Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.04

Le 25 juillet 2011 à 09:41  |  ~ 5 minutes de lecture
Très bon épisode où Todd est confronté à une malédiction qui a transformé tous les garçons du lycée, dont lui-même, en gays. Au programme, des scènes de douches entre hommes, des cheerleader frustrées et un baiser torride.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.04

~ 5 minutes de lecture
Très bon épisode où Todd est confronté à une malédiction qui a transformé tous les garçons du lycée, dont lui-même, en gays. Au programme, des scènes de douches entre hommes, des cheerleader frustrées et un baiser torride.
Par sephja

Pitch arc-en-ciel 

Victime de moqueries de ses camarades concernant son orientation sexuelle, Simon trouve le Book of Pure Evil et jette un sort sur tous les garçons de l'école. Dès le lendemain, tous les mâles jettent leurs petites amies et font leur coming-out, le changement d'orientation affectant même Todd et Curtis. Pendant ce temps, la secte satanique, obsédée par le livre, demande à Atticus de chercher sur le pénis du héros la preuve qu'il est bien l'élu. 

 

 

La difficulté de l'exclusion 

Simon est le seul gay du lycée ce qui fait de lui la cible idéale pour les brimades et moqueries qu'il subit, victime de son incapacité à affirmer clairement son orientation sexuelle. Avec ce thème plutôt classique, au lieu de parler de tolérance, TPBE choisit d'évacuer toute conception morale du sexe pour se centrer sur le besoin des adolescents d'exprimer leur identité propre. Hélas, en prenant le livre, Simon va choisir la solution la plus bête qui soit, à savoir changer l'orientation sexuelle de tous les garçons du lycée. 

Oser présenter l'homosexualité comme une malédiction, personne ne le voulait donc TPBE l'a fait, transformant du même coup l'auteur du sort en hétérosexuel un brin demeuré. Simon est le coupable de sa propre faiblesse, à savoir qu'afficher son individualité est un signe de courage, mais l'imposer aux autres de force est le symbole de la stupidité. Car la frustration est le plus grand moteur pour engendrer de vrais désastres, Simon va enclencher un malaise terrible chez la population féminine du lycée qui ne vont pas l'entendre de cette oreille. 

Un épisode osé qui prend un gros risque en proposant de voir l'homosexualité comme un sort, mais parvient à diffuser un message plutôt malin sur la nécessité d'affirmer son individualité sans pour autant l'imposer aux autres. Refusant tout discours sur la morale et la responsabilité, TPBE arrive surtout à se moquer des clichés tout en révélant la nature profondément sociale du sexe. 

 

Un épisode un peu court mais qui sait donner du plaisir 

En transformant tous les garçons en gays, la série va proposer quelques gags un peu lourdauds à base de sauna et de musique disco, donnant l'occasion à Atticus d'accomplir sa mission impossible. Le lycée va devenir un univers totalement masculin, excluant de leur position sociale toute la population féminine du lycée. Simon commet ici sa pire erreur car la principale chose à savoir sur le sexe est qu'il possède une signification sociale forte. Créer du désir, engendrer de l'obsession, voilà un pouvoir dont certaines filles sont incapables de se passer car il détermine leur position dans la hiérarchie sociale. 

Présenter le sexe comme un moyen d'affirmer son rang et sa supériorité est la bonne idée de cet épisode, permettant de contraindre Todd et le Scooby Bang à fuir un groupe de teenager en furie. Evidemment, les principales visées seront celles qui tiennent le pouvoir, à savoir les cheerleader qui ont perdu à cause de Simon leur pouvoir sur les hommes, et du coup leur position dominante. Certes, certains spectateurs mâles regretteront que les filles ne soient pas devenus des lesbiennes, mais cela n'aurait pas permis de mettre en évidence la nature sociale du sexe. 

 

Une mythologie qui sait vous prendre en douceur 

Habituellement peu ou mal intégrée à l'épisode, la mission d'Atticus va tourner sur un autre penchant sexuelle beaucoup moins respectable, la secte obligeant ce CPE à essayer d'apercevoir le pénis de Todd. Dès lors, il va utiliser plusieurs ruses qui vont échouer, lui donnant l'apparence du parfait pervers, en opposition avec une homosexualité vécue comme un simple expression du désir. Il n'y a qu'à voir la beauté du baiser entre Todd et Curtis, à la fois poétique et sensuelle, les deux comédiens n'hésitant heureusement pas pour y aller franchement. 

Car si TPBE encourage les gays et hétéros à afficher leur identité,  elle n'encourage heureusement pas à d'autres perversions, Atticus abandonne logiquement cette mission absurde qui aura surtout servi à amener de bon moment de comédie tout en marquant la différence entre le désir et la perversion. Bref, un épisode très drôle, assez sexy, qui permet de sortir Todd de son registre de gros pervers pour l'obliger à agir de manière plus héroïque qu'à l'accoutumé. La preuve que TPBE est toujours meilleure lorsqu'elle parvient à jouer avec les clichés tout en osant pénétrer son sujet en profondeur. 

 

J'aime : 

  •  un épisode malin qui évite les discours prévisibles sur la tolérance 
  •  la mission d'Atticus totalement absurde 
  •  la vision du sexe sous sa forme sociale 
  •  Alex House et Billy Turnbull qui font don de leur corps 

 

Je n'aime pas : 

  •  un climax final en forme d'impasse 
  •  les filles du Scooby Bang pas très bien exploitées 

 

Note : 14 / 20 

Un épisode réussi sur fond de crise identitaire sexuelle où TPBE montre qu'elle est capable de jouer avec les clichés tout en proposant un peu plus de subtilité que d'habitude. Un épisode sur le sexe, que ce soit anatomique ou comme moyen d'ascenseur social, où certaines scènes entre Curtis et Todd sont à signaler comme particulièrement chaudes. Jouissif. 

L'auteur

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