El magnifico
On nous avait laissé avec une balle dans la tête: celle de Terry, et l'auteur du délit ne faisait aucun doute: Vic Mackey. J'aurai été déçu que cette histoire reste en suspens, mais visiblement, The Shield est une série qui n'a pas envie de me décevoir. Ici, on assiste à l'enquête de la "police des polices" sur le meurtre de Terry, mort lors de sa première mission avec l'équipe. Le capitaine Aceveda en profite pour mettre la pression sur l'équipe de choc, parce qu'on la lui fait pas à lui, une balance qui meurt en présence de la personne qu'elle est censé surveiller, c'est louche.
Toujours dans l'esprit de l'épisode 1, l'histoire qui tiendrait lieu de trame principale, avec en toile de fond le fil rouge de la série est relégué au second plan, et on s'attarde toujours plus sur le coeur de la série plutôt que sur le brodage habituel. Et encore une fois, il semble que cette série ait décidément tout compris.
C'est moi le responsable
Quand Vic Mackey dit cette phrase, on sait pertinemment que ce n'est pas pour s'accuser du meurtre, mais plutôt pour laisser planer un autre sentiment à son égard. L'épisode commence donc quasiment par cette phrase et le générique qui s'en suit ne déroge pas à l'empreinte que semble vouloir laisser la série. C'est sobre, c'est exactement comme il faut. Donc, Vic est responsable. Pour nous, cela ne fait aucun doute et on se demande bien comment il pourra trouver une échappatoire. Et c'est comme ça qu'on entre directement dans le vif de ce qui semble être le leitmotiv de ces anti-héros: L'équipe. L'épisode un nous a présenté la nature violente et immorale de l'ambiance, et cet épisode nous plonge dans la complicité qui s'est développé au sein de ce commissariat.
Rite initiatique de gang, en parallèle avec le rite de bizutage du nouveau policier, la guerre entre gang oppose le clan des policier au camp des hors la loi, et le manichéisme n'existe plus. Sans forcer, The Shield parvient à nous amener dans son monde qui en devient familier. La grande classe.
La police des polices
Comme dit précédemment, la trame de l'épisode suit le fil rouge de la série. On n'est pas ici dans la résolution d'un quelconque crime qui nous permettrait, via l'enquête, de faire connaissance avec les protagonistes. Et ce genre de procéder narratif semble tellement logique que je ne regarde plus les séries policières de la même manière maintenant. Ce fil rouge donc, c'est la "Strike Team", l'équipe de Vic Mackey, ses méthodes, ses problèmes et surtout ses membres. Naturellement, ça n'a rien de révolutionnaire pour l'instant, mais cet épisode nous permet de comprendre ce qui fait de Mackey un intouchable ripou, et de ses hommes de fidèles coéquipiers.
Les bases me semblent donc être posées et en deux épisodes, je suis déjà familier avec plusieurs protagonistes.
L'enquête de la "police des polices" est un tout petit peu facile cela dit. Je veux bien que Mackey ait des relations et un bras immensément long, mais un épisode pour résoudre cette affaire, cela me parait court. C'est du chipotage, on fait avec le format, je sais bien, mais j'aurai préféré plus de détail. Cela dit, je doute qu'on nous laisse encore longtemps dans le flou sur les antécédents de la Strike Team. Sur ça, ce sera donc en attente...
Au fait, le meurtre!
A côté du fil rouge, l'assassinat d'un vendeur local qui aurait été supprimé par le gang de Marlon Demrall.
Une enquête assez classique, qui sert de prétexte à nous montrer la différence de méthode entre la Strike Team et la police "normale". Prétexte aussi et attention, je tiens à dire que je n'utilise pas le mot prétexte de manière péjorative dans le cas présent, prétexte donc, à nous faire visiter un peu le clan d'en face, celui des hors la loi.
Rien de particulier de ce côté. Rite initiatique comme dit précédemment, méfaits en tout genre, sauf que, et je persiste et signe dans cette voie là, cette fois, ça sonne juste. Le gamin qui fait sa tirade apologique sur le meurtre et le respect ne m'a pas choqué à outrance par son côté exagéré. J'ai adhéré, je comprenais, je ne me suis pas dit: "n'importe quoi..." (ndmoi: je ne dis pas que je suis d'accord avec lui hein, je dis que ça ne me semblait pas exagéré!) Donc, là aussi on est dans le juste, la série part sur une qualité de croisière qui fera osciller, je l'espère la note de ses épisodes du 14 au 16...
Ben et après?
Pas de Cliff à la fin de l'épisode. Je ne sais pas si cela préfigure que l'on va rentrer dans une routine de série policière, mais j'en doute. J'ai tout de même très envie de voir la suite, et pour me référer à l'indice d'attente du prochain épisode dont le copyright est à Bleak, je dirai que je mettrai 8/10. La fin de l'épisode est légèrement Happy end, on se détend. Je souhaite simplement que ce soit pour mieux nous enfoncer dans les méandres de l'immoralité des méthodes des deux clans (flics et voyous) par la suite.
J'ai oublié de vous parler de la réalisation qui reste dans le ton. Toujours pas de fioriture, si ce n'est un floutage sur les scènes de flashback, tellement classique qu'on y fait pas plus attention. On suit toujours les protagonistes, c'est plaisant, le cadrage est réussi. Normalement, demain, la suite!
Ce que j'ai aimé:
- Absolument aucun manichéisme.
- Les qualités du premier épisodes qui sont restées.
- cette façon de nous introduire à chacun des clans via rite initiatique.
Ce que je n'ai pas aimé :
- La résolution de l'enquête de la "police des polices": un peu facile.
Note: 14/20
CAD
