Critique : Scott and Bailey 1.01

Le 25 juin 2011 à 04:16  |  ~ 6 minutes de lecture
Les séries de l'été commencent par une série policière anglaise au casting intéressant. Hélas, les auteurs vont commettre de nombreuses erreurs et détruire le projet dans l'oeuf. Au programme, une série sympathique, sur le papier, pour commencer l'été par une bonne cure de sommeil.
Par sephja

Critique : Scott and Bailey 1.01

~ 6 minutes de lecture
Les séries de l'été commencent par une série policière anglaise au casting intéressant. Hélas, les auteurs vont commettre de nombreuses erreurs et détruire le projet dans l'oeuf. Au programme, une série sympathique, sur le papier, pour commencer l'été par une bonne cure de sommeil.
Par sephja

Pitch girl pas power 

Janet Scott et Rachel Bailey sont deux détectives qui vont devoir enquêter sur le suicide d'une jeune mariée d'origine turque qui vivait dans l'angoisse de son futur accouchement. L'enquête va vite prendre une tournure étrange, laissant apparaître un soupçon concernant le marié et l'une des ses ex-petites amies. Seulement, Bailey est aussi occupée à mettre à jour les manigances de son ex-copain, qui s'avère être un homme marié. 

 

Une série qui cale dès le démarrage 

Si le principe de départ pourrait faire croire à un Rizzoli and Isles à l'Anglaise, la série ne va pas beaucoup s'attarder sur la complémentarité des deux inspectrices, ne ne prêtera jamais au duo la moindre. Centrée sur une histoire de suicide, la série va très peu s'attarder sur la mission du jour -dont la résolution s'avérera assez standard- pour se concentrer beaucoup sur Bailey (la brune) et ses problèmes de coeur. Hélas, la plus intéressante des deux inspectrices ne va pas être celle que l'on croit, Suranne Jones ne s'avérant pas totalement à l'aise avec son personnage.

Prenez un duo d'actrice connues, saupoudrez d'une histoire policière et vous obtenez... Pas grand chose, hélas, car vous oubliez alors un ingrédient indispensable à ce type de show : une identité forte. Réalisée par Sarah Pia Anderson -qui est loin d'être une débutante dans le domaine-, la série possède une équipe créative très féminine et semble vouloir en faire un atout, en cherchant à composer des personnages féminins authentiques. Mais ils vont s'avérer bien moins intéressants que prévu. Bayley occupe la place de la femme moderne, une célibataire souffrant de problèmes de coeur, là où Scott représente un schéma plus traditionnel avec un mari peu attentif et deux filles.

La rencontre entre les deux opposés ne provoquera pas d'étincelles, le caractère effacé de Scott empêchant la confrontation entre les deux femmes. Dès lors, la série ne compte plus que sur Bailey pour avancer, mais le personnage ne possède pas encore le charisme suffisant pour donner un élan fort à l'histoire. Incapable de trouver une véritable identité, le show pédale vite dans la semoule, tandis que Bailey sombre petit à petit dans le pathétique, chacune des découvertes sur son petit copain ne servant qu'à faire office de remplissage scénaristique.

 

  

 

Bailey, un personnage vraiment pas flatteur 

En prologue, je tiens à signaler que même si Coronation Street n'a jamais été ma tasse de thé, je n'ai rien contre Suranne Jones qui fait de son mieux avec un matériel pas très enthousiasmant. Son personnage de femme trahie et étonnamment naïve ne colle vraiment pas avec l'image normale d'une détective dotée d'un sens de l'intuition assez développée. Son absence de réaction lors de la première scène condamne son personnage à passer l'épisode à se justifier et à contester les accusations portées contre elle sans jamais parvenir à convaincre. 

Difficile de se comporter en héroïne lorsque le premier jugement qui est porté sur vous est négatif, surtout que Bailey s'enlise rapidement dans des dialogues à répétition qui ne parviennent jamais à dissiper le malaise. La série commence plutôt mal et ne parviendra jamais vraiment à rattraper l'erreur, malgré le talent de Lesley Sharp, parfaite dans son rôle de Scott, une détective assez effacée, mais totalement crédible. Faible point de vue comédie et assez pathétique, Bailey est victime de scénaristes maladroits qui réussissent l'exploit de se tirer une balle dans le pied dès la première scène. 

 

Une série boostée au prozac

Certes, le show n'en est qu'à son pilote et possède un style et un duo de comédienne qui devrait lui permettre de produire des épisodes sympathiques. Mais si un adjectif qualifie pour le mieux cet épisode, ce serait sans le moindre doute laborieux tant l'histoire peine à avancer, s'étalant beaucoup trop sur la vie privée de Bailey en oubliant toute la partie enquête. Celle-ci est clairement sacrifiée, tout comme le personnage de Scott, à peine esquissé. A deux reprises, je me surprends à bailler, ce qui n'est clairement pas bon signe, la série tentant dans la dernière scène de parachuter trop tardivement une intrigue fil rouge assez floue. 

Le show balbutie beaucoup, sans laisser entrevoir ses qualités comme l'avait fait The Shadow Line, dont le pilote était aussi assez catastrophique. Loin de retrouver la liberté de ton attendue, le show semble même politiquement correct par rapport à la concurrence type Rizzoli and Isles. Trop lent, trop bavard, le pilote ne révèle pas encore de véritable potentiel tant le script de Dianne Taylor manque d'efficacité. Heureusement, la présence de l'excellente Sally Wainwright au sein de l'équipe de production me laisse espérer un second épisode plus efficace et moins ennuyeux. 

Il ne faut jamais juger une série à son pilote et je m'interdis de condamner Scott and Bailey, mais la première impression n'est pas fameuse. En se focalisant plus sur l'intrigue et moins sur les histoires de coeur, la série pourrait, grâce au personnage de Scott, retrouver un peu plus de panache. C'est le minimum que j'espère.

 

J'aime : 

  •  Lesley Sharp assez juste 
  •  une comédienne excellente en ex-petite amie bafouée

 

Je n'aime pas : 

  •  Bailey trop pathétique qui se perd bêtement en justification inutile 
  •  trop lent et mal équilibré 
  •  le show est loin de la liberté de ton présentée
  •  une série sans identité, sans moteur qui tourne à vide 

 

Note : 09 / 20 

Pour un pilote, Scott and Bailey ne convainc pas du tout, bien au contraire, on ne retrouve pas l'enthousiasme nécessaire à l'installation d'une nouvelle série. Je vais poursuivre pour persister dans ma thématique "polar au féminin" mais je crains qu'un second épisode de même nature ne vienne à bout de ma patience. 

L'auteur

Commentaires

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Puck
Cagney et Lacey je te dis. Non, sérieusement, Lesley Sharp, elle m'avait gave flanqué la frousse dans Afterlife (qu(on pourrait ajouter à la base de données d'ailleurs). Mais là, je dois avouer que je ne vais même pas tenter le pilote. J'attends d'en savoir plus.

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sephja
je continue pour lesley sharp et sally wainwright reste une grande scénariste. Merci pour ton commentaire puck. Et oui, Cagney et Lacey, encore une fois...

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sephja
et merci pour les améliorations :)

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Puck
You're welcome (yes, I'm fluent).

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sephja
That's true. And that's why we like to know that you are here to take care of all our mistakes

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Puck
Syntaxor is my name...

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Episode assez moyen où Scott et Bayley vont être confrontées à un meurtrier qu'elles vont (trop) vite attraper. Au programme, un meurtre, la question de l'avortement et un message politique très discutable.