The Jury Part IV : l'heure des révélations
Les jurés se prépare pour leur dernière journée avec au programme le contre-interrogatoire d'Adan Lane ainsi que les plaidoiries des deux avocats. La tension montre alors, surtout que leur décision est scrutée par des politiques qui voient dans ce procès une bonne excuse pour prouver l'inefficacité du jugement par jury. L'heure de la décision s'approche pendant que l'avocate de la défense reçoit son client pour le mettre en garde.
Résumé de la critique
Un épisode remarquable que l'on peut détailler ainsi :
- un épisode qui décrit la difficulté de faire un choix
- un mélange entre légèreté et noirceur bien équilibré
- des comédiens vraiment remarquables
- un dernier épisode décisif
La dernière impression est toujours la plus importante
The Jury approche de son terme avec le contre-interrogatoire tant attendu de l'accusé, dernière étape d'un procès où il se sera peu exprimé, montrant une certaine retenue tout du long. En parallèle, les auteurs placent leurs différents personnages face à des choix moraux, personnels, des joies et des désillusions à l'heure de prendre de graves décisions. Moment de passivité et d'intériorisation, cet instant de pause avant de faire le choix est très personnel, les jurés pesant le pour du contre selon leurs propres critères moraux, personnels ou éthiques.
Le choix va donc se faire sur des détails, des signes qui viennent mettre en balance les preuves, des valeurs communes envers l'accusé ou à l'opposé une méfiance envers l'aspect très circonstanciel de sa défense. En refermant le procès, les avocats laissent apparaître deux histoires possibles, deux récits avec leurs points faibles et leurs qualités, dressant le portrait de deux hommes totalement différents. Il était donc indispensable qu'Adan Lane laisse parler sa vraie nature lors du dernier témoignage offrant l'occasion aux jurés de choisir leur vérité.
Un exercice difficile auquel les scénaristes s'essayent avec réussite, prouvant l'importance de tout le travail préparatoire effectué en amont dans les épisodes précédents. En homme blessé par son agression, Rachid aurait tendance à partager le sentiment de celui qui apparaît comme une victime impuissante alors que Derek, un homme concienscieux dans l'élaboration du mensonge qu'est son existence refuse de croire à son repentir. Tout va alors se jouer sur des détails, la série ne cherchant pas à dresser un portrait idyllique de ses jurés, mais plutôt de les montrer comme de simples êtres humains, avec leurs qualités et leur faiblesses, seul face à la difficulté de faire un choix.
Un récit entre espoir et peur
Avec ce quatrième acte, l'incertitude devient le thème principal d'un épisode où les personnages cherchent un signe, un détail qui puisse leur indiquer la voie de la justice. De même, le dernier témoignage, les derniers mots de la plaidoirie des avocats jouent un rôle décisif, essayant de trouver l'argument moral, éthique ou humain pour emporter la décision. Notons d'ailleurs l'excellente idée du monteur de placer les deux plaidoiries en montage alterné, opposant le discours matérialiste de l'un à l'emphase compassionnelle de l'avocate de la défense.
Le contre interrogatoire devient le moment marquant de l'épisode, avec un accusé explosant sous le poids de la frustration après des années à préparer son discours. La pression se fait si forte qu'il commet finalement l'erreur de perdre quelques secondes le contrôle, filmé avec distance par un réalisateur qui place ainsi le spectateur dans une position de neutralité. Une scène complexe et difficile qui lance le dernier acte d'une série qui réserve encore quelques retournements de situation, certaines storylines prenant un tournant plutôt inattendu après ce témoignage.
L'espoir qui fait avancer Tahir vers son rêve américain, avant que la réalité ne le rattrape, lui révélant une réalité beaucoup plus angoissante, celle d'un pays étranger moins accueillant que prévu. Une série profondément réaliste, à la fois politique dans son discours et humaine par la place centrale occupée par les personnages, profitant d'un casting remarquable incarnant avec une réelle conviction chacun des membres de ce jury.
Un casting étonnant
A un épisode de la fin, un des aspects les plus marquants de The Jury est la qualité d'interprétation du casting qui s'impose comme une des piliers de cette série. Duo attachant et sympathique, Ronald Pickup et Yvanno Jeremiah montre un visage positif de notre société où l'ère de l'information entraîne une meilleure compréhension des drames des étrangers. Très forte, leurs scènes viennent rompre avec l'ambiance anxiogène du tribunal, apportant une énergie communicative à ce quatrième acte qui réserve quelques surprises.
Steven MacKintosh poursuit ses rendez-vous avec cette femme mystérieuse du premier jury qui va lui révéler certains éléments supplémentaires concernant l'affaire. Le véritable objectif de celle-ci reste encore un peu vague, mais le fait de voir Paul l'écouter avec sincérité et prêter autant d'attention à elle rend son personnage encore plus sympathique. Avec subtilité, les auteurs l'imposent assez naturellement, lui préparant une place centrale au sein du dernier acte qui s'annonce. Très calme, il s'oppose au style impulsif de John Lynch qui crève l'écran dans le rôle de l'accusée lors d'une confrontation intense avec son accusateur.
Dans un univers aussi impersonnel qu'une cour de justice, les comédiens parviennent à imposer, malgré un temps d'exposition limité, des personnages pour certains attachants, sinon mystérieux voire même énervant. Une belle réussite même si cela passe par une construction un peu répétitive des épisodes qui se limitent à suivre chronologiquement les journées de travail du jury.
Il ne reste plus qu'à délibérer
The Jury approche de sa conclusion, offrant jusqu'ici quatre épisodes singuliers, mais plutôt captivant, proposant un point de vue intéressant sur le travail de juré. Le plus touchant est que, malgré l'inconvénient que cela leur cause, ces hommes et femmes choisis au hasard montre une vraie volonté de bien faire, essayant de rendre une justice la plus objective possible. Le temps des délibérations commence, instant difficile où les auteurs vont devoir justifier tout ce qu'ils ont mis en place et donner du sens à une série qui ne peut pas à ce niveau se satisfaire d'un simple verdict.
En conclusion, un épisode très fort, qui marque une montée en puissance du show grâce à l'exploration de la vie de chacun des jurés et des scènes au tribunal particulièrement réussies. Le plus dur reste à faire pour les scénaristes avec la conclusion qui va devoir donner du sens à toutes ces petites intrigues qui exposent ici la difficulté de prendre un parti et de choisir son camp. Les comédiens, remarquables, composent des personnages forts, appuyés par une mise en scène très réaliste qui maintient une parfaite neutralité durant tout l'épisode.
J'aime :
- le montage alterné des plaidoiries
- les comédiens excellents
- la scène du contre-interrogatoire
- le montage alterné des plaidoiries
Je n'aime pas :
- rien
Note : 16 / 20
A un épisode de la fin, The Jury monte en puissance, décrivant avec précision la dernière journée du procès, entre l'interrogatoire de Lane et les plaidoiries des avocats. Entre espoir et désillusion, un épisode passionnant qui orchestre une jolie montée en puissance en vue d'un final qui aura la dure tâche de donner une conclusion convenable à chacune des histoires des membres du jury.