Maron est une série comique tournant autour du comédien de stand up Marc Maron et qui joue à passer de la réalité à la fiction pure et simple, mais ne succombe jamais à l'attrait du gag facile.

Le point fort de la série tient dans sa galerie de personnages, pas d'archétypes ici, mais des personnages essayant de garder leur identité propre dans un monde moderne qui nous contraint à mentir sur soi même. Tout ici sonne possible et la suspension de la crédulité n'est jamais mis à mal car Marc Maron n'est jamais moralisateur, juste cynique à son grand désespoir.

C'est là que la série se heurte à un problème : Marc Maron ne peut pas évoluer dans la série sans perdre cette authenticité, ce lien avec la réalité qui est la racine du show. Du coup, tout suspense est toujours affaibli par l'inamovibilité du concept de départ : Maron, sa vie instable et son inévitable besoin d'intégrité.

Intègre, la série l'est et ne fait aucune concession à la mode, aux astuces de narration ou à des facilités dans la construction des personnages. C'est certes honorable, mais hélas, elle se heurte à un manque de mécanique comique qui engendre quelques problèmes de rythme dans le 1 x 09.

Un épisode important, d'ailleurs, non pas sa qualité, mais par la nécessité qu'elle induit pour Maron de renier la nature du show en cédant un instant à son envie de se confronter à autre chose que la réalité.

Alors, faut-il aimer Maron ? Oui, bien sur, car aucun épisode n'est faible ou inconstant et que, par instant, une touche de poésie émerge de cette (fausse) solitude. En fait, Maron est une série qu'on peut aimer ou detester, comme son personnage principale : égocentrique, cynique, raleur, Maron est avant tout humain...

Et cela suffit amplement à justifier mon visionnage.