Au-delà d'un René de plus en plus agité, qui crée un climat délétère sur son plateau (très bon moment où, excité, il demande à Gottfried d'y aller franco avec Mira lors de la scène du kidnapping, le tout à l'insu de l'actrice) et d'un Olivier Assayas qui continue ses mises en abimes (je ne suis pas trop convaincu de la scène avec le Préfet de Police reconstituée, malgré le caméo de Denis Podalydès, même si cette scène montre une nouvelle fois que les femmes sont souvent obligées de jouer de leurs charmes pour obtenir quelque chose), cet épisode pose une vraie question : l'éveil actuel des consciences (aka ce vilain mot qu'on lui donne parfois, le "wokisme") ne risque-t-il pas le retour du Grand Ordre Moral où les artistes ne pourraient plus s'exprimer librement car risquant d'heurter ou blesser un genre ou une minorité ?  En gros, les cinéastes de la perversion tel Hitchcock ou provocateurs à la Pasolini pourraient-ils encore exercer de nos jours ? Et très intelligemment, la série répond à sa propre question par la bouche de Mira : non, la Grande Censure n'est pas de retour, chacun reste libre de créer, tant que l'artiste a conscience qu'il peut heurter certaines personnes et prend cela en considération, au lieu de tout rejeter en bloc. Je suis vraiment d'accord avec cette réponse, il faut arrêter le "on ne peut plus rien dire de nos jours", mais accepter que dorénavant les personnes ciblées voire attaquées se défendent.

Après cela, l'épisode se termine avec en générique une version épurée du Village Green par Ray Davies, un instant de douceur et de magie.