Retour à Deauville : les phrases qui ont marqué le festival

Le 18 février 2012 à 10:39  |  ~ 5 minutes de lecture
Durant les différentes conférences auxquelles nous avons pu assister, les scénaristes parlent beaucoup et nous apprennent énormément de choses. Il arrive aussi qu'ils disent des phrases qui interpellent, qui font rire ou encore narrent des anecdotes sympathiques. Petit best of de ces deux jours.

Retour à Deauville : les phrases qui ont marqué le festival

~ 5 minutes de lecture
Durant les différentes conférences auxquelles nous avons pu assister, les scénaristes parlent beaucoup et nous apprennent énormément de choses. Il arrive aussi qu'ils disent des phrases qui interpellent, qui font rire ou encore narrent des anecdotes sympathiques. Petit best of de ces deux jours.
Par alanparish

Les maisons de production, une histoire d'amour et de déchirement !

Presque tout le monde s'accorde à le dire, HBO est la chaîne qui ne déçoit pratiquement jamais. Comme je l'ai perçu quand Yost en a parlé, j'ai eu cette sensation que HBO était le Saint Graal, le rêve de tout showrunner. La chaîne accorde de gros moyens, du temps (et cela change beaucoup la donne selon les dires de Yost) et est ouverte à toute proposition scénaristique.

 

hbo

Graham Yost : « HBO c'est un monde complètement différent »

 

Hervé Hadmar, en parlant de sa série Pigalle, La Nuit : « C'est grâce à Canal qu'on a eu la saison 1. C'est grâce à Canal qu'on n'a pas de saison 2. ». Une réplique très cinglante de la part du scénariste mais qui a attiré les rires de l'auditoire. Durant toutes ses interventions, on le sentait amer après la non-reconduction de sa série malgré les bonnes audiences et des critiques positives.

 

Les petites anecdotes de tournage de Graham Yost

Gram Yost en parlant de Justified : « Nous avons tourné le pilote à Pitsburgh. Puis nous avons du tourner le reste à Los Angeles. Le problème, c'est qu'à L.A. il y a des palmiers, mais pas dans le Kentucky. Nous avons donc transformé les palmiers en lampadaires. »

Toujours Yost : « Tous les scénaristes [qui travaillent sur Justified] portent un bracelet où est écrit ' What Elmore Leonard [l'écrivain qui a écrit Fire in the hole, dont s'inspire Justified] would do ? ' pour qu'ils se souviennent sans cesse sur quel support ils travaillent ». Une stimulation comme une autre et surtout un travail collaboratif dont Yost a vanté les mérites. Lui-même portait ce jour-là son petit bracelet bleu.

Yost « Dans Justified, tout le monde s'entretue. Mais on respecte sa mère, on mange en famille. Une fois le diner passé, on recommence à s'entretuer ».

 

The Shield, le cop show ultime ?

Shawn Ryan à propos de sa série la plus connue : « The Shield aurait été moins bien avec davantage de moyens et de temps ». Cela peut surprendre, mais il explique que de ce fait les acteurs ont du jouer très vite et très juste, ils avaient peu de temps pour eux, étaient rarement dans leurs caravanes. Cette urgence a donné un rendu plus vrai, une certaine authenticité.

« En ce qui concerne The Shield, les sergents et les personnes plus bas gradés ont beaucoup apprécié la série. En revanche, pour les plus hauts gradés, le bilan est plus mitigé. ».

«La série policière la plus réaliste ? Quand vous posez la question aux policiers, ce n'est pas The Shield, ce n'est pas The Wire ! C'est Bonnie Miles, une comédie des années 70 car justement dans la police il y a beaucoup d'humour entre les gens, et qui reflète le quotidien et les échanges dans les commissariats ».

 

Tom Fontana : « Je ne veux pas faire de la télé Prozac »

tv reality

 

Problèmes d'identité

Shawn Ryan : « The Shield ne devait pas porter ce nom. Au début nous avions opté pour The Grange. Le problème est que cela avait une connotation avec la ferme et la campagne et que ce n'était pas porteur. Puis nous avions choisi Rempart, mais les policiers ne voulaient pas d'un tel titre qui évoquait un énorme scandale qui avait touché la police de LA ».

Graham Yost : « Cette série ne devait pas s'appeler Justified. Nous avions choisi The Low Man mais c'était déjà pris par le reality show de Steven Seagal. D'ailleurs il m'a appelé tout de suite quand il appris la nouvelle [rire de Yost]. Puis nous avons choisi Justified comme titre provisoire, faute de mieux. Et au final on l'a gardé ! »

Shawn Ryan « Et pourquoi ne pas l'avoir appelé Kentucky ? » [rire de l'ensemble de la salle]

Graham Yost : « Effectivement, Timothy Oliphant [l'acteur principal] nous avait proposé Killtucky. Thanks Timothy, mais non ! »

 

Point de vue de scénaristes

Tom Fontana : « Je ne veux pas faire de la télé Prozac comme on en voit beaucoup maintenant. Les gens restent figés dans leur canapé et regardent de la télé réalité. Ce qui m'intéresse, c'est de rendre le téléspectateur plus actif [il mime quelqu'un en train de sauter de son siège], qu'il se pose des questions, que la vision de la série le dynamise ».

Shawn Ryan : « Chaque saison doit avoir son autonomie narrative. Il faut que cela se tienne sans la nécessité d'avoir une autre saison après. Il faut travailler sur une saison à la fois ». On peut se demander si c'est vraiment un bon conseil vu le résultat avec Lost...

 

Retrouvez les autres articles sur le festival : 

L'auteur

Commentaires

Avatar CAD
CAD
En même temps Goulou, perso The Shield j'ai trouvé ça plutôt bof, et c'est un peu la seule chose qui sort du lot dans ce qu'il a fait, donc je te soutiens. Malgré tes précisions Puck, de toute façon je ne vois pas en quoi le fait de faire des saisons indépendantes les unes des autres garantit la qualité d'une série. On peut trouver tout et son contraire pour réfuter ou appuyer cet argument. Dexter par exemple, à qui ça ne lui réussit vraiment pas. Lost (quoi qu'il en pense), Six Feet Under, Breaking Bad sont trois exemples de continuité au cours de leurs 5 ou 6 saisons. Alors peut-être que lui a du mal à imaginer plus d'une saison à la fois quand il écrit (comme tu viens de le préciser), mais je ne vois pas pourquoi il devrait dire "si je le fais pas, alors personne ne devrait le faire". « Il faut travailler sur une saison à la fois ». Ben je suis bien heureux que les trois séries citées ci-dessus ne l'aient pas fait.

Avatar Puck
Puck
Moi, j'ai pas vu The Shield, donc c'était davantage pour le plaisir de la discute et aussi pour remettre les choses dans leur contexte. Du coup, je poursuis, comme je l'ai dit, il sait globalement où il veut emmener le personnage, et comme il l'a précisé par la suite (car vous vous doutez bien que les gens sont revenus là dessus), il a quand même une vision au delà de la saison, en particulier une fois que la série est bel et bien lancée. Mais il privilégie un arc par saison. Et aime visiblement à finir la saison sur l'atteinte d'un objectif (au sens dramaturgique du mot). The Wire fait de même, et ça n'empêche pas une histoire globale et la cohérence. Même SFU privilégie des thèmes et des parcours pour ses personnages à chaque saison. Après, Lost, je sais pas. Et je ne me lancerai pas sur un débat là dessus. S. Ryan non plus d'ailleurs. Il n'a absolument pas parlé de Lost pendant la conférence (qui portait sur l'écriture de séries noires)

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Ah oui, c'est vrai que le contexte change toute la citation. Là déjà j'adhère un peu plus à ses propos, même si, à ce qu'on m'a dit, il a quand même bien tendance à improviser (contrairement à The Wire, SFU ou Breaking Bad qui semblent construits pour raconter une seule histoire). Je vois ce que tu veux dire avec les arcs et les objectifs, mais ça n'empêche pas de donner une cohérence globale, de se dire "je raconte telle histoire", puis d'en tirer un nombre de saison. Là S.Ryan envisage le problème en sens inverse et c'est ça qui me dérange. Il attend même que la série soit bel et bien lancée avant d'envisager un scénario et une évolution plus globales, ce qui, pour moi, est totalement propre aux séries "pop corn" (encore une fois, terme non péjoratif). Après concernant The Shield en elle même je suis pas assez avancé dans la série pour en parler en profondeur (même si je vois à peu près le style du monsieur).

Avatar maripom
maripom
Bonjour ! Je suis professeur de français et je monte avec mes élèves de collège un journal qui aura pour thème la téléréalité ce mois-ci. En leur nom, je vous écris pour vous demander si vous seriez d'accord pour que nous publiions votre caricature que nous avons trouvée très intéressante et qui a suscité de nombreuses réactions dans ma classe. Je précise que ce journal est conçu à toute petite échelle et a avant tout une existence symbolique : il ne sera distribué qu'à quelques exemplaires dans notre établissement. Nous comprendrions cependant tous très bien que vous ne souhaitiez pas que vos œuvres soient utilisées dans ce cadre : nous respecterons évidemment votre choix ! Dans le cas où vous nous donneriez votre consentement, sachez que nous accompagnerons l'image de l'adresse de votre site. Et si cela vous intéresse, je serai ravie de vous communiquer le nom du site du collège où apparaitra pour un temps très court le journal en question. Très cordialement, et en vous remerciant de permettre à des élèves de porter un regard critique sur des émissions qu'ils regardent régulièrement, Marie Pommier

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CAD
Bonjour Marie, Au contraire, nous serions très heureux et honorés de pouvoir vous aider. Vous pouvez m'envoyer un mail sur serieall.fr [at] gmail.com pour qu'on en parle plus en détails.

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