Six feet under vu par Flo2001

Le 13 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 9 minutes de lecture
Un an s’est écoulé depuis que l’on m’a parlé de la série six feet under, la qualifiant de série absolument formidable, magnifique, touchante, drôle, avec la meilleure fin de tous les temps, et je préfère passer rapidement sur toutes ces citations dithyrambiques, car pour moi, tout simplement, elle ne les mérite pas.
Par Scarch

Six feet under vu par Flo2001

~ 9 minutes de lecture
Un an s’est écoulé depuis que l’on m’a parlé de la série six feet under, la qualifiant de série absolument formidable, magnifique, touchante, drôle, avec la meilleure fin de tous les temps, et je préfère passer rapidement sur toutes ces citations dithyrambiques, car pour moi, tout simplement, elle ne les mérite pas.
Par Scarch

Autant vous prévenir, il va y avoir quelques spoilers pas bien méchant sauf celui de la fin.  Donc, deux possibilités : soit vous avez vu la série et dans ce cas, tout va bien ; soit vous ne l'avez pas vu, et vous allez acheter ou vous faire prêter les coffrets (à moins que mon introduction vous ait déjà convaincue de ne pas perdre beaucoup de temps à regarder cinq saisons).

Un ami, super fan de la série m'a prêté les dvd de la première saison, m'expliquant qu'il s'agit du début, qu'il est difficile de se plonger à l'intérieur, mais que petit à petit, ma vie allait être transformé. Un peu naïf sur le coup, j'emporte les galettes et regarde le pilote.

 

 

Six feet under (Six pieds sous terre), raconte l'histoire d'une entreprise familiale, avec un boulot bien particulier : celui de pompes funèbres. Pas vraiment familiale au début, car le fils ainé est parti, la petite dernière est encore au lycée (même si elle donne l'impression d'avoir trente ans comme dans toute bonne série américaine qui se respecte), il n'y a que le père et son deuxième fils qui y travaille, accompagné de Rico. Mais dès le départ, drame (drames qui vont d'ailleurs perdurer tout au long de la série) : le père décède dans un accident de voiture. Notons la légère ironie au passage.

Le fils ainé, Nate, revient, pas totalement convaincu de reprendre le poste, mais commence à prendre en charge la société avec son frère, David. La soeur, toujours au lycée. Et je parle à peine de la mère, qui de toute façon, a des histoires plus ridicules les une que les autres, pas à un seul moment une once d'empathie est apparu chez elle. Imaginez le calvaire à chaque fois que je voyais qu'on allait s'attarder sur ces petites histoires totalement minables.

J'enchaîne rapidement avec Claire, qui elle aussi ne sert à rien (vous avez donc compris que chaque personnage possède sa petite histoire, avec parfois des évènements qui s'entrecroisent), et qui m'a mis surtout très très en colère contre la série : après le lycée, Claire se retrouve aux beaux arts, et là, tous les clichés nous sont balancés. Drogue, fumette, bisexualité, tout le temps défoncé, les artistes sont totalement immatures, volent les idées des autres, et j'en passe... Si vous pensez qu'un artiste est un charlatan (attention, il y en a, surtout les nullos qui sont maintenant steward), qui balance des tâches sur une toile pour exprimer sa colère, vous vous trompez lourdement. Comme le fait Taoby, d'ailleurs : il y a des blaireaux comme partout, mais on a toujours un travail colossal en amont, une connaissance de l'histoire phénoménal, une tonne de bouquins étudiés, et si on réalise un monochrome, c'est parce qu'on est capable d'écrire un bouquin de trois cents pages sur le sujet. Même si on passe trois fois dans l'école et qu'on boit une bière le soir. N'est-ce pas pire que, par exemple, les hommes politiques, ou pire les agents de joueurs de foot qui nous font la morale ?

 

 

Bref, pour en revenir à la série, comment celle-ci peut paraître crédible si on assiste à un tel déferlement d’éléments fantaisiste ? Comment ne pas imaginer que tous les éléments de la série ne sont pas au final eux aussi fantaisistes ? Car l’état d’esprit de la série se voulant réaliste, le décalage me paraît énorme !

Il ne reste plus que deux personnages intéressants, car il s’agit là de l’âme de la série : les gens, leurs convictions, problèmes, douleurs, joies, au milieu du fonctionnement d’une famille. Bref, de la vie, tout simplement. Et l’on peut tout de suite objecter que nous aussi nous possédons une famille, que nous aussi nous vivons, que nous voyons la même chose tous les jours. En moins romancé, certes.

 

 

David, frustré de travailler dans les pompes funèbres, coincé et homosexuel, est un des personnages centraux. Là encore, l'impression d'avoir tous les clichés de l'homosexualité apparaît, mais le personnage reste attachant, et on a vraiment envie de lui mettre deux taquets pour qu'il se ressaisisse et prenne de l'assurance, ce qui arrive parfois, et qui crée tout de même de bons moments.

 

 

 

 

Enfin, Nate, celui qui possède les histoires les plus tragiques (les meilleurs, donc, puisque nous avons tous une fascination pour la souffrance quand elle ne nous touche pas). Trompé par sa petite amie, marié à une autre parce qu'il lui avait fait un enfant (en ayant trompé sa copine au passage ; vous suivez ?). Les feux de l'amour en gros, et en mieux, n'exagérons rien. Le meilleur personnage, le plus sensé, avec des événements plus rocambolesques les uns que les autres... Et en plus il se prend pour Georges Clooney à couché avec toutes les femmes qu'il croise. Au bout d'un mois, j'ai enfin eu le courage de finir la première saison. Quelques bonnes idées, notamment au début lorsque l'on voit quelqu'un mourir.

Bizarrement, et malgré tout ce qu'on pourra me dire, je pense qu'il y a là un des meilleurs moments de la série. Celui où un ancien soldat de l'Irak meurt, mais n'ayant jamais dit à son frère qu'il aimait l'armée (ce dernier la détestant), bien que les produits chimiques lancés pendant la guerre aient complètement dévastés son corps et sa vie. Quand son frère découvre la vérité, au milieu de l'enterrement militaire, on comprend tous les non-dits qu'il existera dans notre vie, ce qu'on ne veut pas dire à nos proches pour ne pas les accabler ou les rendre triste...

Bref, cette première saison me laisse une impression mitigée, pleine d'espoir, mais pas réellement convaincante. On m'avait prévenu, donc j'y crois à mort et m'attaque à la deuxième saison.

 

 

Une nouvelle petite déception, mis à part Nate qui sauve un peu le niveau et l’envie de regarder, je commence à ne plus avoir la foi. Mais, mon ami et sa collec de dvd arrive à me convaincre :

« Attends, tu as pas halluciné à la fin ? Le cliffhanger ou tu te demandes si Nate va mourir ?

- Ben, il est pas mort, non ?

- Attends y’a son père, et il monte dans le bus, moi je me suis toujours demandé ce qui allait se passer…

- Ben y’a cinq saisons, il va pas mourir au milieu. On est pas chez Hitchcock qui tue son perso principal au bout d’un quart d’heure…

- Non mais moi, j’ai attendu trois ans que la saison trois sorte en dvd, j’en pouvais plus !

- Ah bon… »

 

 

 

J'enchaîne, Nate est marié et bien vivant, avec une petite fille. Là encore, il sauve la saison. Personnellement, j'aimais bien sa femme, même si j'ai l'impression que je suis le seul. Le problème, c'est que Nate préfère son ex, et là, petite pirouette scénaristique, le seul moyen que nos amis écrivains aient trouvés : bim bam boum on la tue et il se remet avec son ex. Vraiment géniale cette solution de facilité (on se croirait presque dans battlestar galactica).

J'étais assez déçu pour le coup. Ce qui ne change pas trop.

 

« J'en peux plus de ta série, ça vaut vraiment le coup d'aller au bout ?

 - Attends, tu vas voir la fin, c'est... Ah il faut la voir ! »

 

Avec taoby :

 « Attends, moi, six feet under, un jour j'appelle burt (vous voyez au passage que je donne le nom des gens du forum parce que je les connais tous), il était en train de pleurer, parce qu'il voyait le dernier épisode ! Burt, l'homme de fer ! Moi aussi quand je l'ai vu, j'en pouvais plus ! »

 

Une nouvelle fois convaincu, je ne dois pas avoir beaucoup de personnalité, je regarde la saison quatre où même mon frère me dit : « Vers la fin, y'a un épisode, il est horrible, j'en ai pas dormi de la nuit ». Je crois que cet épisode, je m'en souviens simplement parce que mon frère m'en a parlé.

Et une nouvelle fois, je veux arrêter. Ce qui me paraît débile, je me suis braqué cinquante épisodes, ce n'est pas pour arrêter quand, enfin, je vais avoir droit à la meilleure fin de tous les temps, je vais pleurer pendant une semaine et faire un deuil de dix ans, que ma vie va être bouleversée, au même titre que lors de la vision l'empire contre-attaque.

 

 

Je regarde, donc. Alors. Attendez. C'est une blague que vous m'avez faite ?

Nate meurt et je dois pleurer ? Quand il est mort, ma réaction a été : « Tiens, il est mort ? Je pensais qu'il allait être un légume à vie ».

 

ET.

 

La MEILLEURE FIN de tous les temps ? Tout simplement car l'on voit comment les différents protagonistes vont mourir sur une musique ringarde ? Comme si j'avais jamais pensé à ce qu'il passait dans ma vie (joie, tristesse, mort, etc...).

Moralité : plus jamais je vous écoute.

 

Mais comme je ne suis pas un dictateur, je vous laisse lire les écrits totalement pas persuasifs et pleins de fautes de Taoby (qui ose venir détruire 2001 et qui veut nous faire croire qu'il a tout compris à l'histoire de l'humanité, et ajoute même une pique contre l'empire contre-attaque, c'est pour vous dire à quel point on ne peut écouter ce genre de personnage).

L'auteur

Commentaires

Avatar Puck
Puck
Oh la vache Scarch ! J'avais pas saisi cet aspect de ta personnalité hier ! La mauvaise foi totale ? Moi, quand une série me prend la tête, je ne la suis pas pendant cinq saisons pour pouvoir la descendre en flèche. Tu mériterais d'être britannique, ils adorent détester, et c'est un sport national, là-bas, ce genre de critique. Et comment peux-tu aimer la femme de Nate ? Geignarde, meuh-meuh, pleurnicharde, elle ressemble à sa bouffe macrobiotique. Et franchement, Brenda, en névrosée pseudo-libérée, elle m'a aussi gavée). En fait, à l'inverse de toi, c'est toute la storyline de Nate qui m'a rapidement ennuyée : il est vite pénible avec ses atermoiements, sa quête, ses questions. Alors que Ruth, et Rico, et David m'étaient beaucoup plus sympathiques. Et ils avaient en plus un bon potentiel comique (ou tragi-comique, comme tu veux). Ce qui pose problème aussi, je pense que c'est le fait d'avoir ingurgité les cinq saisons en une fois. Ce qui était un cliffhanger pour nous n'est qu'un rebondissement mineur pour toi. Mais en dehors de l'histoire principale, tu n'as pas aimé certains épisodes ? Et les scènes d'exposition, tu ne les as pas aimées les scènes d'exposition ? Et le générique, tu l'aimes le générique ?

Avatar Puck
Puck
C'était signé scarch, mais je viens de me rendre compte que c'est Flo. Sorry, Scarch.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Ah non, moi j'ai adoré le périple de Nate. C'était la raison principale pour laquelle je regardais Six Feet, même si bien sûr les autres histoires m'ont aussi touché (surtout celle de George en seconde position). De toute façon je crois que SFU est une série que tout le monde percevra différemment... C'est ce qui fait sa force, mais aussi sa faiblesse. Et j'ai aussi regardé les 5 saisons en une fois je n'en ai pas pour autant été perturbé dans mon visionnage. Je crois que flo a juste un coeur de pierre.

Avatar Taoby
Taoby
"Je crois que Flo a juste un cœur de pierre." COMPLÉTEMENT !

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J'ai tellement entendu parler de cette série, particulièrement en bien, que je me suis dit qu'il fallait que je saute le cap, que je vois de mes propres yeux ce qu'elle valait et ce qu'elle avait de si spécial.