Critique : Suits 1.10

Le 30 août 2011 à 06:40  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode sur la confiance qui permet de retrouver tout ce qui fait les qualités de Suits grace à un scénario malin et divertissant.
Par sephja

Critique : Suits 1.10

~ 7 minutes de lecture
Un épisode sur la confiance qui permet de retrouver tout ce qui fait les qualités de Suits grace à un scénario malin et divertissant.
Par sephja

Confiance et trahison 

Jessica présente à Harvey une de ses meilleures amies, Tori, qui se trouvent être une femme d'affaire puissante et une cliente fidèle de son cabinet. Specter va alors être chargé de licencier Stan Jacobson, un de ses associés les plus réputés pour avoir menti dans son CV lors de son arrivée au sein de la compagnie. Seulement, Mike Ross va découvrir que cette affaire cache bien des mensonges bien plus importants qu'une simple  histoire de diplôme.

 

Résumé de la critique

Un épisode très réussi que l'on peut décrire ainsi :

  •  la complexité entre confiance mutuelle et respect de la hiérarchie : le cas Ross - Specter 
  •  la complexité des sentiments et la jalousie : le cas Ross - Zane 
  •  la confiance comme un lien plus fort que l'amitié : le cas Pearson - Specter 
  •  la confiance des spectateurs retrouvés par un épisode qui balaye le mauvais souvenir du 1.08 

 

 

La confiance comme un évidence

En choisissant cette histoire où Harvey est contraint de licencier un employé pour avoir menti sur son CV, Suits ramène à la surface le principe de base de la série, à savoir le mensonge de Mike. Dès lors, il devient logique que Ross fasse tout ce qui est en son pouvoir pour venir en aide à Stan Jacobson, mais la lutte pour convaincre Harvey va prouver une fois de plus la nature privilégiée du rapport entre Specter et son assistant. La confiance, au centre de cet épisode, devient le thème fort qui va trouver ici le moyen parfait de montrer la complexité des relations au sein du cabinet. 

Premier à être mis en avant, le duo vedette va occuper une place centrale, confirmant la manière dont Harvey fonde tout son fonctionnement sur la confiance qu'il a en lui-même, mais surtout dans ses employés. Comme le souligne l'épisode, travailler pour Specter est un fardeau, mais ouvre des portes à Ross et peut même le libérer de situation délicate (saluons au passage l'interprétation impeccable de Patrick Gallagher d'Endgame). Avant toute chose il s'agit pour Harvey de maintenir l'illusion de son personnage d'avocat infaillible, ne pouvant pas laisser de place au doute.

Specter fait confiance dans son employé, car lui sait se montrer suffisamment précieux pour son associé afin que la seule idée d'une trahison soit simplement inenvisageable. Plus qu'une histoire de diplôme, cette confiance provient de la façon dont Ross lui permet de paraître meilleur et infaillible, allant même jusqu'à partager avec lui de petites touches d'intimités en guise de récompense.

 

La trahison et son imprévisibilité

Mike poursuit sa relation avec Jenny, la jeune femme lui permettant de faire le lien entre sa vie passée et son présent, leur confiance mutuelle se construisant sur la base d'une certaine familiarité et de la conviction de connaître suffisamment l'autre. Seulement, elle ne voit pas que Ross a deux existences distinctes : une à l'extérieur où il demeure avec elle le même garçon naturel et détendu et une au sein du cabinet où il met toute son énergie à travailler au profit d'Harvey Specter et sa réussite.

La trahison va venir évidemment de son rapport complexe avec Rachel, fondé sur le besoin et la sensation de partager une expérience commune qui fait que deux personnes  travaillant en équipe se sentent forcément plus proches. Pas calculée, la trahison est un geste de faiblesse de Mike, incapable de faire le point sur ses propres émotions en refusant de faire un choix. La confiance se mue alors en colère, en jalousie et devient incontrôlable car elle montre combien elle peut être une faiblesse dès que ses fondements reposent sur des éléments aussi imprévisibles et fragiles que les sentiments.

Trahir apparaît alors comme un geste de lâcheté, celui de vouloir préserver une personne de la vérité sous la seule excuse de ne pas vouloir lui faire du mal.

 

La confiance comme le fruit de l'expérience

Mise en cause dans cette affaire, l'amitié entre Jessica (Gina Torres, toujours remarquable) et Tori (Andrea Parker, impeccable) va obliger Harvey à trouver les preuves et à gagner la confiance de sa patronne. Si le réflexe est toujours de défendre ses amis en premier, la raison amène parfois à réviser son jugement, mais nécessite des preuves pour amener à reconsidérer la réaction initiale. La confiance devient alors une marque de respect qui se gagne jour après jour, empêchant l'aveuglement lié à l'expression de sentiments bruts et irréfléchis. 

De même, la trahison est une prise de risque, un signe de mépris qui peut toujours se retourner contre la personne qui en est à l'origine. Louis Litt perd confiance envers Mike et réagit sous l'effet de la colère, enclenchant une suite d'évènements imprévus sans prendre conscience des conséquences que cela risque d'entraîner. Ce simple coup de canif à première vue anodin dans l'alchimie du cabinet dans cette confiance mutuelle et fragile est le début d'une réaction en chaîne qui devrait nous mener jusqu'à un final intriguant. 

La confiance est ce qui permet de lier tous ces personnages et occupe une place central de l'univers de Suits en créant des rapports complexes entre les individus. La trahison est la première étape de la destruction de cet univers, l'exemple de Tori n'étant qu'un avertissement sur le prix à payer à vouloir remettre en cause le principe de confiance.

 

Une mythologie qui se remet sur les bons rails

Après le visionnage de l'épisode 1.08, j'avais remis en cause les qualités du show devant la manière impardonnable dont l'intrigue du diplôme de Mike Ross avait été résolue. C'est donc avec un réel plaisir que j'ai pu voir les auteurs balayer d'un revers de main cette idée saugrenue, comme un accident de parcours à oublier. Retrouvant le charme et les qualités des premiers épisodes, Suits se fait pardonner son faux-pas en proposant une intrigue efficace et ambitieuse qui permet d'approfondir encore un peu plus les différents personnages et leur connexion. 

En conclusion, un épisode convaincant et inspiré, porté par des comédiens impeccables au profit d'une histoire simple mais efficace, malgré quelques petits temps morts au sein du récit. Seul défaut vraiment remarquable, l'enquête solo de Mike Ross manque de contenu et donc de crédibilité, surtout lors d'une séquence d'effraction peu crédible. Un bémol regrettable, mais qui prouve le degré d'exigence que j'ai par rapport à Suits, ce qui est, sans la moindre hésitation, une vraie marque de confiance. 

 

J'aime : 

  •  un casting et une direction artistique impeccable 
  •  un scénario doté d'un thème fort parfaitement bien développé 
  •  une mythologie qui retrouve sa forme originelle pour mon plus grand plaisir. 
  •  des rapports entre les personnages très intéressants 

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène d'effraction pas vraiment crédible

 

Note : 14 / 20 

Après la catastrophe de l'épisode 1.08, Suits revient en grâce par le biais  des scénarios malins et maîtrisés offrant la part belle à une galerie de personnages remarquables. Convaincant et par moment réjouissant. 

L'auteur

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