Je n’en attendais pas grand-chose, mais ce Jujutsu Kaisen 0 est plus qu’un OAV filler ou autre comme de nombreuses licences le font, c’est même un très bon film d’animation qui surpasse sur beaucoup de points la première saison de l’anime et qui, je pense, fait office d’une bien meilleure introduction à l’univers que l’anime lui-même, un petit comble !

Le héros est super attachant, il contraste beaucoup avec le nonchalant Itadori qui déborde souvent de confiance dans l’anime principal. Son progrès est très bien géré à travers les ellipses et les différentes relations qu’il a avec ses camarades (souvent à travers des scènes drôles qui développent néanmoins bien les personneags secondaires : Toge toujours super stylé, Maki toujours attachante…).

Le lore est présenté de façon méga fluide avec l’essentiel des personnages qui ont des scènes marquantes presque plus que leur introduction dans la série. Si voir ce film après nous fait nous interroger sur le sort des personnages qu’on ne connaît pas ou qu’on connaît déjà par la suite (le méchant, très bien caractérisé ici, qui est censé survivre, tandis que le héros qu’on ne revoit plus), et donc que cela ajoute une jolie plus-value de suspens, commencer par ce film permet aussi de comprendre bien plus les motivations de certains personnages essentiels comme Maki ou Gojo.

Niveau rythme c’est un vrai sans faute, l’ensemble apparaît très organique, ce qui est un peu un problème de la première saison de l’anime, où les nouveaux personnages balancés faisaient souvent mécaniques, “passons à l’arc suivant”. Ici, à part un petit bal de caméos des élèves des autres écoles pendant 3 minutes dans le climax (très cool néanmoins de tous les voir, les élèves comme Nanami !), tout peut se suivre et donner vachement envie à approfondir l’univers. D’ailleurs ce film m’a surtout donné envie de revoir la première saison — chose faite et qui ne m’a pas déçu !

Le meilleur point du film est sans doute la relative complexité (toute proportion gardée) de son méchant avec l’ambiguité de Gojo qui n’est clairement pas forcément le plus gentil de l’histoire. Le héros qui prend une position neutre m’a aussi agréablement surpris, avec toute une morale sur les forts, les faibles, le deuil, qui donne un sentiment très satisfaisant à la conclusion.

Rikka, le concept de la malédiction par amour qui est surpuissante, donne une histoire vraiment attachante au héros, bien plus émouvante et réussie que ce qui était fait avec le grand-père de Yuji (en même temps, deux enfants malades qui se rencontrent et qui se promettent un amour éternel avant que l’un d’eux subissent un tragique accident… forcément ça fait mouche). C’est aussi très bien narré, avec des révélations progressives sur la nature de leur relation ou de la curse Rikka-chan.

Le lore est aussi vachement avancé ici qu’on regarde le film comme un préquel ou comme une suite. Ça concerne principalement Gojo, avec son dialogue avec des interlocuteurs masqués gérant l’école Jujutsu. Gojo qui est toujours aussi ambigu donc, jusqu’à cette fin où il dit quelque chose en hors-champ à Geto, ce à quoi ce dernier répond qu’il aurait préféré être “cursed”… Lui a-t-il dit qu’il l’aimait ? Que ça restera toujours son ami ?

Bref, très belle surprise, un exemple à suivre après Kimetsu no Yaiba d’OAV qui enrichit grandement son anime. Je le reverrai avec plaisir.