Un bon épisode encore une fois, la saison trouve sa voilure !

À travers l'avancée de certains "fils rouges" (la relation Maeve/Isaac, la fin du couple Otis/Ruby, Hope la nouvelle directrice, la grossesse de Jean...) la série arrive à parler de plein de choses à travers des intrigues très variées :

• la notion de maternité chez les femmes plus agées, avec les doutes, les peurs que cela peut engendrer - d'ailleurs, je suis toujours UTLRA fan de la relation entre Maureen et Jean, encore une superbe amitié qui s'est nouée naturellement par le passé qui nous paraît si logique, alors qu'elles ne s'étaient pas parlées de la saison avant cet épisode (mais le taff de la saison 2 porte ses fruits)
• les divergences de points de vue (politiques notamment) dans un couple qui ne vit pour l'instant que sur la passion (avec Maureen qui contraste ça avec sa relation "traditionnelle" qui a été un échec total)
• le malaise qu'on peut ressentir lorsqu'on n'a pas l'opportunité d'exprimer qui on est : les scènes avec les uniformes(isation) des coiffures et des vêtements pour Cal, avec des normes génrées qui causent une grande gêne
• Même idée pour Lilly qui est aussi un personnage secondaire assez génial. A partir de sa personnalité qui tenait de l'ordre d'une blague avec ses gimmicks de geeks et sa nymphomanie, la série en a fait un personnage super attachant qui est inconsciemment fier et à l'aise avec son côté atypique. Et j'adore le fait qu'elle ne vit pas dans le même monde qu'Ola, et que cela créé un dialogue parfois vain lorsque cette dernière veut lui faire part de ses problèmes très personnels et terre-à-terre, tandis que Lilly ne pense qu'à des hobbys qui relèvent de la SF. Le malaise d'Ola est palpable, et très triste, d'autant plus qu'elle garde encore tout pour elle, ce qui est in-character mais toxique...

Bien sûr, les grosses piques aux cours d'éducation sexuelle lamentables dispensées, font relativiser les critiques éventuelles des débuts de la série sur une vision trop "libre" ou "émancipée" des jeunes de ce lycée. On voit ici clairement un retour en arrière et cet aspect réac n'aurait pas marché plus tôt dans la serie.

Hope agit d'ailleurs un peu comme une sorte de personnification des personnes réacs qui veulent paraître progressistes et qui sont typiquement le genre de haters minoritaires que la série a pu attirer. C'est malin de montrer, de façon exagérée sans doute (encore que...), la façon dont l'éducation sexuelle est toujours enseignée dans les classes : faisant l'apologie de l'abstinence, la honte, la peur, le silence. Le choix des dialogues est particulièrement bien choisi (un "Be quiet, Maeve" de Hope notamment, qui est sanglant j'ai trouvé). Le tout, avant de démontrer en quoi c'est idiot, et comment en trois phrases, Maeve, Rahim, Eric ou Emily la prof de français parviennent à résumer l'essentiel en peu de mots. Histoire d'éduquer aussi l'audience sur les bases.

Les scènes avec la vraie clinique et les conseils d'une doctoresse tranchent d'ailleurs radicalement non seulement avec les scènes risibles à l'école, mais aussi avec les premières scènes "amateurs" de la série. Otis était en effet un amateur et c'est probablement pour le mieux qu'ils ont arrêté la clinique. Ce n'est pas anodin que Maeve et Otis imaginent de la relancer dans cet épisode.

J'ai beaucoup rigolé quand Anwar a dit "chaque film que j'ai vu avec un gay il finissait mort du SIDA. Oui je me protège."

Et il y a encore plein de trucs avec comme l'ont dit mes deux comparses ci-dessous, le fait d'aborder ouvertement la sexualité d'un homme handicapé, très cool.

Même les personnages comme Michael qui doit apprendre à se connaître et à refaire sa vie, sont intéressants finalement.

Je trouve ça super intéressant de voir comment une personne qui se présente comme ouverte et progressiste en début de saison est en réalité une bombe de conservatisme et d'idées reçues. On le voyait venir, mais entre le savoir et le discours associé, c'est quand même impressionnant.

Sinon, Ruby me fait un peu de peine. Elle a beaucoup évolué au cours des saisons, et j'aime la manière dont cela continue.

Et tout comme Mmagimère, je salue le fait qu'on aborde la relation entre une personne valide et une personne handicapée. Dommage que ce soit avec Maeve par contre !

L'éducation sexuelle selon Hope est un désastre et dangereuse.

Encore une fois, la série montre la colère de Cal, mais ne nous explique pas qui iel est.

J'aime beaucoup ce que nous montre la série entre Maeve et Isaac (je déteste ce dernier, mais c'est le fait de montrer une relation entre une femme valide et un homme handicapé que j'apprécie).