Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.05

Le 01 août 2011 à 16:06  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode vraiment amusant, mais assez superficiel, sur fond d'obésité et de lutte du héros contre ses démons intérieurs. Au programme, une invocation pour perdre des kilos, Todd entre fantasme et cauchemar pour une série à la recherche du parfait équilibre.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.05

~ 5 minutes de lecture
Episode vraiment amusant, mais assez superficiel, sur fond d'obésité et de lutte du héros contre ses démons intérieurs. Au programme, une invocation pour perdre des kilos, Todd entre fantasme et cauchemar pour une série à la recherche du parfait équilibre.
Par sephja

Pitch "L'attaque du gras" 

Emily est une des élèves du lycée de Todd qui souffre d'un problème d'obésité qui lui vaut évidemment d'être la victime des moqueries des cheerleaders. Après une expérience traumatisante à la gym, elle s'enferme dans les toilettes, trouve le livre du mal pur et découvre une incantation lui permettant de se débarrasser de ce surpoids. Mais ce faisant, elle crée un monstre de graisse qui frappe ses victimes en augmentant leur masse corporelle.

 

 

 

Une épisode qui envoie du lourd 

Après la sexualité des garçons, la série se penche sur le cas des filles et du diktat de la minceur, le livre démoniaque donnant l'occasion à Emily d'échapper aux moqueries de ses camarades. Construit en trois actes rythmés par les rêves érotiques de Todd, la série va jouer avec les clichés du fantasme d'une surcharge pondérale qui disparaît du jour au lendemain. Seulement, au lieu de proposer un vrai développement à cette part de l'intrigue, la série va jouer la carte de la comédie, alignant des gags heureusement plutôt inspirés.

En fait, il sera beaucoup question de Todd et de ses fantasmes sexuels, l'intrigue sur les histoires de poids et de graisse passant du coup au second plan. En découvrant que Jenny a été transformée en poids lourd, Todd va se contraindre à dépasser sa peur de l'obésité et à venir à son secours. Evitant l'humour trop potache, la série tente de lancer une réflexion sur la vraie nature de l'affection que Todd porte à Kolinsky, mais sans réussir à convaincre, la faute à un maquillage un peu grossier qui nuit à la crédibilité de l'ensemble. 

C'est en jouant avec les clichés pour mieux les dépasser que TPBE réalise ses épisodes les plus inspirés, même si l'histoire ne prend pas assez en compte l'évolution d'Emily. Sa décision finale paraît du coup assez pathétique contrairement à l'épisode précédent, sans pour autant enlever le côté terriblement drôle d'un épisode qui ne met, hélas, pas grand monde en danger. 

 

Les fantasmes de Todd 

Souvent orientée sur ce sujet, la série propose d'organiser l'épisode autour des fantasmes du jeune héros, chacun avec un style très différent. La première séquence laisse apparaître une Jenny très allumeuse, fantasme basique d'un Todd motivé uniquement par le désir sexuel sous sa forme la plus prévisible et la plus pathétique. Heureusement, les auteurs ont visiblement saisi l'occasion de faire enfin évoluer la relation entre Todd et Jenny, qui tendait à tourner un peu trop autour de dialogues répétitifs. 

Le second fantasme va s'avérer bien plus drôle en intégrant la nouvelle apparence physique de la jeune femme, tout en évitant le piège de la vulgarité. Plus castratrice, Jenny incarne ici la peur des femmes que ressent Todd, crétin qui souffre d'un vrai problème d'affirmation de soi. En se conduisant toujours sur le même registre, Todd se place en position de subir la loi de Jenny, celle de la peur du pouvoir que les femmes peuvent avoir sur lui. Et c'est en arrivant à vaincre sa peur qu'il va prouver combien il est capable de se comporter en vrai héros, à la manière d'un vrai Siegfried. 

Plus qu'une histoire d'obésité, cet épisode raconte surtout les prémisses de la naissance d'un héros, avec une forte référence au Nibelhungen, faisant de Jenny sa Walkyrie. Dès lors, seul son courage au combat et sa capacité à vaincre l'adversité permettra de transformer le refus de Jenny en un possible peut-être.

 

Une série pris au piège d'une certaine routine

Maintenant que le groupe de quatre personnages est bien en place, la série propose quelques associations originales, Hannah et Curtis disposant de quelques scènes ensemble. Moins obsédé par Scott et plus par le livre, elle participe à ce mouvement d'ensemble du récit vers une plus grande implication du groupe dans la lutte contre la menace que représente le livre. L'intervention d'Atticus propose une alternative intéressante, son intrigue n'ayant pas connu de véritable évolution jusqu'ici et semblant ne pas mener à grand chose. 

Par rapport à l'épisode précédent, TPBE donne l'impression de se répéter malgré la bonne qualité des gags proposés, et n'arrive jamais à développer une intrigue au delà de ce qui sert à faire évoluer la relation entre Jenny et Todd. Seule l'évolution de celui-ci vers plus d'héroïsme de Todd permettra de rompre avec la monotonie. Sinon, la série risque de rapidement atteindre ses limites.  

 

J'aime : 

  •  les références à Siegfried et l'anneau des Nibelhungen 
  •  quelques gags vraiment drôles 
  •  un groupe de personnages qui fonctionne bien 
  •  le changement d'angle d'attaque nécessaire pour Atticus

 

Je n'aime pas : 

  •  les maquillages un peu trop grossiers
  •  le personnage d'Emily à peine esquissé 
  •  une tendance à la répétition 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode vraiment drôle, qui donne à l'occasion à Todd de se surpasser pour venir en aide à Jenny, sortant leur relation de la monotonie. Quelques bons gags viennent assurer la partie divertissement d'une série qui ne proposera qu'un développement minime à cette histoire d'obésité. Sympathique mais un rien superficiel.

L'auteur

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