Pitch bulldog
Hank et Britt sont deux détectives privés sans licence, gagnant assez misérablement leur vie de manière plutôt anarchique. Lorsqu'un ami de Hank lui propose de retrouver sa fille gratuitement, ils acceptent l'affaire et se retrouvent embringués dans une histoire bien plus complexe qu'il n'y parait.
Terriers, un duo qui a du chien
Hank Dollworth et Briit Pollack (Donal Logue et Michael Raymond James, excellent tous les deux) sont en apparence deux losers, un ex-flic et un ex-voyou que rien ne devrait rapprocher. Pourtant leur amitié est le moteur principal de la série, tant les deux personnages savent se montrer parfaitement complémentaires dans leurs investigations.
Terriers repose essentiellement sur le décalage permanent entre une série policière classique et le caractère totalement décalé de ces deux héros. Dotée d'un humour légèrement ironique, la série passe perpétuellement du drame à l'humour, le tout dans une ambiance décontractée à la Big Lebowsky. (il suffit de voir le look de Donald Logue)
Les deux héros vont lentement découvrir une affaire des plus scabreuses, aux enjeux bien plus grands qu'ils pouvaient le penser. Très bien construit, le pilote nous entraîne lentement dans une intrigue qui ne trouvera sa réelle conclusion qu'à la fin de la saison.
Des apparences vraiment trompeuses
Si Hank fait preuve dans ces enquêtes d'un calme à toute épreuve, c'est avant tout pour cacher une vie qui part en lambeaux, celle d'un homme qui a presque tout perdu. Dès qu'il perd son ami Britt, l'ambiance de la série change pour dresser le portrait pathétique d'un homme qui n'arrive pas à toucher le fond, s'accrochant aux seuls amis qu'il lui reste comme une bouée de sauvetage.
Leur apparente décontraction n'est que l'expression d'une souffrance intérieure, les deux hommes refusant d'évoluer, l'un en s'accrochant à son ancienne maison, l'autre en fuyant les engagements personnels pour conserver sa liberté. Le récit, plutôt malin, joue perpétuellement sur les deux tableaux, créant une ambiance d'un réalisme cru vraiment remarquable.
Une réalisation soignée et originale
Le principal point fort de Terriers consiste en cette ambiance vraiment unique, entre la douleur des visages et la cool attitude qu'ils essaient de laisser transparaître. Imprégné d'une lumière typique de la côte Ouest des Etats Unis, le show s'articule sur une photographie absolument superbe, révélant dans de magnifiques gros plans les failles des différents personnages. Loin de miser sur son intrigue pourtant réussie, Terriers cherche à nous rapprocher le plus possible de ses héros, permettant aux acteurs de montrer l'ampleur de leur talent.
Chaque personnage dispose d'un réel traitement, posséde un caractère bien défini qui ne s'appuie jamais sur le moindre cliché pour attirer la sympathie. Signalons d'ailleurs que Rockmond Dunbar (voir ci dessus) campe un policier réellement captivant, mélange de droiture et d'empathie, surtout à l'égard de Hank.
Terriers marque donc lentement les esprits aussi par son décor en parfaite adéquation avec ses habitants, sublimé par des éclairages vraiment réussis.
Une tendance à la noirceur digne d'un bon polar
Amateur des séries policières à la CSI, passez votre chemin car Terriers ressemble plus au roman policier policier type James Ellroy, où les héros n'hésitent pas à franchir la ligne lorsque cela est nécessaire. Bien que convaincus de mettre leurs vies en péril, les deux héros n'hésitent pas à défier les puissants, une ultime manière de faire payer les coupables, agissant en rédempteur plus qu'en justicier.
N'hésitez pas à découvrir Terriers, une belle histoire d'amitié, celle de deux hommes en quête de redemption.
J'aime:
- la photographie et les décors superbes
- les acteurs, Rockmond Dunbar en tête.
- le mélange des genres perpétuel
- l'intrigue bien ficelée.
Je n'aime pas:
- le final assez mal amené
- la promo nullissime de FX qui a fait de cette série un bide.
- les dirigeants de FX qui l'ont annulée.
Note: 14 / 20