Image illustrative de Black Mirror
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Black Mirror

Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...

En cours Anglaise, GB Pas de durée
Drame, Drama, Science-Fiction, Thriller, Science-Fiction & Fantastique, Mystere Channel 4, Netflix 2011
13.21

4 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

Image illustrative de l'épisode 6.01 - Joan est horrible

Joan Is Awful

Une femme d'âge moyen est stupéfaite de découvrir qu'une plate-forme mondiale de streaming a lancé une adaptation dramatique télévisée de prestige de sa vie – dans laquelle elle est représentée par la star d'Hollywood Salma Hayek Pinault.

Diffusion originale : 15 juin 2023

Cliquez pour voir plus d'informations sur l'épisode

Diffusion française : 15 juin 2023
Réalisat.eur.rice.s : Ally Pankiw
Scénariste.s : Charlie Brooker
Guest.s : Annie Murphy , Salma Hayek Pinault , Michael Cera , Rob Delaney , Ben Barnes , Himesh Patel , Avi Nash , Wunmi Mosaku , Lolly Adefope , Jared Goldstein , Jaboukie Young-White , Ayo Edebiri , Camirin Farmer , Kayla Lorette , Leila Farzad , Rich Fulcher , Ellen Robertson , Luke Beattie , Paul Gorvin , Laurel Lefkow , Éva Magyar , Bea Segura , Steen Raskopoulos , Max Harwood , Brian Law , Anthony Wise , Alex Magliaro , Mujde Ipek , Mark McKerracher , Tessa Wong , Danielle Vitalis , Mary Beth Barone

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Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 03 juillet 2023 à 21:44

Que ça fait du bien cet épisode de Black Mirror, après la crise saison 5 ! Pas que cette dernière m’a totalement déplu, mais on sentait que la série itérait trop sur les mêmes thèmes (simulation, réseaux sociaux, jeu vidéo…), et finalement, se cherchait une nouvelle raison d’être.

Ici, certes on retrouve un peu ce concept de simulation, mais à la fin, en guise d’une surcouche à une histoire déjà riche, et puis conceptuellement à un niveau tellement avancé par rapport au reste de la série. De plus, même si tout l’épisode est une “simulation”, il n’est pas du tout présenté comme tel, au sens où on reste très ancré dans quelque chose de concret qu’on considère à tout moment comme la réalité.

Déjà, il faut souligner le fait que la série n’a jamais été aussi belle et bien filmée. Franchement, ils peuvent continuer à prendre des années entre chaque saison si c’est pour nous sortir des produits aussi qualitatifs à mes yeux. Le début de l’épisode en particulier, a la tâche difficile de nous présenter un quotidien ennuyant que la suite sera amené à nous répéter. Il faut donc faire des plans suffisament marquants, mais pas trop long pour ne pas nous lâcher, et ils y arrivent à la perfection. Le premier montage est super au sens où chaque plan a un intérêt et te fait comprendre tout ce qu’il y a à savoir sur son quotidien. Joan est systématiquement en décalage dans le champ, elle fait semblant d’aimer sa vie… Dès le premier plan, où son visage est reflété sur l’écran de son téléphone qui vient la réveiller, je me suis dit que ça allait être un travail d’orfèvre. Ça n’a pas loupé.

D’un point de vue narratif aussi, tout le premier acte est super bien construit. Tout est fait pour pointer du doigt le fait que Joan a l’air d’être une connasse sous certains aspects, mais aussi, que les autres sont tous un peu injustes avec eux (l’employée qui lui fait un chantage émotionnel, la thérapiste qui prend parti contre elle sans chercher à l’écouter). Son copain, pourtant placé en victime, voudra même savoir tout ce qu’elle a dit à sa psy, ce qui est en soi assez toxique.

Le titre de l’épisode nous conditionne à penser que c’est une mauvaise personne, et ce n’est pas pour rien qu’il apparaît en début d’épisode de façon aussi visible (il a un format différent pour la première fois de la série) et avec un cachet Netflix, ce qui atire immédiatement notre attention. Bien sûr, tout cela débouche vite sur un discours totalement méta et totalement génial.

I’m not the main character of my life story.

Du moment où Joan tombe sur son émission Netflix éponyme, ça devient de l’or en barre cet épisode. La reprise malsaine de chaque scène du début d’épisode, exagérée pour un effet dramatique, est assez parfaite. Salma Hayek est notamment un excellent casting vu comment elle est totalement over-the-top. Ses scènes permettent de tourner Joan en bien pire qu’elle ne l’est, nous force immédiatement à prendre son parti et à considérer à quel point l’image peut mentir, à quel point une réputation est fragile. Joan devient hyper identifiable vu l’effroi total qu’on imagine ressentir si on découvrait une émission qui rejoue notre vie avec une distorsion sournoise, où toutes nos insécurités sur nos petits défauts que les autres peuvent trouver épouvantables, nous ressortent en pleine face. C’est limite si ça ne revient pas à une violation de nos propres pensées, un concept que j’ai toujours trouvé effroyable et que la technologie liée à la collecte des données et à l’écoute passive, rend petit à petit imaginable.

C’est cruel, violent et génial. J’irais même jusqu’à dire que ce Joan is Awful est un peu un Truman Show moderne vis-à-vis de toute la partie paranoïa liée à la technologie grandissante de son époque, qui pousse au bout les limites de ce qui nous définit en société actuellement.

L’épisode ne s’arrête pas sur cette simple idée et exploite à fond le filon en balançant ensuite une bonne dose de mots-clés du moment, qui aident à crédibiliser le fond de l’affaire. Vide juridique autour des technologies et des géants qui dépassent de loin les structures légiférantes actuelles, deepfake et usurpation d’une image publique : toute la séquence de descente aux enfers pour la protagoniste surprend par sa pertinence avec ses sujets proches de nous, à partir d’un pitch qui semble pourtant irréaliste. Même si la discussion avec l’avocate paraît presque trop grossière, le ton comique burlesque fait passer la pillule, et le fait de revoir toutes les scènes encore plus exagérées et raccourcies avec Salma nous fait prendre de la distance avec amusement sur la crédibilité de la situation. Ce n’est pas le but, après tout !

En revanche, le changement de ton de l’épisode n’est pas forcément la partie la plus maîtrisée. Le gag de la chiasse dans l’Eglise est d’aussi bon goût qu’il ne l’est en le décrivant (donc pas beaucoup). Et puis on bascule vers une sorte de Thelma & Louise revisitée avec les deux héroïnes qui finissent par monter un plan d’attaque un peu facilement, amenant une séquence infiltration dans le QG de la grande compagnie méchante, pas des plus subtiles ou crédibles. Mais quelque part, l’alchimie fonctionne tout de même, surtout portée par les actrices qui incarnent des personnages vraiment bigger than life (même si Annie Murphy m’irrite parfois un peu - Jo joue mieux, je vous l’assure). L’épisode assume ainsi son côté totalement popcorn fun qui tranche radicalement avec le quotidien ennuyant de l’héroïne au début. C’est finalement une jolie façon de redonner la force à Joan d’incarner “le personnage principal de son histoire”.

Malgré certains couacs ou rapidités dans les transitions, j’ai donc trouvé les variations de ton tout au long de l’épisode vraiment géniales à suivre, qui traduisent bien le propos et l’histoire complète.

En plus, toutes les invraisemblances peuvent complètement s’expliquer et partir en fumée quand on nous révèle le twist final assez génial car totalement inattendu. Black Mirror nous a certes habitué à avoir un twist, mais habituellement il y a deux schémas d’épisodes. Soit il est plutôt classique/mystérieux et le rebondissement intervient à la fin pour nous faire tout reconsidérer, soit il arrive très vite pour exploiter ensuite les enjeux qu’il soulève. Sauf qu’avec Joan is Awful, je pensais que le simple concept de l’émission méta était le twist.

Lier tout le concept d’un monde simulé par un “Quamputer”, c’est quand même brillant, car je ne l’avais pas du tout vu venir alors que c’est complètement logique. En plus d’expliquer pourquoi ce qu’on regarde était parfois loufoque car déjà une version scénarisée d’une histoire, l’idée de citer ouvertement les acteurs et actrices dans leurs propres rôles est quand même toujours fun et parvient à créer une distance étonnante avec l’intrigue tout en nous laissant happé par le propos. Tout le speech de Michael Cera est notamment très cool, et toute la partie infiltration se justifie bien pour nous en apprendre vraiment plus sur le fonctionnement, le pitch et la stratégie de Streamberry.

C’est là que l’épisode bombarde encore ses dernières idées engagées là-dessus, notamment ce concept extra de contenu personnalisé pour chaque spectateur/spectatrice à partir d’une analyse boostée de nos profils. C’est, pour le coup, tellement crédible que ça paraît être une éventualité inévitable à la prolifération exponentielle des plateformes de diffusion de contenu (audiovisuelles ou autres) et de l’envahissement qu’elles prennent dans nos vies. Tout cela est ancré dans une stratégie marketing également très crédible où la CEO explique que l’audience serait toujours plus intéressée par découvrir leurs côtés sombres plutôt que du contenu positif.

Ce qui est bien sûr brillamment méta puisque c’est exactement tout le pitch de Black Mirror. On vient toutes et tous pour les scènes malsaintes, perçantes, mémorables et amères. On n’est pas contre un peu de happy-end de temps en temps, néanmoins. Comme c’est d’ailleurs le cas dans cet épisode, où l’héroïne reconnaît qu’elle est déjà prédestinée pour renverser le système, encore une autre idée assez géniale qui est à la fois crédible in-universe, et doublée d’un sous-texte méta puisque la main du scénariste a effectivement conduit Joan là où elle est, tout étant déjà littéralement écrit.

Alors on pourra critiquer l’épisode (et toute la saison d’ailleurs) sur le fait qu’elle livre une critique finalement assez subtile (malgré sa richesse), peu incisive contre Netflix, qui est désormais la maison-mère de la série, ce qui est une forme d’hypocrisie. Sauf que pour moi c’est un faux débat, ce n’est pas parce que la série bouge chez un mastodonte du système capitaliste qu’elle devrait se retenir sur ses messages. Au contraire, j’irais même jusqu’à dire que je comprendrais mieux des critiques comme quoi la série est trop dans la retenue. Peut-être qu’en ayant aligné autant de concepts, l’épisode a perdu en incisivité ce qu’il a gagné en abstraction et en thématiques, et Netflix s’en sort finalement avec les faveurs du spectateur avant tout. Mais c’est un peu le dilemme et le combat permanent d’une série qui s’appelle “Black Mirror” et qui veut dénoncer par un écran l’usage de ces derniers. Pourtant ça n’a jamais dérangé grand monde, et je ne vois pas trop en quoi le passage sur Netflix devrait y changer quelque chose.

Bref, si la mise en abyme de Netflix est tellement évidente qu’elle apparaît facile au début, le commentaire très libre et profond sur tout le divertissement et la tournure de la création artistique de la fin d’épisode m’a paru vraiment être l’idée la plus neuve et la meilleure réinvention de la série depuis San Junipero.

Dépaysant, ultra fourni, super esthétique et aux catapultant dix concepts en une proposition marquante, cet épisode a vraiment tout et redonne un second souffle à la série !


Avatar nicknackpadiwak nicknackpadiwak
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 01 juillet 2023 à 14:34

Il y a un schéma narratif qui me gonfle sur pas mal des derniers épisodes de BM et qui est le suivant : un personnage se comporte comme un ou une malotru/e égoïste, détestable et l’épisode se charge de lui faire traverser l’enfer, sous le consentement approbateur des spectateurs qui trouvent que c’est bien fait pour lui et elle. C’est un procédé facile, en plus d’être désagréablement moralisateur. Et c’est vraiment le sujet de ce premier épisode. Autant dire que ça commençait mal, même si l’épisode avoue à demi-mot qu’ils sont obligés de mettre en avant des personnages négatifs, car sinon cela ne marcherait pas.

Heureusement Salma Hayek qui se fait bien plaisir à sortir les dialogues les plus vulgaires possible et le twist sur Joan sauve l’épisode qui aurait tout de même mérité de durer un quart d’heure de moins.


Avatar ClaraOswald ClaraOswald
Membre
Avis défavorable Déposé le 30 juin 2023 à 04:00

Le pire épisode de la série avec le 5x03. Deux à la suite, ça fait mal.

Le sujet est tellement intéressant mais est traité de manière comique pour une raison qui m'échappe. Il y avait tellement à faire et c'est tellement d'actualité, quel gâchis. Et puis cette fin WTF de simulation (encore!) avec des ordinateurs quantiques qui ruinent le peu de potentiel que l'épisode avait encore... sans moi.


Avatar cedric2506 cedric2506
Membre
Avis favorable Déposé le 29 juin 2023 à 22:41

Super épisode, très original. Moi je ne m'attends à rien d'autre maintenant avec Black Mirror depuis que c'est passé sur netflix. Les giga malaise c'est terminé les gars.


Avatar Guismo Guismo
Membre
Avis favorable Déposé le 19 juin 2023 à 23:39

J'ai l'impression de pas avoir vu un épisode de Black mirror, comme le dit très bien Jo c'est trop gentil trop lisse, ça finit en happy end comme si fallait pas non plus aller trop loin dans la critique de Netflix ... a part ça c'était quand même divertissant, l'idée est bien trouvé mais encore une fois c'est pas du Black mirror !


Avatar Jo_ Jo_
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 17 juin 2023 à 21:00

Un épisode plutôt sympathique, avec une Annie Murphy trop classe (mon sosie de mimiques officielle selon Galax, rappelons le), et une Salma Hayek très drôle. Le twist final est plutôt bien amené et je ne l'avais pas vu venir.

Le problème, c'est qu'on est dans Black Mirror. Et là, tout est trop lisse, trop gentil. Je regarde cette série pour voir une dystopie, pour voir des hommes politiques coucher avec des cochons (j'admets que l'exemple est étrange si vous n'avez jamais vu la série), et je n'ai pas du tout retrouvé ce sentiment avec cet épisode. D'ailleurs, je n'ai pas spécialement perçu la place de la technologie non plus... A part un giga clin d'œil à Netflix que j'ai trouvé beaucoup trop too much (mais plutôt honnêtes de dire qu'ils se croient tout puissants et se fichent des utilisateurs), le reste est mince.

Je veux du malaise, bordel ! Je veux éteindre mon écran en ne sachant pas quoi dire de gêne, pas en pensant "Oh bah c'était mignon". Avis positif pour le moment mais limite quand même.


11.71

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09 juil. 2023
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01 juil. 2023
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ClaraOswald a noté cet épisode - 2
30 juin 2023
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cedric2506 a noté cet épisode - 15
29 juin 2023
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Guismo a noté cet épisode - 12
19 juin 2023
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Jo_ a noté cet épisode - 12
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