Black Mirror est une série surprenante. Les anglais ont ce chic dans les séries de faire écho à notre société actuelle là où les séries américaines tentent souvent de nous la faire oublier. 

J'aime les oeuvres qui divisent car cela signifie souvent qu'il y a un point de vue fort. Ici, on le voit bien vite : c'est l'uperutilisation des technologies qui est remise en cause avec un scénario fort (d'autres diront écoeurant, j'y reviens). Tout de suite sans recul, je pourrais dire que j'ai trouvé intéressant la façon dont Twitter, Youtube ou Facebook est utilisée. Enfin une série sait parler correctement de ces outils, et les incorpore dans une histoire cohérente sans en faire une sorte d'outil de traçage interstellaire.

Ensuite, la provocation de la série ne m'a pas gêné car je ne la trouve pas gratuite : elle sert la morale que veut distiller l'auteur, libre ou pas d'y adhérer ensuite. Le malaise engendré par le pilote est réel car la série est bien jouée et bien filmée.

Après en ce qui concerne la morale en elle-même, je reste mitigé. Il y a une partie que j'aime beaucoup car je vais rejoindre l'auteur sur la vision de l'homme qui est montrée dans la série : l'égoïsme, le voyeurisme et la masse prenant le dessus sur la réflexion individuelle. 

Ces thèmes appliqués en plus à ces technologies que j'utilise chaque jour,  qui ont permis de faire des choses incroyables (et bonnes) dans la réalité - révolutions arabes entre autre - m'ont emballé.

La seule chose qui me chiffonne, c'est l'espèce d'exagération ambiante présente dans la série. Le fait qu'absolument personne ne circule dans les rues au moment des faits, la scène de pendaison que je trouve facile et donc inappropriée, ou cette fin pendant le générique que je ne suis pas sûr d 'avoir compris tellement elle faisait tâche par rapport au sérieux de l'épisode. L'impression que tout est blanc ou noir. 

Un peu plus de subtilité et de contrebalance auraient été appréciable à certains moments.

Ca reste une série qui veut enfin offrir un point de vue sur quelque chose. Et en cette période de Terra Nova, Whitney et autres conneries, même si elle est loin d'être parfaite, j'apprécie l'effort.