Je trouve que la série perd en drôlerie (je n'ai ri qu'une fois avec la tête de Michel lorsqu'il apprend que qu’un amendement à son nom va passer en commission) en cette fin de saison car elle ne sait que quel pied danser : humour décalé (la fausse réception mise en place par Ingrid) ou premier degré rom-com ? Même son propos sur l'Europe n'est pas clair, satire d’un labyrinthe administratif ou belle utopie plombée par les politiciens locaux qui tirent la couverture à eux et leurs citoyens (nous) qui ne font que se plaindre de l’institution ? Bref c'est un peu flou.

Dans ce brouillard, heureusement les personnages restent en top forme et nous permettent de nous accrocher.

Eamon for the win. Quel personnage ! Son face à face avec Ingeborg est incroyable.

Je reste plus septique sur le monologue d'Ingeborg, qui sort complètement du ton de la série. Le réquisitoire est violent, parce que exutoire pour les scénaristes de la série, qui se sont évertués à montrer pendant neuf épisodes que la construction européenne ne se résumait pas à ce tableau. Le paradoxe, bien évidemment, est que le personnage d'Ingeborg est précisément l'incarnation absolue de ce que les anti-européens critiquent. La série, malgré le côté abrupt et inattendu de la scène, renvoie ces deux visions dos à dos.