Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.06

Le 21 août 2011 à 10:20  |  ~ 6 minutes de lecture
Une critique du club des spectateurs de bon goût. Todd doit faire face avec Hannah à une fumée démoniaque qui rend bête.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.06

~ 6 minutes de lecture
Une critique du club des spectateurs de bon goût. Todd doit faire face avec Hannah à une fumée démoniaque qui rend bête.
Par sephja

Une histoire de fumée qui fait réfléchir 

Clarence Lao est un garçon plutôt lent et pas particulièrement futé qui semble incapable de répondre correctement à n'importe quelle question, même à un test d'orientation. Lorsqu'il tombe sur le livre maudit, il lance un sort à l'école qui va prendre la forme d'une fumée qui doit faire de lui le garçon le plus intelligent du lycée. Pendant ce temps, Todd et Curtis vivent un cauchemar depuis qu'ils sont à cours d'herbe.

 

 

Un épisode correct sans être transcendant que l'on peut détailler ainsi :

  •  un épisode qui prend la forme d'un film d'épouvante épidémique
  •  le personnage de Hannah qui profite enfin d'une petite mise en lumière
  •  de bonnes idées pas vraiment bien exploitées 
  •  une tendance à la répétition agaçante, l'intrigue présentant plusieurs invraisemblances

 

 

Alerte à la fumée toxique 

Pendant que Todd et son copain cherche de l'herbe qui rend bête, Clarence Lao désire devenir intelligent sans faire le moindre effort en se fiant aux livres du mal pur. Seulement, s'il est souvent dit que l'intelligence s'acquiert dans les livres, celle-ci nécessite avant tout un effort personnel pour comprendre et assimiler le contenu de celui-ci. Devenir le plus intelligent peut aussi signifier aussi être le moins bête, Clarence engendrant une épidémie de stupidité dans le lycée sous la forme d'une épaisse fumée qui fait rire.

Certes l'analogie n'est pas subtile, mais elle possède le mérite de donner un bon point de départ d'un épisode qui ne va pas tenir toutes ses promesses. L'intrigue va alors prendre la forme d'un film d'horreur où la science va devenir la seule solution pour enrayer un virus qui touche petit à petit chacun des membres du groupe de Todd. Plutôt bien réalisé, un épisode qui distille une vraie ambiance, pendant que la bêtise envahit les couloirs du collège et fait basculer la blague potache dans le survival angoissant, tout en offrant plus d'exposition à Hannah

 

Hannah et Todd derniers rescapés

Personnage souvent délaissé, réduit jusqu'ici à être la tête pensante du groupe et l'amoureuse secrète de Todd, Hannah va se retrouver en première ligne, la jeune femme refusant de devenir elle aussi une imbécile. La série va alors vite montrer les limites de ce personnage sans réel profondeur et réellement prévisible qui va voler la vedette à Todd. La duo entre Alex House et Melanie Leishmann réserve quelques bonnes scènes, dont un dialogue sur le langage des signes simplement hilarant.

Pendant ce temps, Jenny nous propose un numéro de la fille crétine qui fournit là aussi quelques séquences comiques particulièrement amusantes. TPBE semble parti pour fournir un nouvel exemple de délire régressif assumé, mais va prendre brutalement un mauvais virage, la faute à un scénario particulièrement inefficace. La scène où Clarence détruit les livres, pourtant intéressante sur le principe, va marquer un virage néfaste dans l'épisode et, en plaçant Todd sur la touche, tuer dans l'oeuf un duo pourtant assez efficace.

 

De bonnes idées, mais de mauvais choix 

Si le concept de départ de l'épisode demeure séduisant, le problème principal va concerner l'évolution de l'intrigue qui va cumuler les mauvais choix en milieu d'épisode. Premier élément décevant, la storyline d'Atticus étonnamment pauvre malgré un démarrage enthousiasmant où le serviteur des ténèbres fait un usage intéressant des tests de personnalités. Lorsque Clarence met le livre dans les mains d'Atticus, la possibilité d'implanter une dimension mythologique dans cet épisode laisse espérer le meilleur, mais ne sera même pas développé. 

Et que dire de ce vélo qui traverse le champ sans raison, sans que le moindre gag lui soit associé, ni la moindre idée comique ou dramatique. Le manque d'idées et d'inspiration deviennent particulièrement flagrant dans des décors vides où les séquences gores se succèdent sans la moindre cohérence. L'utilisation d'une catch sentence par les victimes de la fumée est une bonne idée, mais la phrase employée ne fonctionne vraiment pas. Les scénaristes vont alors chercher à donner une bonne conclusion à cette histoire, commettant alors leur plus grosse faute.

 

Une scénario prévisible qui tourne à vide 

Très vite, il apparaît une forte tendance à la répétition, l'épisode ne devenant qu'une suite de sketch sans véritable cohérence et sans vraie ligne directrice. De plus, contrairement aux habitudes du show, le traitement réservé par le scénario à Clarence Lao est difficilement compréhensible, celui-ci ne cherchant pas à s'amender, enfilant du coup un costume de méchant qui ne lui va pas.. Le scénario commet ici sa plus grande bourde, oubliant au passage que la source du mal est dans le livre, pas dans les vrais victimes qui se damnent eux-mêmes lisant l'invocation. 

Un épisode plutôt sympathique au premier abord, mais qui cumule les erreurs scénaristiques et paraît finalement assez décevant au vu du potentiel de l'ensemble. Il reste alors quelques gags brillants et une ambiance angoissante plutôt bien rendue qui ne suffit pas à masquer le manque d'inspiration de l'équipe créative. Dommage tant ce brouillard qui rappelle The Fog et un démarrage particulièrement drôle laissant espérer un épisode bien plus créatif, le scénario basculant dans la seconde moitié de l'épisode dans un mauvais trip. 

 

J'aime : 

  •  le gag du langage des signes très réussi 
  •  la première scène avec Atticus 
  •  une ambiance brumeuse assez angoissante 
  •  l'occasion de mettre la lumière sur Hannah ... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... qui met en avant les lacunes du personnage 
  •  le traitement réservé au personnage de Clarence 
  •  un manque d'idée flagrant dans le second acte 

 

Note : 11 / 20

Un épisode un rien décevant au vu du potentiel de départ, ratant plusieurs occasions de donner un peu plus de profondeur à l'intrigue. Le traitement réservé au personnage de Clarence reste le point le plus discutable de cet épisode qui ressemble dans sa seconde moitié à une suite de saynètes peu inspirées. Sympathique, sans plus.

L'auteur

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