Critique : Ringer 1.16

Le 08 mars 2012 à 15:09  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode plutôt intense, parfois maladroit, mais qui relance l'intrigue de manière efficace.
Par sephja

Critique : Ringer 1.16

~ 8 minutes de lecture
Un épisode plutôt intense, parfois maladroit, mais qui relance l'intrigue de manière efficace.
Par sephja

L'autre visage de Ringer

Siobhan retrouve à Paris Tyler pour lui présenter les différents éléments qu'elle a en sa possession pouvant mettre en péril la compagnie Martin/Charles. De son côté, Bridget retrouve Malcolm qui essaie de la convaincre de quitter sa fausse existence et de se livrer au FBI, craignant que Andrew ou Olivia ne puissent la menacer. Pendant ce temps, Machado est mis sur la touche par l'agent Conroy qui reprend en main l'affaire Macawi. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'apport indéniable de Machado 
  •  l'intrigue qui s'accélère pour le meilleur grâce à Siobhan 
  •  Bridget et le sentiment de frustration 
  •  un épisode prometteur 

 

 

La vérité sur Machado 

Après plusieurs épisodes qui se limitait à chercher à clore péniblement l'intrigue sur Juliet, Ringer revient à son histoire principale, entraînant une hausse flagrante de la qualité d'écriture. Ainsi Victor revient au FBI pour découvrir que son échec à retrouver Bridget Kelly l'a fait mettre sur la touche, même si son remplaçant est très loin d'avoir sa connaissance du dossier. Seulement, dans le monde de faux-semblants de la série, il fallait construire un personnage référence à qui le spectateur pourrait croire et s'attacher, un héros selon la définition exacte du terme. 

Machado est le personnage parfait de ce point de vue et les scénaristes vont faire le choix judicieux de nous révéler une part de son passé, idée qui leur avait déjà réussi avec l'intrigue sur le fils de Siobhan. Ainsi, ils vont revenir sur les vraies raisons de sa haine envers Macawi, éclaircissant les zones d'ombres à l'origine de son acharnement en révélant la tendance de Victor à mélanger vie professionnelle et personnelle. Dans ce rôle, Nestor Carbonell est une nouvelle fois excellent et possède cette intensité qui fait le charme de son personnage, donnant une forte crédibilité à la partie thriller de la série. 

Sans trop en faire, les auteurs de Ringer nous dresse le portrait d'un homme en quête de vengeance, mais dont le travail a causé la perte de la femme qu'il aimait. Plus qu'un agent motivé par le devoir, Machado révèle une part de son secret et confirme qu'il est vraiment l'un des personnages clé de la série, sa présence signifiant toujours des intrigues de qualité. Une tendance qui va se confirmer ici, l'épisode proposant une avancée remarquable dans la storyline de Siobhan, la jumelle réglant les derniers détails de son plan.

 

La capacité de nuisance de Siobhan

Revenue à Paris, Siobhan reprend son travail contre Martin/Charles  en exploitant la naïveté de Tyler Barrett qui va pourtant la prendre de vitesse en dérobant ses preuves pour prendre l'initiative et la protéger. L'occasion pour la série de renouer avec ce qui fait son charme, à savoir cette capacité à générer une forte sensation de trouble lorsque ses personnages perdent brutalement le contrôle. En effet, les auteurs vont s'arranger avec plus ou moins d'adresse pour que tout le monde apprenne les intentions du jeune homme, amenant à son hôtel Olivia, Henry, Bridget et Andrew dans un ballet légèrement maladroit, mais particulièrement intéressant. 

L'ensemble est dynamique, très prenant et, si les ficelles sont parfois un peu grosses, la sensation de plaisir à sentir l'influence de Siobhan sur les évènements est indéniable. Son objectif commence lentement à apparaître, élément décisif qui jouera dans la qualité du dernier acte de Ringer, à savoir donner une idée claire de ces véritables intentions et créer une sensation d'unité au sein de la saison. Une tâche très difficile qui commence pour le mieux avec cet épisode réussi et assez prenant, même si la séquence finale à l'hôtel manque légèrement de fluidité, la faute à une volonté appuyée de garder Bridget à l'écart pour créer le doute.

Retrouvant son identité de polar, Ringer nous offre une intrigue dynamique et prenante qui prouve que la série gagne à montrer Siobhan jouer au chef d'orchestre dans un plan qui apparaît dans toute sa cruauté. Son coup de fil à Malcolm est un des meilleurs moments de l'épisode, l'occasion de comprendre combien ses intentions envers sa soeur sont mauvaises. Pourtant, si l'épisode renoue avec la meilleure veine de la série, il se heurte aussi à la passivité et l'indécision agaçante du personnage de Bridget.

 

 

Bridget en plein brouillard 

C'est la difficulté majeure de cet épisode, à savoir la volonté affirmée des auteurs de garder quoi qu'il en coûte Bridget dans l'ignorance de la survie de sa jumelle. Si ce choix paraît assez logique du point de vue de la progression de l'intrigue, il entraîne une tendance assez forte à tenir la soeur de Siobhan à l'écart, multipliant les embryons de pistes que les auteurs ne peuvent pas vraiment exploiter. L'histoire se limite donc à la maintenir dans le brouillard, entraînant une tendance pour le spectateur à préférer sa jumelle qui paraît moins indécise et plus moteur pour l'avancée de l'histoire. 

Enfilant beaucoup trop le costume de victime, Bridget montre un visage légèrement opportuniste, son amour pour Andrew étant finalement lié à l'impression de sécurité qu'il lui inspirait. Femme en fuite, elle apparaît comme particulièrement naïve que ce soit envers sa soeur ou son mari, son manque de jugeote servant surtout aux auteurs pour repousser certaines révélations inévitables. De ce point de vue, certains rebondissements semblent assez théâtraux, en particulier le personnage d'Henry qui possède un réel talent pour surgir toujours au bon endroit au bon moment. 

Par son incapacité à déjouer et à comprendre les intentions de sa jumelle, Bridget nous laisse fréquemment devant un fort sentiment de frustration, celui d'une héroïne qui se satisfait de sa propre existence et subit sans réagir. Les développements autour de Juliet n'ont fait que renforcer le sentiment d'un personnage impuissant qui ne parvient à protéger sa famille, entraînant même la mise en péril de ses seuls alliés. 

 

Un épisode qui promet beaucoup 

Plus convaincant que le précédent, l'épisode m'a vraiment plu et ceux malgré les ficelles apparentes de plusieurs coups de théâtre et le final plutôt confus. En recentrant l'intrigue sur le duo Bridget - Siobhan, les auteurs ramènent un peu de rythme et d'intensité dans un show devenu de moins en moins enthousiasmant ces dernières semaines. Le retour de Machado et les efforts consentis pour donner plus de profondeur aux personnages donnent un résultat assez plaisant, retrouvant clairement les qualités des meilleurs épisodes du début de saison.

En conclusion, un épisode de Ringer qui se focalise avec un certain succès sur les deux jumelles avec en filigrane l'histoire intéressante de Victor, profitant parfaitement de la force d'interprétation de Nelson Carbonell. Très intense, l'épisode réserve son lot de petits rebondissements et fait lentement basculer le quotidien de Bridget, avec Siobhan qui tire les ficelles dans l'ombre. Un épisode réussi et prenant, qui malgré un léger manque de crédibilité sur certaines séquences, offre un vrai divertissement loin des égarements des épisodes précédents.

 

J'aime :

  •  l'intrigue qui connait une vraie avancée 
  •  l'impression de Siobhan qui tire pour la première fois vraiment les ficelles 
  •  la storyline de Machado 

 

Je n'aime pas : 

  •  Henry qui apparaît un peu trop au bon moment 
  •  Bridget un peu trop naïve 

 

Note : 13 / 20 

En se concentrant sur Bridget d'un côté et Machado de l'autre, Ringer nous propose un épisode plaisant et particulièrement captivant confirmant le potentiel de l'agent du FBI. Malheureusement, les ficelles sont par moment un peu trop visibles et le timing de certaines apparitions parait clairement tiré par les cheveux. 

L'auteur

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