de cette intrigue troublante.

 

J'aime : 

  •  Bridget qui gagne en complexité et en noirceur 
  •  les deux storylines bien imbriquées 
  •  les thèmes de la réalité et de la dépendance bien exploités 
  •  les acteurs convaincants 

 

Je n'aime pas: 

  •  la conclusion de la storyline de Malcolm
  •  le personnage de la fille trop prévisible et clichée

 

Note : 13 / 20

Un bon épisode qui confirme la bonne santé de Ringer qui parvient à installer une ambiance sombre et particulièrement tendue. La qualité des comédiens et la justesse du scénario fournisse un épisode très satisfaisant, avec un personnage de Bridget qui apparaît petit à petit comme une adroite manipulatrice.  

L'auteur

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