Autant le dire tout de suite : Spotless ne révolutionnera pas le monde de séries made in France. Malgré tout et même si on est loin de la claque télévisuelle annoncée au départ, cette première saison s’avère plaisante dans l’ensemble.

La grande force de la série, c’est clairement le duo formé par les deux frangins, Jean et Martin. Malheureusement et à mon plus grand regret, cette relation a un peu était mise de côté au milieu de la saison et il faut attendre les derniers épisodes pour qu’elle se retrouve de nouveau sur le devant de la scène. Loin de moi l’idée d’affirmer que la relation entre les deux frères est révolutionnaire. Au contraire, elle est aussi classique que le reste du scénario. Seulement, les personnages sont suffisamment bien écrits pour que l’on s’intéresse à eux et c’est pour moi le principal. Finalement, aussi classique soit-elle, cette relation fraternelle se révèle même touchante par moments.

Par ailleurs, l’un des gros atouts de la série, c’est aussi son humour noir qui reste toujours acceptable. Là encore, je suis déçu de voir que cet humour avait été un peu laissé de côté au milieu de la saison pour mieux revenir vers la fin. Pour les futurs épisodes, il faudrait vraiment que la série joue davantage sur cet humour noir sans en abuser pour autant.

Le personnage de Nelson que l’on pourrait distinguer comme étant LE méchant est assez intéressant. Une fois de plus, la série fait dans le classicisme, mais je trouve qu’elle manie tellement bien ce classicisme que ça ne dérange pas outre mesure. Pour autant, je dois avouer que ce personnage s’avère parfois trop caricatural et peut faire grimacer à certains moments.

Concernant le scénario de cette première saison, il est définitivement beaucoup trop classique. Il n’y a pas beaucoup de surprises, on s’attend presque à chaque situation et la plupart des rebondissements sont des rebondissements que l’on a pu déjà voir plusieurs fois dans d’autres séries et/ou films. Pour autant et c’est là que Spotless devient complexe, je n’ai eu de cesse d’être embarqué par cette histoire, ne serait-ce que pour connaître le devenir de ses personnages. Un constat s’impose donc : l’une des grandes réussites de cette série, ce sont donc ses personnages auxquels on finit par s’attacher et dont on apprécie de suivre l’évolution. Finalement, on peut donc dire que malgré un scénario vraiment trop classique, celui-ci est tellement bien mené qu’il en devient efficace.

Pour autant, Spotless n’échappe pas aux défauts de nombreuses autres séries en pratiquant l’art du remplissage. Il y a quand même plein de moments dans cette saison où on a un peu l’impression que les scénaristes comblent les trous dans leur scénario avec des intrigues dont on a du mal à distinguer le véritable intérêt au premier abord : c’est le cas notamment de certaines intrigues mettant en scène Julie, la femme de Jean ou encore de Maddy, sa fille. Si ces intrigues permettent d’étoffer ces personnages et de leur donner une certaines consistance, elles sont malheureusement rarement intéressantes.

Sorte de mélange entre Dexter, The Driver et Breaking Bad, Spotless finit par avoir du mal à se démarquer et à trouver sa voie. A défaut d’être révolutionnaire, la série demeure fort sympathique et divertissante. Les différentes thématiques qu’elle soulève (la famille, le passé, la fuite, la mort…) sont pertinentes, ses personnages bien écrits, ses acteurs convaincants et son scénario, beaucoup trop classique, est bien mené. Quoi demander de plus ? On est loin d’être face à la série du siècle, mais pour une coproduction franco-anglaise, elle s’en sort quand même bien et c’est tout ce que je demande.

Après, je ne vous cacherai pas que j’ai quelques doutes sur la longueur et les scénaristes devront tout de même proposer quelque chose de plus novateur « narrativement parlant » lors de leur deuxième saison.

A suivre donc…