Allez, on ré-attaque sur Four après avoir fini Seven !

Je me suis déjà infligé Robot il y a 7 ans, je passerai donc mon tour pour un replay.

The Ark est sinon une excellente introduction. Galax a vraiment tout dit sur les qualités de l'épisode, et je ne peux qu'y adhérer. J'aime particulièrement le duo que forme ce nouveau Docteur aussi fantasque que cynique avec un Harry guindé et très terre à terre. La séquence d'évasion sous le bureau, qui serait typiquement une digression lourdingue dans un autre serial, gagne ici en malice grâce à ce duo très attachant et à la débrouillardise dont fait preuve le Docteur pour démêler la situation.

DOCTOR: You're improving, Harry.
HARRY: Am I really?
DOCTOR: Yes, your mind is beginning to work. It's entirely due my influence, of course. You mustn't take any credit.

Ça, c'est de la première partie !

Alors bien sûr, il y a un peu de remplissage par-ci, avec dix bonnes minutes qui reposent sur une porte qui s'ouvre et un problème d'oxygène. On a également la compagne qui n'est bonne qu'à se faire sauver, à trois reprises dans cet épisode, des défauts classiques des classic. Si le premier point est habituel pour un épisode d'exposition, le second est déjà plus gênant sachant qu'il concerne Sarah Jane, débrouillarde en temps normal (et par la suite dans l'histoire).

Le reste c'est un pur plaisir.

Déjà, la caméra est vraiment excellente pour l'époque, elle retranscrit parfaitement cette sensation de vaisseau figé dans le temps et dans l'espace. La réalisation date des années 70, c'est évident, mais que c'est propre et beau ! Il y a un parti pris esthétique futuriste qui même aujourd'hui encore fait moins vieux que d'autres films et séries sortis pourtant dans les années 80 ou 90. Vraiment très peu de choses à reprocher à ce niveau-là. Je suis absolument fan du décor intérieur de l'ark, avec les fenêtres ouvertes sur les étoiles, c'est juste une merveille visuellement.

Et mine de rien c'est pas donné à tous les classics : cet épisode reste parmi les plus beaux de tous, même pour les 14 saisons ultérieures, c'est dire !

Mis à part ça c'est la première vraie aventure du trio en terrain inconnu et ça marche vraiment bien.

La synergie entre le Docteur et Harry est évidente et est au centre de l'épisode, car Sarah Jane est un peu délaissée (ce sera finalement le seul vrai reproche qu'on pourra faire tout au long de l'épisode).

Les dialogues restent très très travaillés (la citation tout en haut est une exemple, il y a en a quelques autres) et l'humour assure (la scène du laser électrique, bien qu'encore une fois en apparence inutile, est très drôle).

Et puis l'épisode pose vraiment bien les bases de tout ce qui viendra ensuite. Le scénario est bon, vraiment. L'arche spatial, l'époque incertaine, les cryogénisations, la bestiole verte, les sabotages... tout se met en place et quoi de mieux qu'un bon vieux cliff (que je n'avais pas vu venir - oui j'ai honte) pour nous donner envie de revenir ?

Il y a cette sensation "exploration d'un vaisseau inconnu" très jouissive. Le rythme est lent mais l'histoire repose entièrement sur la crédulité du spectateur, ce qui fonctionne beaucoup.

Et puis il y a CE speech (un autre exemple des dialogues de l'épisode) :

DOCTOR: Homo sapiens. What an inventive, invincible species. It's only a few million years since they've crawled up out of the mud and learned to walk. Puny, defenceless bipeds. They've survived flood, famine and plague. They've survived cosmic wars and holocausts, and now here they are amongst the stars, waiting to begin a new life, ready to outsit eternity. They're indomitable. Indomitable !

C'est fin, simple, beau et efficace. Sarah Jane n'a peut-être pas le meilleur rôle et certains raccourcis auraient pu être pris car l'enchaînement de péripétie semble surtout retarder la découverte du vaisseau colon, reste que c'est rondement bien mené cette affaire. On sent que la série entre dans une nouvelle ère.