Si vous avez raté les précédentes chroniques:
L'empire Anglo-Américain
Nous sommes le 7 janvier 1961. Aux USA, John Fitzgerald
Kennedy se prépare à entrer à la maison blanche ou il prendra ses fonctions de plus jeune président des Etats Unis treize jours plus tard. Elvis Presley a arrêté sa carrière musicale pour se consacrer au cinéma mais le succès n'est pas au rendez-vous. En Angleterre, quatre jeunes gens commencent à faire parler d'eux sous le nom « The Beatles », nom qu'ils ont adopté un an auparavant. Une forte émulation culturelle se lance entre les USA et le Royaume-uni. Ce 7 janvier 1961, le premier épisode de la série télévisée britannique « The Avengers » est diffusé sur la chaine ITV1. Cette série, plus connue sous le nom de Chapeau melon et bottes de cuir en France devait devenir un succès international sous l'impulsion de sa production américaine. Le grand public ne connait alors James Bond que par les livres de Ian Flemming et la première adaptation cinématographique du plus célèbre des agents secrets n'aura lieu qu'un an plus tard avec « Dr No ». C'est donc sous les traits de John Wickham Gascone Berresford Steed alias John Steed que le grand public découvre le métier d'agent secret britannique. The Avengers fut diffusée sur 6 saisons de 1961 à 1969 pendant lesquelles des acteurs comme Christopher Lee et Peter Cushing viendront offrir leur notoriété à la série et ou d'autres comme Charlotte Rampling ou Donald Sutherland (le père de Kiefer Sutherland alias Jack Bauer dans 24) feront leurs débuts. La série se termine en plein succès en 1969 car son producteur américain se retire du projet et les Britannique ne peuvent la produire seuls en raison du budget nécessaire a la production de chaque épisode. Ce n'est que 7 ans plus tard que John Steed reviendra sur le devant de la scène avec un remake de la série, intitulé « The New Avengers » en 1976. Cette dernière fera l'objet de deux saisons avant de se terminer en 1977, soit 21 ans avant la sortie du film éponyme.
Au cours de la décennie qui allait suivre la naissance de « The Avengers », la guerre culturelle émulante entre les USA et la Grande Bretagne allait donner lieu, au même titre qu'au niveau musical, à de nombreuses séries légendaires dont nous ne pourrons pas donner tout le détail. C'est pourquoi j'en ai choisis deux:
Docteur qui ?
Le 23 novembre 1963, à 17h15, BBC One lance une série qui allait concurrencer sévèrement ITV1 et son « The Avengers ». Cette série, intitulée « Docteur Who » allait devenir une véritable institution en Grande Bretagne, si bien qu'en 2007, le journaliste Caitlin Moran écrira pour le times que Docteur Who est presque essentiel pour être britannique, autrement dit, la série est un élément essentiel de cette culture. Nous allons découvrir ensemble l'impact de la série sur son environnement.
Doctor Who est diffusé pour la première fois du 23 novembre 1963 au 6 décembre 1989. Ce n'est que lors de la dernière année de diffusion que la France découvre l'étrange docteur. 26 ans plus tard, la série reprend là ou elle s'est arrêté et est toujours en production. Pendant ses 47 ans d'existence Docteur Who deviendra:
- 1 comic
- 4 jeux de rôles
- 7 jeux vidéos
- Plusieurs pièces de théâtre et comédies musicales
- 8 livres traduits en plusieurs langues
- le deuxième programme tv le plus regardé de 2007 en G-B avec 13,31 millions de téléspectateur pour l'épisode « Une croisière autour de la terre ».
- Le propriétaire officiel de l'image et de la forme de la cabine de police qui sert de vaisseau au Docteur. Cette cabine appartenait auparavant à la police qui s'opposa au dépôt de la marque en 1998, mais le combat fut gagné par la BBC car l'on considéra que l'image de cette cabine (en photo) était plus attachée à Docteur Who qu'a la police elle-même.
- La série la plus violente de la chaine BBC selon une enquête de 1972.
- L'origine de l'expression anglaise « behind the sofa » (derrière le canapé) vient du fait que les enfants se réfugiaient derrière leur canapé pendant la diffusion des épisodes les plus effrayants de la série.
- Deux longs métrages
- Un téléfilm
Malgré son succès, la série n'obtint jamais de grandes récompenses et son succès fut et reste mitigé en France. Docteur Who devint tout de même une partie essentiel de la culture anglaise mais la fertilité créatrice de l'Angleterre revint 4 ans plus tard sous les traits d'un numéro...
Matt Smith, le dernier docteur en date.
Numéro 6...
En 1967, le monde entier connait James Bond et John Steed. Les agents secrets sont dépeints dans un environnement ultra sophistiqué, toujours à la pointe de la technologie, flegmatiques, charmants et surtout, à l'aise avec leur environnement. Cette année là ITV mise sur l'ambiguïté avec une toute petite série qui sera diffusée sur 17 épisodes seulement entre le 1er octobre 1967 et le 4 février 1968. Cette série, ou plutôt ce feuilleton, s'intitulait « The Prisoner » et reprenait le thème de l'agent secret en le changeant totalement d'environnement. En effet, l'agent en question perdait son identité, sa mémoire, ses repères géographiques et sa liberté en se retrouvant enfermé dans un village qui allait lui servir de prison et dont il n'aurait de cesse de vouloir s'échapper.
Tout le succès de la série revient au voile de mystère et d'ambiguïté qui l'entourait. En effet, depuis sa première diffusion en 1967, la communauté de fan de la série n'a cessé de débattre sur les diverses interprétations que l'on pouvait en faire. Ce phénomène sera étudié et donnera lieu à des études, des sites internet, des forums de discussions et des analyses qui contribuèrent naturellement au succès de la série. Voici quelques anecdotes sur « The prisonner »:
- 7 romans d'analyses ont vu le jour depuis la création de la série, destinés exclusivement à interprété la vision du monde selon la série.
- Voici une des analyses de la série dont je n'ai pas la source (tiré de wikipedia): « Le Prisonnier évoque une forme de psychose schizophrénique, car l'individu lutte contre le système tout en essayant d'y échapper : « Qu'est-ce que c'est ? » et « Qui est-ce ? » sont les deux grandes questions de la peur. La simple formulation de telles questions implique un tremblement du réel annonçant tous les fantasmes du double, tous les symptômes de la dissociation caractéristique de la schizophrénie : soit de cette décomposition de l'âme par laquelle Maupassant définit justement la peur... Mais c'est aussi un véritable éloge de la fuite. À la fin de la série, (ATTENTION SPOIL !) le Numéro 6 s'évade pour rentrer chez lui comme toute personne qui, ayant fini sa journée de travail, retrouve son logement douillet pour se ressourcer. »
- Voici ce qu'on peut lire sur la présentation de l'entreprise Caterham sur le wikipedia français : Caterham est un petit constructeur d'automobiles britannique, appartenant au fond d'investissement américain Corven Group depuis 2006. Son histoire est liée à celle de la marque Lotus et de son modèle la Super Seven, un cabriolet deux places, qui figure au générique de la série télévisée Le Prisonnier.
- Deux épisodes des Simpsons et un de « The Avengers » parodient la série
- Le groupe de comique Français Les nuls sont allé tourné l'un de leur sketch à Portmeiron , le village ou la série à été filmé pour rendre hommage à cette dernière.
Le Prisonnier ne fut jamais adapté au cinéma mais Patrick McGoohan puis Christopher Nolan ont eu en projet d'en faire une adaptation cinématographique. Le projet de Christopher Nolan à été évoqué après la sortie de Batman Begins et demeure toujours en suspend.
Patrick McGoohan alias "Numéro 6"
D'autres séries comme « le saint » ou « les sentinelles de l'air firent leur apparition pendant les années 60 en Grande Bretagne, mais nous avons décidé de nous attardé sur les trois plus grands succès. Je voulais vous parler de l'activité télévisuelle de la France et des autres pays dans les années 60, mais je vais m'en tenir là cette semaine. Je vous promet que le prochain numéro d'histoires et débat : la série tv sera consacré à la France. Retrouvez nous donc tous les mardi sur Série-All avec un nouvel article sur l'histoire de la série tv. Dans les prochains numéros, nous traiterons des années 60 en France et en Allemagne, de la naissance des mangas animés à succès, puis nous progresserons dans le temps jusqu'à notre époque. Autant dire que cette chronique hebdomadaire n'en est qu'à ses débuts. En attendant si une des séries évoquées dans l'article vous ont marqué, faites nous en part dans vos commentaire. Ces derniers m'encouragent à continuer mes enquêtes toute les semaines. A la semaine prochaine !