Image illustrative de Orange Is the New Black
Image illustrative de Orange Is the New Black

Orange Is the New Black

Entre les murs de la prison pour femmes de Litchfield, la vie n’est pas rose tous les jours. Rattrapées par le passé, des détenues venues d’horizons divers cohabitent dans cette société en vase clos. Si coups bas et tensions sont monnaie courante, l’amour, la solidarité mais surtout l’humour subsistent ...

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Terminée Américaine 60 minutes
Comédie dramatique, Comedy, Crime, Drama Netflix, NETFLIX (FR) 2013
13.3

1 avis favorable
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Avis sur Orange Is the New Black

Avatar Rulna Rulna
Membre
Avis favorable Déposé le 24 mars 2017 à 08:27
Spoiler

L'année de rédaction de ma thèse se présente comme une parfaite année de procrastination et de binge-watching. Je commence ainsi ma longue série de critiques par la série la plus suivie sur Netflix, Orange is the New Black. (OITNB pour les flemmards)

Oubliez Oz et Prison Break. Prenez vos tongs et votre PQ. Vous entrez dans l'univers carcérale au féminin.

Faites connaissance avec Piper Chapman, une trentenaire entrepreneuse aisée, fiancée à un homme qu'elle aime et qui l'aime. L'élément déclencheur survient lorsqu'elle est dénoncée par son ex-dealeuse d'être complice d'un cartel de drogue international. Envoyée au pénitencier fédéral de Litchfield, elle planifie de passer ces 15 mois à se remettre en forme, rattraper ses retards de lecture d'Amazon, et surtout, ne pas faire de vagues.

Tout dans le pilot indiquait que nous suivrions la survie de cette femme en contraste totale avec les autres détenues. (La Lettre pour Elise en dubstep remix dans l'épisode 2 en était la parfaite illustration sonore.)

Ce n'est qu'au fil des épisodes, qu'on remarque qu'elle n'est qu'un personnage parmi tant d'autres, qu'OITNB ce n'est pas l'histoire d'une femme en prison mais l'histoire de femmes en prison.

Piper le dit elle-même à sa mère dans la saison 1: Si elle est là, c'est qu'elle ne vaut pas plus que les autres, elle n'est pas différente.

Et c'est bien cette caractéristique d'OITNB qui m'a poussée à faire un marathon de la série en 4 jours.

OITNB fait partie de ces séries où les personnages font la force de la série. Leurs histoires nous sont contées à travers des flashback à la Lost. Chaque détenue a eu son moment de gloire, même celles qu'on ne suspectait pas (Flaca par exemple) Et petit à petit, on s'attache à ces êtres qui sont pourtant des criminels. Rappelons en effet que dans cette prison, tout le monde a commis un délit / crime et la série a fait preuve de bon discernement en évitant le cliché du détenu injustement accusé.

Ce qu'OITNB souhaitait montrer, c'est que ces criminels sont aussi des humains avec un passé qui peuvent expliquer leur acte. Ici encore, Piper le souligne elle-même à son fiancé après son interview : ce sont simplement des femmes qui ont fait une erreur dans le passé et qui souhaitent faire leur temps.

Si je reviens souvent à Piper, c'est que, malgré qu'elle ait perdu de son importance au fil des saisons, c'est bien à travers ses yeux et aux yeux de ses proches que nous découvrons Litchfield. L'artifice scénaristique des fiançailles permettait à Piper d'être connectée avec le monde extérieur, c'est-à-dire notre monde à nous. Par son éducation, elle a une vision (certes biaisée mais) analyste de sa condition de vie pénitencière, et transmet les mots justes à Larry/sa mère, ou nous spectateurs.

Une fois que nous étions rentrés dans l'univers de la série, son monde extérieur n'a plus lieu d'être et s'écroule. Cela aurait pu mal amené, mais non. Plus nous avançons dans la saison 1, plus nous comprenons que le couple Piper/Larry n'a jamais été viable. Les trahisons anodines (alimentaire pour Piper, sériestiques pour Larry), les manipulations innocentes de Piper, les pieux mensonges de Larry sont disséminés tout au long des épisodes si bien que la rupture de leur couple est cohérente.

C'est le deuxième atout que j'admire chez OITNB : la cohérence scénaristique. C'est souvent ce qui affaiblit une série qui dure. Pour l'instant, les personnages agissent encore en continuité avec leur caractère. Je croise les doigts.

Le réalisme de la série est aussi un autre point fort.

Ici, retrouver un corps pendu dans un placard n'est pas un meurtre déguisé mais un suicide, une schizophrène qui avoue un meurtre n'a pas été manipulée. Cela change de ces séries policières tordues où l'enquêteur est un paranoïaque pour qui une solution évidente est trop bonne pour être vraie.

N'ayant jamais été incarcérée dans un pénitencier fédéral américain, je ne peux parler du réalisme des conditions de vie en prison. Je peux en revanche admirer le fait que la part des noirs/blancs/hispaniques/autres - lgtb/non lgtb soient assez bien réparties en regard avec les statistiques trouvée sur le net (j'ai bien fait mes devoirs).

Enfin, j'aime le ton anti-politiquement correct / provocateur de la série. Le racisme, la misogynie et l'homophobie existent bien, et l'humour noir qui réunit ses éléments est tout simplement exquis.