Badaboum, je n’aurai jamais imaginé une seconde une telle introduction, un tel plongeon direct et violent dans un « Keskecécetruc ?? » kitsch et nawak. Avec le recul, cela symbolise très bien l’esprit de ce pilote, c’est-à-dire une créature de Frankenstein constituée de tas d’univers et de morceaux collés ensemble, avec coutures visibles, donc pas de manière super harmonieuse, un mélange déconcertant d’humour décontracté, de dénonciation du racisme US et d’une série de monstres. Concernant les références un peu trop appuyées à Lovercraft, je l’ai trouvé assez mal dosées. Car si on évoque le racisme de l’auteur, j’ai un peu peur que l’univers de l’écrivain ne serve à pas grand-chose au final, juste un coup de pub pour une série assez ordinaire de monstres.

Puis, il y a ces moments très WTF, qui m’inquiètent, car qui semblent dire que les rênes de l’écriture sont assez relâchées, que l’exigence n’est vraiment de mise. Tel George qui annonce à sa femme, dans le moment romantique du pilote, qu’il l’emmènera en voyage la prochaine fois, comme elle l’espère depuis des années… alors qu’il y a quelques heures, toute la troupe a été poursuivi en voiture par une bande de rednecks armés de fusils, désirant les tuer, juste parce qu’ils sont noirs et qu’ils ont voulu manger dans un restaurant ! Drôle de timing.

Ou ces flics qui semblent ne pas savoir que leur forêt est peuplée de dizaines et dizaines de créatures monstrueuses, ce que même le frère de Leti le savait, alors qu’il n’habite pas dans la région. Ou Leti qui sauve in-extremis Tic du monstre en défonçant le mur de la maison avec sa voiture…alors qu’elle n’était même pas au courant de la présence de celui-ci. Pourquoi est-elle passée à travers mur alors ??

Bref, la série, dès l’arrivée des monstres (par ailleurs via des CGI pas super gracieux) sombre directement dans la série B sympathique et enthousiaste, mais un brin nanarde (ce gore festif, on se croirait dans Ash Vs Evil Dead).

Car pour moi, plus impressionnante et effrayante était la 1ère partie avec ce périple dans l’Amérique raciste des années 50, celle des Sundown Town (terme que j’ai appris ici et qui est méga flippant) où la couleur de peau justifiait à elle-seule la mise à mort d’individus, écho d’un pays qui au final a à peine évolué à ce niveau-là.  

En conclusion, si je ne me suis pas ennuyé une semaine, je ne m’attendais pas à ce genre de pilote, qui malgré des très bonnes thématiques, semblent prendre un drôle de chemin.