C'était maladroit, c'était incertain, cela hésitait beaucoup entre le style "loser pathétique" et les "loser magnifique" et par instant, c'est totalement réjouissant. Sam Richardson et Tim Robnson nous la joue Shawn and Gus et ça passe crème... le reste est un délire inégal, mais fun, sur le monde fauché de la publicité low coast.

Tout n'est pas bon dans ce pilot, mais ce qui est mal fait est commis pour de bonnes raisons : l'autodérision et la négation du rêve américain. Detroiters, c'est un déni total de l'Amérique de Trump et une affirmation encore balbutiante, mais audible d'une amérique bariolée, raté, régressive, mais aussi familiale et attachante.

Exemple : la scéance de Brainstorming qui se transforme en concours pour trouver l'objet qui va permettre de fissurer le plexiglass. Dis comme ça, c'est stupide et regressif : dans le contexte, c'est drôle, ça fonctionne, surtout que le show passe en plein sur Comedy Central.

Pourtant, si Detroiters est regressive, elle se veut aussi tendre sur ses personnages, nostalgique à l'heure d'une Amerique actuelle qui traiterait ses personnages d'incapables. Detroiters, c'est une anomalie dans l'univers de l'idéologie Trump, un vaccin au cynisme affairiste qui sait l'importance "for women to be on top".

Detroiters, c'est bien, pas encore unne grande série, mais un petit concentré de bonne humeur pour oublier la grosse tache orange des USA. Réjouissant.