Ca y est, c'est officiel : Netflix va s'installer en France mi-septembre. Etant présent dans 52 pays dont plusieurs en Europe, la France n'est qu'une étape de plus dans le déployement massif du service de vidéo à la demande américain, qui a levé 400 millions de dollars le 4 février dernier uniquement destiné au marché européen. Comptant déjà plus de 48 millions d'abonnés, son objectif est d'en compter 5 de plus en France d'ici 2020.
Annoncée comme une aubaine par les consommateurs de films et de séries après constatation de l'état du service SVOD français actuel, il serait pourtant précoce de présenter cette arrivée comme une victoire sans conteste.
Un catalogue pas si attractif ?
Dans l'imaginaire collectif, un service de VOD idéal contiendrait tous les films et séries possibles et imaginables. Netflix, avec son contenu en illimité pour un peu moins de 10 euros par mois (8,99 dollars pour les nouveaux abonnés désormais) pourrait être considéré comme ce service idéal. Mais dans le concret, la situation est un peu moins glorieuse.
Déjà, aux Etats-Unis, une majeure partie des films sont plutôt des films de séries B, et les séries d'HBO n'y sont pas. Pas vraiment le caviard de la production, donc. Reste quand même, il faut bien le reconnaître, un catalogue assez immense, largement supérieur aux services de VOD présents en France, qui contient aussi des classiques (américains) à la fois récents et anciens, ainsi qu'une grande majorité des séries. Bien sûr, il y a également le contenu que la plateforme produit par elle-même, qui est globalement de bonne qualité. Mais, ce contenu n'atteint pas pour l'instant la dizaine de séries (7 au moment de l'écriture de ce papier).
L'algorithme très précis de la plateforme, catégorisant les films en plus de 75 000 genres différents, entraîne également un phénomène qui semble assez récurrent : les abonnés mettent plus de temps à choisir un film qu'à le regarder. Difficile cependant de reprocher à Netflix l'immensité de son catalogue, alors qu'on reproche (entre autres) l'inverse aux plateformes françaises.
Mais cela, c'est aux Etats-Unis. En France, pour avoir du contenu, il va falloir que Netflix s'allie à des producteurs français. Sauf que cela nous amène au principal problème de l'arrivée de Netflix en France : elle n'y siègera pas.
Le beurre sans l'argent du beurre ?
En effet, en siégeant actuellement au Luxembourg puis aux Pays-Bas en 2015, Netflix espère échapper à l'obligation de financer une partie de la production française ainsi que le respect du quota d'oeuvres françaises dans sa programmation. Ce qui, bien évidemment, risque de ne pas vraiment faire plaisir aux producteurs, en plus d'une raison d'éthique un peu limite. Netflix a beaucoup d'argent donc peut acheter du contenu, mais sans alliés, difficile de survivre.
Et pourtant, elle a déjà un partenaire de taille, puisqu'il s'agit de Gaumont, en étant même son premier partenaire avant TF1 avec 32,6 millions d'euros engrangés en 2013. Une raison simple à cela : Netflix achète des droits internationaux qui rapportent quatre fois plus que les droits nationaux de TF1. C'est d'ailleurs Gaumont qui a produit la série Hemlock Grove et prochainement la série Narco. A voir comment réagira Gaumont une fois Netflix arrivé en France.
En revanche, il semblerait que sa première co-production française se fera avec Europacorp. Le choix paraît logique face à une adaptation de la franchise Taxi qui se déroulera à Marseille. Cela dit ça ne fait pas vraiment rêver comme première co-production, n'est-ce pas ?
Un boost efficace du marché de SVOD français ?
En soi, l'arrivée en France de ce qui semble être enfin une offre correcte de service de vidéo à la demande est une bonne nouvelle. En matière d'impact sur le marché, on pourrait même tenter une comparaison avec le plafonnement à 19,99€ du forfait de téléphone par Free il n'y a pas si longtemps que cela. Car des services de SVOD en France, il en existe déjà : Canalplay (premier avec 400 000 abonnés), OCS, Jook, Filmo TV... Mais, ils ont chacun une offre bien moins importante en matière de contenu, et pas souvent avec le choix de langue.
Alors, est-ce que l'arrivée de Netflix va changer quelque chose à cela ? Pas si sûr. Certes, sa grande visibilité va permettre à certains opérateurs de SVOD déjà existants de gagner en développement et communication. Mais, déjà, la chaîne OCS restera le seule détenteur des séries HBO avec une diffusion 24h après celle aux Etats-Unis. Il faut avoir forcément un abonnement chez Orange pour cela, vous me direz. Eh bien, ce sera la même chose pour Netflix.
En effet, la plateforme américaine va devoir négocier également avec les opérateurs internet afin que les abonnés puissent regarder les programmes de la plateforme depuis leur télévision. Sauf que, et de un, Netflix va vouloir installer son propre lecteur vidéo dans les box des opérateurs, ce qui obligera les abonnés à en commander une nouvelle. Et de deux, SFR et Bouygues Télécom ont pour maison-mère des actionnaires respectifs de Canal+ et TF1 qui, on le rappelle, ne sont pas spécialement ravis de l'arrivée d'un nouveau concurrent de taille.
Néanmoins, il semblerait que Netflix soit en train de négocier un accord avec Orange, premier opérateur en France avec 10 millions d'abonnés. Comme quoi, malgré les nombreuses réticences, il se pourrait bien que la force de persuasion du géant américain finisse par l'emporter. D'autant plus que l'arrivée mi-septembre tombe pile au moment où les offres d'opérateurs internet sont les plus nombreuses. Cela dit, ne mettons pas la charrue avant les boeufs, pour l'instant aucune décision n'a été officialisée.
Le chamboulement de la réglementation française : bordel inutile ou bonne occasion ?
Il ne faut pas oublier non plus qu'en France, le financement du cinéma et sa diffusion est quelque chose de très précisément réglementée depuis un certain nombre d'années, par ce qu'on appelle la chronologie des médias. Netflix vient donc remettre en cause ce principe, même s'il avait déjà été critiqué avant cela. Mais la chronologie des médias, qu'est-ce que c'est ? Rapidement, c'est la règle définissant l'ordre et les délais dans lesquels les diverses exploitations d'une œuvre cinématographique peuvent intervenir, avec pour but de favoriser l'exploitation en salle de cette œuvre.
A la base, les films n'atterrissent sur les plateformes de SVOD que 36 mois après leur sortie en salle. Ce délai ne s'applique d'ailleurs pas aux séries. Les plateformes et chaînes doivent également diffuser 50% d'oeuvres européennes dont 35% françaises les trois premières années de leur création, puis ces quotas passeront respectivement à 60% et 40%. Sauf que, bien sûr, en résidant au Luxembourg, techniquement cette réglementation ne pourra pas s'appliquer à Netflix. Injustice ? Oui, mais surtout danger quant à la surdomination potentielle de la plateforme américaine du marché.
Du coup, un certain nombre de changements sont déjà en cours, encouragés par, devinez qui : les patrons de TF1, M6 et Canal+, qui ont d'ailleurs écrit à la ministre de la culture Aurélie Filippetti le 11 février dernier. Attention, cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agisse là d'une mauvaise chose : ces avis sont partagés non seulement par la ministre et par la directrice du Centre National du Cinéma, Frédérique Bredin.
Parmi ces changements, on peut noter la proposition par la Cour des comptes d'un assouplissement de l'interdiction aux chaînes de télé de programmer des films certains jours de la semaine. Ou encore le fait que le délai de diffusion des films après la sortie en salle passerait à 18 mois. Pour contrer les difficultés de régulation et du suivi de programmation des plateformes, le CSA a également proposé une évolution de la réglementation en décembre 2013. Afin de lutter efficacement contre Netlfix, les patrons des grandes chaînes ont quant à eux demandé de modifier la réglementation concernant les jours interdits de cinéma à la télévision, les secteurs interdits de publicité ou encore les obligations de financements imposées aux chaînes.
Un beau bordel donc, à voir si cela sera bénéfique ou non.
Netflix vs the world
Face à l'arrivée de Netflix en France, cela se devine assez facilement, les internautes salivent et les patrons avec l'aide du gouvernement se triturent la cervelle pour trouver des solutions. Les chaînes de télévision commencent par exemple à adopter la même méthode que la plateforme américaine en mettant à disposition l'intégralité des nouvelles saisons de leurs séries sur leur site de VOD, en même temps que leur lancement sur la chaîne.
Jean-François Mulliez, le directeur délégué de e-TF1, appelle à une alliance par la création d'un «Hulu à la française» : plateforme de vidéo à la demande gratuite et financée par la publicité. Bonne idée sur le papier, qui mériterait sans doute de réfléchir sérieusement à la viabilité d'un projet similaire au site américain en France. Sa gratuité serait à priori un très bon moyen de lutter contre la piraterie (encore que, au final, ce n'est pas la seule chose que les pirates reprochent à l'offre légale actuelle). Sauf que, qui dit gratuité, dit publicité pour financer tout ça. Pas sûr du coup que cela intéresse les potentiels anciens pirateurs. Qui plus est, Hulu a déjà nécessité un financement à hauteur de 750 millions de dollars de la part de ses propriétaires, qui sont trois des grands studios américains. Les studios et chaînes françaises auraient-elles les capacités financières suffisantes pour financer un tel projet ? Pas sûr non plus.
Dans tous les cas, la nouvelle réglementation va également tenter d'obliger Netflix à respecter le délais des 36 mois. La plateforme devra aussi reverser entre 12 et 15% de son chiffre d'affaires net s'il dépasse les 10 millions d'euros, ce qui est déjà le cas pour Filmo TV donc le sera très certainement pour Netflix. Et tant pis si Netflix ne veut pas, apparemment, la ministre de la culture aurait «tout un arsenal de mesures» à sa disposition. Argument peut-être en bois, mais de toute façons Netflix n'aura pas trop intérêt à se fâcher avec le gouvernement s'il veut réellement prospérer en France.
Et puis, n'oublions pas que Netflix devra aussi pallier au problème des versions doublées, qui sont largement majoritaires dans les habitudes des téléspectateurs français. Pas sûr, cela dit, que ce soient les mêmes qui seront intéressés par la plateforme de SVOD américaine...
Malgré tous les aspects négatifs, difficultés et nuances que l'arrivée en France de Netflix va apporter, il faut bien reconnaître que cela reste une bonne - ou du moins intéressante - nouvelle. A la fois pour les amateurs français de séries et de films qui désespéraient de voir un jour une offre de SVOD un minimum correcte, mais aussi pour le marché de l'audiovisuel français qui va subir un renouvellement bienvenu de sa réglementation. Quant à la réduction du piratage, c'est une possibilité mais cela reste encore à prouver.
Sources de cet article :
- http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20140107.OBS1621/j-ai-passe-6-mois-sur-netflix-et-oui-c-est-aussi-genial-qu-on-le-dit.html
- http://netflixinfrench.wordpress.com/
- http://www.franceinfo.fr/emission/nouveau-monde/2013-2014/netflix-en-france-boom-de-la-svod-ou-petard-mouille-05-22-2014-07-00
- http://www.lefigaro.fr/medias/2014/05/19/20004-20140519ARTFIG00340-netflix-va-debarquer-en-france-a-la-mi-septembre.php
- http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/television/81608/netflix-decouvrez-tout-ce-qui-va-changer-a-la-television.html
- http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/05/21/netflix-arrivera-en-france-avant-la-fin-de-l-annee_4422568_3236.html
- http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/05/21/01007-20140521ARTFIG00404-netflix-est-l-occasion-de-faire-evoluer-la-reglementation.php
- http://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0203368942394-comment-la-france-se-prepare-a-l-arrivee-de-netflix-656535.php
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_médias
Ce dossier a été réalisé avec la précieuse aide de Koss.
Ca y est, c'est officiel : Netflix va s'installer en France mi-septembre. Etant présent dans 52 pays dont plusieurs en Europe, la France n'est qu'une étape de plus dans le déployement massif du service de vidéo à la demande américain, qui a levé 400 millions de dollars le 4 février dernier uniquement destiné au marché européen. Comptant déjà plus de 48 millions d'abonnés, son objectif est d'en compter 5 de plus en France d'ici 2020.
Annoncée comme une aubaine par les consommateurs de films et de séries après constatation de l'état du service SVOD français actuel, il serait pourtant précoce de présenter cette arrivée comme une victoire sans conteste.
Un catalogue pas si attractif ?
Dans l'imaginaire collectif, un service de VOD idéal contiendrait tous les films et séries possibles et imaginables. Netflix, avec son contenu en illimité pour un peu moins de 10 euros par mois, pourrait être considéré comme ce service idéal. Mais dans le concret, la situation est un peu moins glorieuse.
Déjà, aux Etats-Unis, les films sont plutôt des films de séries B et les séries viennent des networks. Pas vraiment le caviard de la production, donc. Bien sûr, il y a également le contenu que la plateforme produit par elle-même, qui malgré tout le mal dont pourra vous parler Koss de House of Cards, est globalement de bonne qualité. Mais ce contenu ne dépasse pas pour l'instant la dizaine de séries, et les films ne sont pas concernés.
Et encore, ça, c'est aux Etats-Unis. En France, pour avoir du contenu, il va falloir que Netflix s'allie à des producteurs français. Sauf que cela nous amène au principal problème de l'arrivée de Netflix en France : elle n'y siègera pas.
Le beurre sans l'argent du beurre ?
En effet, en siégeant actuellement au Luxembourg puis aux Pays-Bas en 2015, Netflix espère échapper à l'obligation de financer une partie de la production française ainsi que le respect du quota d'oeuvres françaises dans sa programmation. Ce qui, bien évidemment, risque de ne pas vraiment faire plaisir aux producteurs, en plus d'une raison d'éthique un peu limite. Netflix a beaucoup d'argent donc peut acheter du contenu, mais sans alliés, difficile de survivre.
Et pourtant, elle a déjà un partenaire de taille, puisqu'il s'agit de Gaumont, en étant même son premier partenaire avant TF1 avec 32,6 millions d'euros engrangés en 2013. Une raison simple à cela, Netflix achète des droits internationaux qui rapportent quatre fois plus que les droits nationaux de TF1. C'est d'ailleurs Gaumont qui a produit la série Hemlock Grove et prochainement la série Narco. A voir comment réagira Gaumont une fois Netflix arrivé en France.
En revanche, il semblerait que sa première co-production française se fera avec Europacorp. Le choix paraît logique face à une adaptation de la franchise Taxi qui se déroulera à Marseille. Cela dit ça ne fait pas vraiment rêver comme première co-production, n'est-ce pas ?
Un boost efficace du marché de SVOD français ?
En soi, l'arrivée en France de ce qui semble être enfin une offre correcte de service de vidéo à la demande est une bonne nouvelle. En matière d'impact sur le marché, on pourrait même tenter une comparaison avec le plafonnement à 9,99€ du forfait de téléphone par Free il n'y a pas si longtemps que cela. Car des services de SVOD en France, il en existe déjà : Canalplay (premier avec 400 000 abonnés), OCS, Jook, Filmo TV... Mais ils ont chacun une offre bien moins importante en matière de contenu, et pas souvent avec le choix de langue.
Mais est-ce que l'arrivée de Netflix va changer quelque chose à cela ? Pas si sûr. Certes, sa grande visibilité va permettre à certains opérateurs de SVOD déjà existants de gagner en développement et communication. Mais, déjà, la chaîne OCS restera le seule détenteur des séries HBO avec une diffusion 24h après celle aux Etats-Unis. Il faut avoir forcément un abonnement chez Orange pour cela, vous me direz. Eh bien, ce sera la même chose pour Netflix.
En effet, la plateforme américaine va devoir négocier également avec les opérateurs internet afin que les abonnés puissent regarder les programmes de la plateforme depuis leur télévision. Sauf que, et de un, Netflix va vouloir installer son propre lecteur vidéo dans les box des opérateurs, ce qui obligera les abonnés à en commander une nouvelle. Et de deux, SFR et Bouygues Télécom ont pour maison-mère des actionnaires respectifs de Canal+ et TF1 qui, on le rappelle, ne sont pas spécialement ravis de l'arrivée d'un nouveau concurrent de taille.
Néanmoins, il semblerait que Netflix soit en train de négocier un accord avec Orange, premier opérateur en France avec 10 millions d'abonnés. Comme quoi, malgré les nombreuses réticences, il se pourrait bien que la force de persuasion du géant américain finisse par l'emporter. D'autant plus que l'arrivée mi-septembre tombe pile au moment où les offres d'opérateurs internet sont les plus nombreuses. Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs, pour l'instant aucune décision n'a été officialisée.
Le chamboulement de la réglementation française : bordel inutile ou bonne occasion ?
Il ne faut pas oublier non plus qu'en France, le financement du cinéma et sa diffusion est quelque chose de très précisément réglementé depuis un certain nombre d'années. Organisation que vient remettre en cause Netflix, même si la chronologie des médias avait déjà été critiquée avant cela.
A la base, les films n'atterrissent sur les plateformes de SVOD que 36 mois après leur sortie en salle. Ce délais ne s'applique d'ailleurs pas aux séries. Les plateformes et chaînes doivent également diffuser 50% d'oeuvres européennes dont 35% françaises les trois premières années de leur création, puis ces quotas passeront respectivement à 60% et 40%. Sauf que, bien sûr, en résidant au Luxembourg, techniquement cette réglementation ne pourra pas s'appliquer à Netflix. Injustice ? Oui, mais surtout danger quant à la surdomination potentielle de la plateforme américaine du marché.
Du coup, un certain nombre de changements sont déjà en cours, encouragés par, devinez qui : les patrons de TF1, M6 et Canal+, qui ont d'ailleurs écrit à la ministre de la culture Aurélie Filippetti le 11 février dernier. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agisse là d'une mauvaise chose, et d'ailleurs ces avis sont partagés non seulement par la ministre mais aussi par exemple par la directrice du Centre National du Cinéma Frédérique Bredin.
Parmi ces changements, on peut noter la proposition par la cour des comptes d'un assouplissement de l'interdiction aux chaînes de télé de programmer des films certains jours de la semaine. Ou encore le fait que le délais de diffusion des films après la sortie en salle passerait à 18 mois. Pour contrer les difficultés de régulation et du suivi de programmation des plateformes, le CSA a également proposé une évolution de la réglementation en décembre 2013. Afin de lutter efficacement contre Netlfix, les patrons des grandes chaînes ont quant à eux demandés de modifier la réglementation concernant les jours interdits de cinéma à la télévision, les secteurs interdits de publicité ou encore les obligations de financements imposées aux chaînes.
Un beau bordel donc, à voir si cela sera bénéfique ou non.
Netflix vs the world
Face à l'arrivée de Netflix en France, cela se devine assez facilement, les internautes salivent, et les patrons avec l'aide du gouvernement se triturent la cervelle pour trouver des solutions. Les chaînes de télévision commencent par exemple à adopter la même méthode que la plateforme américaine en mettant à disposition l'intégralité des nouvelles saisons de leurs séries sur leur site de VOD en même temps que leur lancement sur la chaîne.
Jean-François Mulliez, le directeur délégué de e-TF1, appelle à une alliance par la création d'un «Hulu à la française», plateforme de vidéo à la demande gratuite et financée par la publicité. Bonne idée sur le papier, mais la plateforme américaine avait connu des débuts difficiles et a déjà dû nécessiter un financement massif de la part de ses propriétaires.
La nouvelle réglementation va également tenter d'obliger Netflix à respecter le délais des 36 mois. La plateforme devra aussi reverser entre 12 et 15% de son chiffre d'affaires net s'il dépasse les 10 millions d'euros, ce qui est déjà le cas pour Filmo TV donc le sera très certainement pour Netflix. Et tant pis si Netflix ne veut pas, apparemment, la ministre de la culture aurait «tout un arsenal de mesures» à sa disposition. Argument peut-être en bois, mais de toute façon Netflix n'aura pas trop intérêt à se fâcher avec le gouvernement s'il veut réellement prospérer en France.
Et puis, n'oublions pas que Netflix devra aussi pallier au problème des versions doublées, qui sont largement majoritaires dans les habitudes des téléspectateurs français. Pas sûr cela dit que ce soient les mêmes qui seront intéressés par la plateforme de SVOD américaine...
Dossier réalisé avec la précieuse aide de Koss.