Une histoire fort intéressante qui traite de nombreuses thématiques sans en faire jamais trop (ou pas assez). Les personnages sont bien construits (et la distribution très bien choisie et dirigée), leur background un peu lourd est au centre de l'histoire en ce qu'il les définit mais il n'y a pas de volonté de moralisation ou de jugement de la part des scénaristes. Le scénario, justement, est fin, ciselé, travaillé, les dialogues précis et riches, surtout pour les deux derniers épisodes. Sous des apparences superficielles avec un côté soap opera (la série étiquettée comme de la comédie noire, ce qu'elle n'est pas) très Netflix, l'histoire regorge pourtant d'éléments intéressants et pertinents car ils sont indirects mais explicites et laissent à réfléchir : les rapports de classe au début, le pouvoir, l'impact des traumatismes, la façon dont les femmes sont constamment jugées et définies par les autres/hommes, et puis l'influence jamais questionnée des hommes qui laisse les autres/femmes sur le bas-côté. 

Une histoire résolument féministe qui ne cherche pas à le revendiquer ou à attirer un public cible, ou même à répondre aux codes féministes lisses mais qui porte en elle une étude très fine de l'impact du pouvoir selon qu'il est détenu par les hommes ou par les femmes. Tout est niché et si on ne veut pas le voir, on ne le verra pas pourtant le titre porte bien son nom : dans la mythologie, qui étaient les sirènes ? 

Malin, intelligent, et super moderne de par son utilisation ironique mais fine du soap opera et du glamour. Une vraie surprise qui se dévoile au fil des épisodes, et dont l'ensemble se révèle très satisfaisant !