Critique : Single White Spenny 1.01

Le 23 juin 2011 à 05:30  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode raté pour une série comique qui ne restera dans les annales que comme un sommet de ringardise. Au programme, un héros avec le charisme d'une quenelle, une comédie de moeurs ennuyeuse et des personnages féminins sans saveur.
Par sephja

Critique : Single White Spenny 1.01

~ 6 minutes de lecture
Episode raté pour une série comique qui ne restera dans les annales que comme un sommet de ringardise. Au programme, un héros avec le charisme d'une quenelle, une comédie de moeurs ennuyeuse et des personnages féminins sans saveur.
Par sephja

Pitch balourd 

Spenny est célibataire et à la recherche d'une âme soeur. Il pense l'avoir trouvé en Molly, la meilleur amie coincée de sa soeur. Seulement, alors qu'il dîne avec elle au restaurant, Spenny aperçoit l'avocate de son ex-femme qui avait pris un malin plaisir à le plumer corps et biens. Sa colère pour elle est telle qu'il se retrouve dans les toilettes du restaurant, découvrant  le concept du "revenge sex" et se découvre alors un gout immodéré pour cette activité. 

 

 

L'homme moderne, esclave de son orgueil 

Spenny est une andouille moderne, manipulé par les nombreuses femmes qui l'entourent, en particulier sa mère et sa soeur qui lui servent à la fois de confidentes et de conseillères. Lorsqu'il rencontre Molly, une jeune femme coincée et plutôt fade, il ressent le besoin de la séduire car elle ne présente aucun danger à ses yeux. N'ayant aucun désir pour elle, il pense avoir trouvé la compagne idéale, inoffensive, qui ne s'amuserait pas à l'humilier, comme nombre de ses anciennes conquêtes.  

Mais sa libido va connaître un réveil brutal en tombant sur l'avocate de son ex-femme, une garce manipulatrice avec qui il va coucher à plusieurs reprises, devenant obsédé par le "revenge sex". Cette activité consiste à coucher dans le seul but de rétablir l'équilibre, Spenny ne pouvant prendre sa revanche sur ses femmes que par la voie du coït. Dés lors, l'épisode va alterner entre sa relation platonique et ses parties de jambes en l'air qui vont hélas assez vite manquer d'imagination, malgré l'occasion assez intéressante donnée au auteurs de donner libre court à leur imagination.

C'est bien là que se trouve le principal problème de cette comédie de moeurs, car Spenny subit perpétuellement et n'affirme jamais vraiment sa personnalité. Le seul élément comique qu'il possède résiste dans sa pathétique passivité face à une situation qu'il subit. Pour le reste, il n'y a pas le moindre potentiel comique pendant les vingt minutes de l'épisode. Très vite, une routine s'installe et l'épisode s'avère aussi prévisible que prévu, jusqu'à une chute certes sympathique, mais qui ne fait pas du tout rire. 

 

La comédie romantique ringarde de l'année

En tant que fan de séries, j'ai une sale habitude : regarder les séries que personne ne regarde, fouiller les invendus pour me plonger dans des oeuvres méconnues et parfois trouver la pépite ("The Shadow Line" , "Endgame") ou juste une série ratée comme Single White Penny. D'ailleurs, je dois reconnaître que les pépites sont de plus en plus rares, à tel point que je parviens à renifler la médiocrité dès le premier plan, voire ici la ringardise. 

C'est plat, ennuyeux, horriblement prévisible ce qui est le comble pour un pilote, utilisant un argument digne d'une sitcom des années quatre-vingt sans jamais prendre le moindre risque. Pour expliquer, cette série est l'anti-Californication avec un héros sans charisme, du sexe sans imagination (il n'y a rien de pire) et de l'humour qui repose seulement sur notre capacité à se moquer du personnage principal. Spenny est un gros loser, mais je préfère de loin dans ce domaine le duo de Almost Heroes, beaucoup plus réjouissant.

En résumé, je suis pas peu fier d'avoir déniché la série la plus navrante de l'été pour l'instant, si ringarde qu'elle semble calibrée pour un public de moins de quatorze ans. Vu la concurrence entre les séries, un héros ne peut pas être une pareille andouille, un boulet scénaristique incapable de prendre la moindre décision. Il ne reste qu'une série mauvaise, sans le moindre potentiel, mais qui évite quand même de verser dans l'excès de vulgarité. Ouf, j'aurais trouvé un compliment à faire à ce show, je ne suis pas peu fier. 

 

La maman et la putain

Pour ceux qui l'ignorent, le titre de ce chapitre fait référence à un film de Jean Eustache et non à une quelconque vision machiste de ma part. Mais il s'agit là d'une nouvelle expression de mon syndrome "Cagney et Lacey" car je ne peux pas m'empêcher depuis une semaine de me poser des questions sur la place des femmes dans les séries télévisées. Ce show serait sûrement moins mauvais si les personnages féminins avaient une vraie complexité, ce côté imprévisible que les goujats appellent hystérie. Mais ici elles ne sont qu'une expression du stéréotype masculin : celles avec qui on couche, et les autres.

Plus je regarde les séries actuelles, plus je m'aperçois de la rareté de ce type de vision machiste de la féminité, avec des personnages en moyenne beaucoup plus fascinants que ceux proposés ici. En fait, je suis devenu avec le temps de plus en plus allergique aux séries où la femme apparaît sous une forme aussi clichée, préférant de loin les Alicia Florrick, les Kate Beckett ou les Megan Hunt des grands network américains. Il semble de plus en plus irréaliste de réduire ses personnages féminins au seul cliché (la maman ou la putain) sans sombrer immédiatement dans la colonne des show ringards. 

Désolé pour le malheureux lecteur obligé de supporter mes élucubrations. J'ai cette fâcheuse manie de ne jamais lâcher une idée lorsqu'elle me trotte dans la tête.

J'aime : 

  •  le personnage de la mère et de l'avocate sont assez réussis 

 

Je n'aime pas : 

  •  franchement, c'est une comédie ? 
  •  l'archétype de la série ringarde 
  •  aucun potentiel du personnage principal qui a le caractère d'une quenelle
  •  le sexe sans imagination, c'est déprimant 

 

Note : 07 / 20 

Pour les curieux, vous pouvez passer votre chemin et évite de gâcher vingt minutes de votre existence au visionnage de cette série sans âme qui peinera à vous arracher un rictus. Sauf si vous aimez les héros fades qui se font manipuler par des femmes clichées.

L'auteur

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