Critique : The Simpsons 26.02

Le 10 octobre 2014 à 17:23  |  ~ 8 minutes de lecture
Ou pourquoi Matt Selman devrait définitivement prendre la tête de la série à plein temps.
Par Galax

Critique : The Simpsons 26.02

~ 8 minutes de lecture
Ou pourquoi Matt Selman devrait définitivement prendre la tête de la série à plein temps.
Par Galax

C'est pour ce genre d'épisodes que je regarde encore les Simpsons.

Il n'est pas exceptionnel, loin de là. Mais, avis à tout ceux qui avaient perdu la foi depuis la reprise de la semaine dernière : ne désespérez pas. Simple, l'épisode de la semaine, The Wreck of the Relationship, est centré sur la relation entre certains membres de la famille, ici, Bart et Homer. Classique, non ? Mais c'est bien ça qui marche si bien.

 


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Avant le Générique : on rit bien.

 


Homer et Bart, qui dépassent le stade du ridicule et ne se respectent plus, sont envoyés sur un bateau spécialisé pour améliorer les relations. Parallèlement, Marge se retrouve à devoir diriger une équipe de foot pour combattre la vulgarité qui s'est développée chez tous les hommes.

 

 

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Cela peut paraître con de base et déjà-vu. C'est en réalité bien maîtrisé et présenté de manière suffisamment nouvelle et rôle pour qu'on passe un bon moment. De très bons running-gags courent tout le long de l'épisode. Tout part d'un brocoli. Sisi. Homer veut montrer qu'il commande et ordonne à Bart de manger le légume, Bart refuse, les deux restent plusieurs heures à devoir résister, à ne pas céder. On pourra trouver que baser tout un acte (8 minutes mine de rien) sur le fait de manger ou non un brocolis, c'est légèrement abusé (et effectivement par moment la scène traînera en longueur). Mais l'exagération est très drôle à voir et les bonnes lignes sont légion. Voici une petite sélection :


Homer - My nickname is "Somewhere Over the Dwayne Bowe" and my password is "Annoyed Grunt."

 

 

Homer - Now clean your room.

Bart - Why should I ? It's just gonna get dirty again.

 

Narrator - Despite a breathtaking ignorance and a powerful dislike of the sport, a rookie housewife had defeated a savvy veteran, proving conclusively that fantasy football... is basically just luck.

 

Quant aux femmes de la famille, elles se posent en bonnes sidekicks pour l'intrigue secondaire. Cette dernière tient en quelques scènes tout au plus, dont un très bon passage à l'église et un excellent reportage à l'ambiance rétro qui brise le quatrième mur (à l'instar de Behind the Laughers) et qui conclut parfaitement cette petite intrigue.

 

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Jusque là c'était somme toute plutôt classique. Je n'ai rien contre les épisodes faits à l'ancienne (qui sont souvent les meilleurs des récentes saisons), mais ce n'est pas avec des auto-références que la série pourra se renouveler indéfiniment. Certains épisodes modernes tirent bien profit de leur époque, c'est le cas de celui-ci : animation époustouflante sur le bateau et bon usage des nouvelles technologies (le gag sur le contrôle parental et la mammographie est excellent).

Mais il y a le troisième acte, là où 80% des épisodes se cassent la gueule, récemment. Pas celui-ci. Au contraire, la fin est ridicule, mais assumée totalement. L'épisode sait bien que le retour du brocoli pour insérer un instant d'émotion et la tempête sur le navire pour donner un souffle épique, c'est con. Alors il va totalement souligner outrageusement les événements avec la musique dramatique, les éclairs, la pluie, les réactions exagérées... Ceci forme une parodie du mélodrame qui est vraiment plutôt drôle. Quant au callback du brocoli à la fin, c'était aussi bon que la blague elle-même (bien que certains pourront trouver l'épisode assez lourd par moment là-dessus, il est vrai) et encore une fois l'exagération du plan où Bart mange finalement l'aliment interdit, démontre de l'auto-dérision de la série.

 

 

Après le Générique : "Executive Producer - Matt Selman".

 


Ah ! Ceci explique cela. Et oui, après avoir été surpris par la qualité de l'épisode, tout s'explique quand j'ai vu le nom apparaître à l'écran. Matt Selman. L'homme qui aide Al Jean (showrunner principal) à superviser quelques épisodes de temps en temps. Comme par hasard, ce sont souvent les meilleurs et on ne le sait qu'une fois le générique affiché. Car de base, j'ignorais que c'était un Selman. La présence d'un couch-gag (plutôt pas mal d'ailleurs) m'avait fait écarter cette piste, Selman préférant généralement écourter le générique. Et de base, je n'avais même pas prévu de faire une critique, pour ainsi dire. Mais le contraste avec l'épisode précédent est TELLEMENT flagrant. Cela résume à peu près toute la situation des Simpsons aujourd'hui.

Avec cet épiode, pas de promesses en l'air. Pas de pitch improbable. Des touches de délires bien placées et assumées (comme le jeu de mot sur le "Relation Ship" ainsi que sur "Wreck" (voulant dire épave)).

 

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Un scénario qui va d'un point A à un point B et qui consiste en quelques rebondissements : le kidnapping de Bart et Homer, la montée en grade de Bart et enfin la tempête. Voilà les trois actes, les trois relances du scénario et il n'y a vraiment pas besoin de plus. Entre les trois, on fait des gags, ce en quoi repose la recette d'un épisode des Simpsons. Une construction en "trois temps" typique de Matt Selman pour le coup, et une construction qui décidément fait toujours autant ses preuves. Elle permet de limiter les écarts dans le scénario et de faire un développement propre des personnages, même en vingt minutes.


Ici, la touche de Matt Selman est avec le recul bien visible. De base, l'épisode est écrit par Jeff Westbrook. On lui doit notamment On a Clear Day I Can't See my Sister où Bart retourne à la vie sauvage dans le jardin des Simpsons à cause d'une mesure d'éloignement, ou bien The Man Who Grew Too Much, où Tahiti Bob se droguait aux cellules de légumes et de grenouilles. Ses épisodes ont la particularité d'avoir une (petite) poignée de bons gags, mais ils sont trop tâchés par des idées absurdes (relisez attentivement la phrase précédente si vous ne voyez pas pourquoi) et des blagues de mauvais goût. Mais ici, avec The Wreck of the Relationship, on a la preuve qu'un scénariste, lorsqu'il est bien encadré par le lead-writer approprié, peut tout à fait se révéler excellent dans son domaine.

 


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"And the next showrunner iiiiiiiiiiiiiiiiiiis...." serait la première pensée qui me vient à l'esprit après avoir vu cet épisode, donc. C'est le Simpsons que j'aime. Ce n'est en aucun cas brillant comme avant, le divertissement casual est toujours privilégié par rapport à la satire et l'épisode ne restera pas dans les annales, et pourtant... The Wreck of the Relationship, ou la confirmation que Matt Selman est l'homme dont les Simpsons ont besoin.

 



J'ai aimé :

 

  •  Le premier acte stupide et exagéré qui tourne autour d'un brocoli.
  •  Le deuxième acte mettant en scène l'épave du Relation Ship.
  •  Le troisième acte où l'épisode assume ses délires complètement.
  •  La séquence de fin lors du générique, un montage photo évoquant plusieurs gags de l'épisode.
  •  L'humour présent, le rythme juste, un développement des personnages décent, bref, la sensation d'avoir vu une histoire qui nous est racontée.

 


Je n'ai pas aimé :

 

  •  Quelques gags traînaient trop en longueur. (en voici un exemple... et oui ils se sont servis de ça comme promotion)
  •  Quelques apparitions sous-exploitées, notamment le vieux loup de mer à la fin.
  •  Le fait qu'au bout des deux premiers épisodes, on ait déjà toute la saison qui se profile : des épisodes horribles comme celui de la semaine dernière, mais quelques épisodes inspirés comme celui-ci, qui seront probablement dûs à Matt Selman. Voilà, déjà deux épisodes, et on a fait le tour. Il est grand temps de changer de formule, non ?

 

 


Ma note : 14/20. Dans le jargon depuis deux saisons, on appelle ça "exceptionnel".

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