Bonjour à tous.
Ça va ?
Ça a été, les vacances ? Vous en avez bien profité ? Tant mieux, car c’est fini, tout ça.
Eh oui, retour au long tunnel interminable du train-train quotidien, avec chaque jour une plongée en apnée dans l’inhumain et hypocrite monde du travail, cet esclavage volontaire, où vous serez broyé entre manque de reconnaissance et pression du résultat.
Et encore, ce schéma, c’est pour les plus chanceux. Car pour les chômeurs, c’est le retour au triste quotidien de l’exclusion sociale et des doutes sur ses compétences. Pour les étudiants, sachez que vos jours d’insouciance sont comptés, que vous vous rapprochez, seconde après seconde, du marécage infernal des responsabilités et des fins de mois difficiles. Tandis que pour les retraités, vous avez bien conscience que ce sont vos jours tout court qui sont comptés ?
Mais vous n’êtes pas les seuls à avoir l’épée de Damoclès au-dessus de vous, car nous sommes TOUS susceptibles de mourir à tout moment d’un accident de voiture, d’une défaillance du corps (infarctus, AVC) ou d’un attentat. Il ne faut jamais l’oublier.
Voilà, voilà.
Allez, sur ces bonnes paroles, le Vrickavrack de la rentrée !!!!
Le Fonz du mois : Un vent de folie estivale.
Avis très favorable
Avis favorable
Avis neutre
Avis défavorable
Sommaire :
- Animals
- BoJack Horseman
- BrainDead
- Dead of Summer
- Love, Nina
- Mr. Robot
- Outcast
- Preacher
- Scream
- Stranger Things
- The Fosters
- The Get Down
- UnREAL
Animals
Galax : Je n'ai vu que les six premiers épisodes pour l'instant, mais je pense que c'est assez pour savoir à quoi s'en tenir avec cette série animée signée HBO. Le pitch : des animaux aux comportements et aux codes complètement humains vivent à New York. À chaque fois, deux copains, Phil et Mike, que ce soient des rats, des chats ou des chiens, ont des aventures amenant à réfléchir sur un aspect de la vie humaine (la drague, les soirées, le genre, la classe sociale, la mode...), le tout avec des gags qui sont pour la plupart improvisés par les deux acteurs prêtant leur voix aux protagonistes. Ainsi, le niveau de la série est très inégal d'un bout à l'autre, mais le concept laisse séduire et le ton est identique à chaque fois. La série a également lancé un fil rouge autour des hommes eux-mêmes – muets dans la série afin d'appuyer l'humanisation des animaux – avec l'élection du nouveau maire de New York approchant, et toutes les corruptions et saloperies qui vont avec. Un OVNI dans l'univers des séries avec plusieurs détails de qualité, mais aussi des défauts inhérents au concept-même. À tester.
Avis favorable
BoJack Horseman - Saison 3
Koss : Le cheval, c’est parfois génial (cliquez ici), mais parfois c’est triste.
Après deux excellentes saisons, BoJack Horseman revient encore plus désabusé. Sauf que cette fois, quelque chose a changé : il est en course pour l’Oscar et c’est ce qui va constituer le fil rouge de cette saison 3.
BoJack Horseman est une série animée de Netflix qui présente un monde où les humains et les animaux cohabitent ensemble (oui, c’est bizarre, mais on s’y fait très vite). BoJack (doublé par le génial Will Arnett) est un comédien de sitcom has been qui tente depuis trois saisons de faire son come back.
Si vous pensiez qu’on ne pouvait pas faire plus sombre que les deux saisons d’avant, vous vous trompiez. Et moi aussi, je me suis tout autant trompé. La course aux Oscars n’est absolument pas le chemin vertueux qu’elle promettait, tout comme le tournage du film, la saison dernière, ne fût pas le triomphe de BoJack. Jusqu’au quatuor des derniers épisodes, on assiste à un enchaînement de compromissions et de malaises. Derrière les rires et les vannes qui fonctionnent toujours autant (toujours la série numéro un dans les jeux de mots sur les animaux), le fond est violent. Le show se permet même un détour poétique dans ce qui, sans doute, est un de ses meilleurs épisodes, l’épisode 4 : Fish Out of Water, étrange mix entre Chuck Jones et Lost in Translation.
On termine la saison sur les rotules avec un avant-dernier épisode sombre comme jamais la série ne l’a été. Épuisant, mais terriblement grisant. BoJack Horseman est peu à peu en train de prendre la forme d’une grande série.
Avis très favorable
BrainDead
Nick : Des fourmis intergalactiques descendent sur Terre, pénètrent dans les oreilles des humains, pour rentrer dans leur cerveau, afin de les contrôler comme des poupées. Et si la greffe ne prend pas, le crâne de la victime explose. La sœur d’un sénateur démocrate, un gentil farfelu et la fille d’une victime découvrent la vérité et tentent d’empêcher l’horrible invasion. De ce script bien barré, CBS nous propose une série bien agréable au ton léger – malgré quelques effusions de cervelles – portée par un casting sympa (Monk en odieux politicien républicain infecté). De plus, on a le droit à une charge relativement mordante envers le monde politique où tous sont représentés comme des arrivistes menteurs prêts à tout pour leurs réélections (y compris déclencher des guerres au Moyen-Orient avec des fausses preuves). Heureusement que tout ceci n’est qu’une fiction et que de telles personnes n’existent pas en vrai…
Bref, une série qui, je pensais, avait tout dit lors de son pilote, mais qui arrive à tenir debout, et qu’on suit de manière sympathique grâce à plein de petites bonnes trouvailles (les previously).
Avis favorable
Dead of Summer
Galax : Si vous cherchez une fiction pop-corn pour l’été ou la rentrée, Dead of Summer est la série idéale. Basée dans un camp de vacances, l'histoire met en scène de jeunes ados dévergondés qui se retrouvent après des années de séparation. Des flashbacks viennent régulièrement ponctuer les épisodes pour apporter de la matière aux personnages, tous attachants. Avec une directrice du camp – jouée par la charismatique Elizabeth Mitchell (Juliet dans Lost) – inquiétante à souhait, des mystères à la pelle et un culte diabolique cherchant à réveiller des mythes remontant à des centaines d'années, tous les ingrédients du genre sont réunis pour faire de cette petite fiction innocente le parfait pastiche d'un teen show horrifique. À regarder avec une bonne dose de second degré tout de même, surtout du côté du scénario, mis à part pour l'attachement réel aux personnages.
Avis favorable
Love, Nina
Nick : Des fois dans la vie, il en va des gens comme des séries, et parfois, sans savoir pourquoi, une gueule ne nous revient pas. On a beau essayer, c’est viscéral, ça ne passe pas. C’est ce que je ressens pour la série de Nick Hornby, écrivain à jamais dans mon panthéon grâce à son High Fidelity. Love, Nina m’irrite, m’insupporte, m’horripile, m’agace, m’excède et m’exaspère. Son ton anecdotique, son humour anémique, ses personnages que j’avais envie de claquer me sont rapidement sortis par les trous de nez. De plus, son idée d’introduction de chacune des saynètes (complètement anecdotiques et sans intérêt, par ailleurs) par un carton reprenant une ligne de dialogue est une sorte de balle dans le pied, car cela casse énormément le rythme de chaque épisode et cela tombe systématiquement à plat tant la phrase citée n’a rien d’une parole divine ou d'un monument de rire.
Une série agréable comme un caillou dans la chaussure.
Avis défavorable
Mr. Robot - Saison 2
Galax : L'une des meilleures saisons de l'histoire de la télévision ? Voilà ce qu'est peut-être en train de devenir la saison 2 de Mr. Robot. Certes, le début était différent de ce à quoi la série nous avait habitués, et nous laissait un goût étrange en bouche. Rétrospectivement, il faisait office d'aftermath de la grande révolution économique de la fin de saison 1 et de préambule du retour difficile à la réalité des choses.
C'est sur ce point que se concentre la majeure partie de cette deuxième saison. Sam Esnail multiplie les épisodes inventifs, toujours portés par une réalisation phé-no-mé-nale qui ajoute une dimension à plein de scènes, une bande-son singulière, des acteurs formidables et une écriture riche qui peut se lire à plein de niveaux. Les thématiques sont nombreuses : paranoïa, hack et technologie, économie, politique et manipulation, deuil... et la morale de la série devient de plus en plus complexe. Les dialogues nihilistes se multiplient, le jeu entre le protagoniste du show (Elliot/Mr. Robot/Tyrell Wellick, on ne sait même plus) et le spectateur est incroyable et renforce le sentiment d'immersion comme je ne l'ai jamais vu devant une série. Regarder Mr. Robot n'est même plus seulement admirer un objet télévisuel parfait, cela devient rentrer dans une sorte de bulle pour quarante-cinq minutes et avoir l'impression de faire partie de l'histoire. Et quand ces quarante-cinq minutes sont finies, on sort de l'épisode pour contempler l'écran et on constate l'ironie de la chose : on vient de regarder une série télé.
Bref, le show ajoute tellement de cordes à son arc qu'il est juste impossible de tout couvrir en un seul paragraphe. La série déborde d'idées par tous les côtés et je ne peux que m'empresser de voir ce que le double season finale nous réservera, d'autant que le dernier épisode en date (le 10) vient de nous laisser sur un cliff énorme après un climax d'une pression insoutenable...
Regardez ce show, nom de nom !
Avis très favorable
Outcast
Nick : Dans une ville des USA, un prêtre réalise que plusieurs de ses paroissiens sont possédés par des démons, depuis plusieurs années parfois, qui soudainement se réveillent et attaquent leurs proches. Aidé d’un marginal qui a le pouvoir de faire partir les entités diaboliques à coups de poing (oui, oui), il se lance dans un combat terrible. Voilà le synopsis. Pourtant, le véritable souci de Outcast est que les scènes les moins convaincantes sont… les scènes d’exorcisme, tant elles sont répétitives et peu novatrices.
C’est embêtant.
Mais, la série, consciente de ce point, mise alors sur l’instauration d’une atmosphère lourde où chacun peut, à tout moment, se faire happer par son côté obscur. Et c’est vraiment le point fort d’Outcast, le réveil soudain du Mal chez une personne qui va la pousser à attaquer ses proches et détruire sa famille fournit, ici et là, des scènes assez réussies qui font froid dans le dos. Entre deux attaques, la série occupe intelligemment son temps en dévoilant peu à peu le passé mystérieux des protagonistes. Donc, malgré quelques longueurs, Outcast fournit une saison égale et loin d’être inintéressante.
Avis favorable
Preacher
Nick : Si le monde des séries était une classe de lycée, Preacher serait l'élève énervant, celui pétri de talent naturel, mais qui se repose sur ses lauriers. Car, bon il est : une atmosphère bordélique et originale, une galerie de personnages déjantés (un prêtre badass possédé par un démon, un vampire, un gamin sans visage, des anges increvables), du gore festif et des idées flirtant avec le génial (un exorcisme procédé à l’aide d’une chanson et d’une boite de conserve). Tout cela aurait pu donner une série instantanément culte, mais de nombreux défauts plombent l’ensemble : rythme bâtard, personnages juste esquissés et du remplissage, beaucoup trop de remplissage. D’où un sentiment que la série, un rien pédante et nonchalante, fait sa maligne en trainant les pieds sur les huit premiers épisodes, envoyant de temps en temps des scènes remarquables pour montrer ce dont elle est capable, mais attendant le final pour balancer toute la purée.
Bref, Preacher pourrait être génial, il n'est que pas mal. D'où un avis de sanction.
Avis neutre
CaptainFreeFrag : Bénéficiant d’un matériau d’origine en or massif (si vous n’avez pas encore lu le comics, ruez-vous dessus, pauvres fous !), Seth Rogen et Evan Goldberg n’auront, hélas, réussi à accoucher que d’une première saison mitigée et décevante, fleurant bon le pétard mouillé. Car Preacher ne s’apparente, pour le moment, qu’à un maelstrom on ne peut plus aléatoire, soufflant parfois le chaud (le Saint des Tueurs, Tête-de-Fion, les anges et quelques séquences d’anthologie, principalement en fin de saison) et beaucoup plus souvent le froid. La faute à un remplissage éhonté que ne parviennent pas à dissimuler quelques lourdes références au comics, et qui finit par faire du tort à l’ensemble de ses personnages (fantomatiques Tulip et Cassidy !), perdus dans une intrigue vaine et bordélique. Malgré tout, le final parvient à faire repartir l’histoire sur les bons rails et à nous laisser rêver d’une saison 2 qui pourrait consacrer Preacher comme la série qu’elle aurait dû être depuis le départ : à savoir un road movie effréné, sauvage, philosophique, vulgaire, vénéneux, romantique, trash et sexy. C’est quand même pas compliqué, bordel !
Avis neutre
Galax : Preacher fait du bien dans le paysage sériel en ce moment, avec son univers atypique, sa galerie de personnages hauts en couleur et son ambiance complètement barrée. Forte d’une réal, d’une bande-son, d’acteurs compétents, et surtout d’un matériel de base à la grande réputation, Preacher nous livre une première saison qui monte en crescendo, démarrant en demi-teinte, mais nous laissant une superbe impression finale. Ce n’est pas encore tout à fait ça, il y a pas mal de boulot à faire sur plusieurs aspects, mais je sens que Preacher est un peu un Diesel : un peu longue à démarrer, elle peut largement monter en puissance sur la suite et finira peut-être par devenir une série d’anthologie.
Avis favorable
Scream - Saison 2
Nick : Le whodunit est un difficile exercice d’équilibriste, entre l’obligation de faire avancer l’intrigue tout en maintenant de la tension et du suspense, ou créer des twists et des cliffs pour garder le spectateur tout en restant crédible. Même s’il a fallu un peu d’indulgence parfois, la saison 1 avait réussi ce miracle.
Là-même où la saison 2 se vautre complètement.
L’apparition d’un nouveau tueur est terriblement mal gérée par les scénaristes qui agitent leurs personnages dans tous les sens pour tenter de retenir le spectateur. Du coup, les protagonistes se comportent tous comme des gros blaireaux et trouvent toujours un prétexte débile pour ne pas prévenir la police ou garder les preuves pour eux. Au point de finir par souhaiter la mort de tout le casting à mi-saison. De plus, le tueur est quasiment absent, se contentant de quelques apparitions vite fait ou de meurtres de quelques seconds couteaux dispensables (alors que la force de la première était l’incertitude sur l’identité des prochaines victimes).
Comme les films de la saga, un seul opus aurait largement suffi.
Avis défavorable
Stranger Things
CaptainFreeFrag : Stranger Things ne brille certes pas par son originalité, notamment dans le contexte de revival 80’s qui semble caractériser notre décennie. Mais elle dénote néanmoins d’un savoir-faire qui force le respect, tant la série impressionne à tous les niveaux : narration aux petits oignons (malgré quelques facilités en fin de saison), réalisation ultra-propre et parfois inventive, interprétation brillante, surtout de la part d’un cast aussi jeune (ironiquement, seule l’expérimentée Winona Ryder déçoit), et bande-originale incroyable, apportant parfois une intensité insoupçonnée à certaines scènes. En découle ainsi un objet télévisuel extrêmement attachant qui, s’il en fait parfois un peu trop, réussit néanmoins à nous émerveiller et à toucher la corde nostalgique qui sommeille au plus profond de nos petits cœurs d’adultes. La très bonne surprise de l’été !
Avis favorable
Galax : Stranger Things est un phénomène… bien étrange. BADUM TSS, I’m out.
Plus sérieusement, baser tout le succès d’une série sur un effet de nostalgie parmi son public, c’est plutôt osé. Car en soi, Stranger Things est une série pour le moins banale. Une bonne série néanmoins, mais qui n'a, pour le moment, pas tellement de choses pour elle. Le véritablement problème de Stranger Things, c’est qu’elle n’est pas complète. Le scénario n’aboutit pas vraiment, les personnages ont encore énormément à apporter, les cliffhangers de fin de saison ne se comptent même plus… Bref, il faut voir cette saison de Stranger Things comme une introduction alléchante et ayant servi à créer un buzz, à ce qui pourrait être une série vraiment innovante derrière ses réutilisations et ses emprunts. Pour l’instant, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une mini-série sympathique mais que l’histoire oubliera vite.
Avis favorable
Manoune : Clairement la série de cet été 2016. Bel hommage aux années 1980 avec un quatuor d’enfants au top (Millie Bobby Brown en tête) qui se chamaillent, sont parfois pénibles, mais au final sont hyper attachants. La réalisation et la photographie sont très belles, le scénario reste solide malgré quelques longueurs (minimes, mais présentes) en milieu de saison. Je n’aurais pas vu de saison 2, le format mini-série me convenait tout à fait. Mais c’est l’époque, que voulez-vous.
Avis très favorable
Nick : Si vous aimez les séries bien torchées, divertissantes, celles où il ne faut pas trop réfléchir, se passant dans les années 80 (et bourrée jusqu’à la gueule de clins d’œil et de références), où un groupe de gamins vont chasser le monstre dans une petite ville des USA, Stranger Things pourra faire l’affaire. Par contre, si vous cherchez de l’originalité, du jamais-vu, des surprises et une tension haletante, bref, si vous préférez une vraie immersion dans un univers plutôt qu’une visite de musée qui se traîne, vous pouvez passer votre tour.
Avis neutre
The Fosters - Saison 4, Partie 1
Dewey : Nous avions laissé la série fin mars dernier sur une seconde partie de saison 3 catastrophique qui lui avait causé bien du dégât. Le show, en plus de troquer son identité pour un accès au moule des productions du même genre du moment a, dans le même temps, vu ses meilleures intrigues connaître des morts exécrables pour laisser le relai à d’autres inintéressantes, faisant souvent doublon avec des intrigues passées. Un choix inexplicable et nocif qui a rendu bien vétuste la série et son intérêt en l’espace de seulement dix épisodes. C’est sans le moindre espoir, et dans l’optique d’une confirmation de sa perdition, que je comptais regarder les premiers épisodes de la saison 4, histoire d’être définitivement sûr qu’elle était irrémédiablement foutue, et ainsi pouvoir sans regret passer à autre chose.
Le fait est qu’à ma totale surprise, le miracle a eu lieu. Les premiers épisodes étaient les meilleurs qu’ait connu la série depuis sacrément longtemps, et la suite a globalement confirmé la tendance. Alors, ne nous emballons pas trop : ça reste toujours un cran en-dessous des deux premières saisons. Mais force est de constater que la série a repris du poil de la bête et est en bien meilleure santé, en ce début de saison 4. Elle a quelque peu retrouvé l’ambiance et l’atmosphère des deux premières saisons. L’optimisme de la série fait son retour et ça fait du bien, tout comme de revoir les personnages sourire de temps en temps. Ça faisait bien longtemps, pour certains...
Elle nous propose également des intrigues qui, à défaut d’être toutes passionnantes, ont au moins le mérite de s’intéresser à des sujets sur lesquels la série ne s’était pas encore aventurée. Et, enfin débarrassés de certains poids du passé qui les empêchaient cruellement d’avancer la saison précédente, certains personnages retrouvent leur capital sympathie et l’on se délecte de les voir dans un autre registre. D’autant que cette demi-saison aura mis un point d’honneur à recentrer la famille, multipliant les interactions peu usuelles entre les personnages, là où ils se croisaient rarement dernièrement, et nous redonnant ainsi l’impression qu’ils forment un tout uni.
Attention, toutefois : ce constat est surtout vrai pour les six premiers épisodes. Les quatre derniers, sans y replonger totalement, tendent quelque peu vers l’atmosphère plus sombre et pessimiste de la saison 3B. À petites doses et pour servir l’intensité dramatique comme ici, ça passe. Mais il ne faudrait pas que la série remette les deux pieds dedans à nous faire du forced drama d4rk à tout va. La saison 3B a plus que prouvé que le travestissement ne lui réussissait pas.
Avis plutôt favorable, mais la seconde moitié de saison devra confirmer la tendance en 2017
The Get Down
Nick : Aux allergiques du style de Baz Luhrmann (Romeo + Juliette, Moulin Rouge), inutile de continuer, vous allez choper de l’eczéma, ici.
Capharnaüm d'images et de sons, entremêlé d’images d'archives, couplé d’un montage hystérique et traversé par des personnages farfelus, The Get Down est un véritable trip visuel, une expérience sensorielle. Tout est énormément excessif, au point de jongler entre le grotesque (les Warlocks, gang de méchants qui avancent en faisant des saltos) et le génie (l'apprentissage pour être DJ s'apparente à celui pour devenir un maître shaolin). Mais après tout, n'est-ce pas le meilleur format que celui emprunté à un bon mix de DJ pour parler des débuts du hip-hop dans les années 70 ? Néanmoins, ce tourbillon d’émotions et de couleurs peut fatiguer et être indigeste pour certains. Mais la série fait preuve d'une formidable énergie et d'un enthousiasme sincère que n'a jamais réussi à approcher Vinyl sur un thème proche.
Bref, That's the way I like it, comme disaient KC and the Sunshine Band.
Avis très favorable
UnREAL - Saison 2
Nick : Better, bitter, stronger : telle est l’option prise par la série pour cette saison 2 pour nous faire découvrir les dessous ignobles d’une émission de télé-réalité à la Bachelor. Toujours plus de rivalités, de manipulations, de mensonges, d’accidents. Mais trop, trop, trop, c’est trop. Pour fournir à Rachel et Quinn (les productrices du show) de quoi faire monter l’audience, les scénaristes de la série vont de plus en plus loin dans l’excès et la surenchère, au point de perdre toute vraisemblance et crédibilité, et donc intérêt. UnREAL égare toute sa substance subversive pour devenir un show sous cocaïne fatiguant, plombé par des personnages tous antipathiques (y compris Rachel et Quinn, même si elles sont les seules à être un peu développées, les autres étant des pantins) et des idées toujours plus extrêmes (empoisonner une candidate pour qu’elle se fasse dessus devant les caméras, saut au-dessous du requin de la série (à mon avis)).
À force d’en faire des tonnes, UnREAL est devenue lourde et s’est fait dévorer par Everlasting, le monstre qu’elle a créé.
Avis défavorable
Manoune : La saison 3 risque d’être très folklorique, car cette deuxième a touché les limites de la série. Malgré un ensemble assez puissant et audacieux, certaines facilités et un scénario parfois trop “gros” gâchent le résultat final. Une belle montée en puissance dans tous les cas, qui va en revanche trop loin pour permettre à UnREAL de réellement tenir sur la durée. Des défauts, mais des idées intéressantes et un format idéal pour l’été.
Avis neutre mais favorable quand même