Cas d'école extrêmement intéressant de la netflix-cation d'une oeuvre.

Tout semble ici dirigé par les algorythmes qui refaçonne une oeuvre pré-existante en lui collant : un brin de teen-movie par ci à la Sex Education et Riverdale, un brin d'Harry Potter (qui est même directement cité), un peu de néon à la Stranger Things, et un brin de mystère... En oubliant l'essentiel : l'horreur. Car Locke and Key, le comics fait peur. Ou tout du moins frissonner. 

Et c'est tout le paradoxe d'une oeuvre qui ressemble à tellement d'autres, là où le matériel d'origine parvenait à trouver sa voie unique, entre horreur et aventures adolescentes et où Joe Hill (le scénariste) parvenait à jouer dans la même cours que son père (Stephen King) et à s'en émanciper se faisant. L'aura a disparu et il n'en reste que la pâle patine.

Je n'ai jamais eu l'occasion de lire le comics, mais il m'intrigue depuis un bout de temps, du coup j'ai eu envie de goûter la série.

Et bien m'en a pris, j'ai adoré ce pilot ! L'atmosphère est très travaillée, avec un équilibre parfait entre féérie et angoisse, et j'ai aimé la manière dont les infos sont distillées petit à petit, et qu'on laisse au spectateur le soin de recoller les pièces du puzzle. La scène du miroir était top.

Bon par contre faut vraiment qu'ils arrêtent de laisser ce gamin jouer tout seul avec les clefs... *frissonne*