Image illustrative de Doctor Who
Image illustrative de Doctor Who

Doctor Who

Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...

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Terminée Anglaise, GB 25 minutes
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) 1963
12.11

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Image illustrative de l'épisode 26.14 - Survie - Partie 3

Survival (3)

Voir partie 1...

Diffusion originale : 06 décembre 1989

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Diffusion française : 06 décembre 1989
Réalisat.eur.rice.s : Alan Wareing
Scénariste.s : Rona Munro
Guest.s : Adele Silva , David John , Julian Holloway , Lisa Bowerman , Michella Martin , Sakuntala Ramanee , William Barton , Anthony Ainley

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Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 03 juin 2022 à 23:57

C’est l’ultime partie de Doctor Who, ça fait quelque chose de se dire ça…

C'est un épisode un peu inégal avec plein d'émotions contradictoires qui ressortent. Par exemple, le ralenti avec Ace et sa pote cheetah est un peu con, même si étrangement atmosphérique.

Le Maître se libère de l’emprise de la planète juste par sa force de l’esprit, même si je suppose que sa version dans le téléfilm qui conserve les yeux jaunes est une forme de continuité à cette histoire ? En tout cas, même s’il est plus mesuré dans cette histoire, je ne suis toujours pas un fan absolu de l’incarnation ni du personnage. Je pense que s’il est plus mesuré, c’est aussi parce que l’épisode ne prend pas le temps de le développer comme il faut. Il est moins cynique, moins drôle et moins imposant à la fois, que dans le procès de la saison 23 typiquement, et moins foufou et créatif que face à Five. Il est juste… présent, puis absent. Quand il laisse le Docteur la tête la première dans un canapé alors qu’il voulait le tuer, c’est un peu concon par exemple. Le duel de moto est d’ailleurs un peu ridicule, même s’il sert ensuite à laisser Karra la Cheetah sauver tout le monde. Pendant que le Maître se tient debout à répéter les mêmes speechs de domination à venir sur le Docteur. C’est un peu une constante dans ce serial, le Maître qui reste debout sans trop tenter de choses.

Il a tout de même quelques bons échanges avec le Docteur. Leur confrontation finale est étrangement épique, sur une planète explosive qui fait appel à leur combativité à laquelle ils doivent résister, et le Docteur étant moins occupé à se battre qu’à lutter, il peut ainsi fuir avant le Maître. C’est intéressant, et même si on ne saura jamais vraiment comme le Maître a atterri sur cette planète, ni comment il en sortira, c’est un peu toujours le crédo dans la série classique.

DOCTOR: [The Master] must hope, believe, he can find something.
ACE: What?
DOCTOR: To destroy me.
ACE: You'd wipe the floor with him!
DOCTOR: Yes, well, we are an explosive combination.

L’autre antagoniste, à savoir l’acolyte du Maître, est aussi oubliable de fou, c’est un ennemi sans charisme, avec des traits de beauf exacerbé par ses lunettes de soleil ridicules. Mais je me demande si ce n'est pas fait exprès : son armée de gars et lui semblent représenter un peu la vision machiste ancienne de “l’humain supérieur”, par rapport à une fille cheetah et à Ace qui triomphent contre eux et qui représentent une forme de modernité. Ce sous-texte est pas mal et rejoint d’autres choses de la saison : l’émancipation d’Ace dans Curse of Fenric, la scène finale féminine de Battlefield avec la femme du Brigadier, etc. C’est une interprétation qui ajoute de l’intérêt à l’histoire de Survival, mais il faut quand même essayer de lire un peu loin pour y donner du sens.

Je pense que l’épisode avait de base beaucoup plus de sous-texte et qu’il a été un peu réduit dû aux besoins d’intégrer le Maître et de faire une histoire plus “monstres traditionnels” dans une saison extrêmement abstraite et onirique (ce qui lui fait pourtant une part de sa cohérence et de son charme). La scénariste Rona Munro a en effet déclaré plus tard qu’elle avait injecté un fort sous-texte lesbien entre Ace et son amie cheetah Karra, sous-texte qui faisait écho à une vision bisexuelle du personnage (que je trouve trop subtile pour être vraiment considérée comme canon), et qu’à cause des costumes ridicules de jaguars, ce sous-texte est perdu. Je suis un peu d’accord, d’autant que vraiment, je n’aime pas ces costumes, alors que le simple effet des crocs et des yeux jaunes était suffisant (les yeux étant même pour de vrai bien faits). Et la scène longuette où elle pleure sa pote mort traîne trop, Karra n’a franchement jamais eu assez de développement pour que cela soit touchant.

Il y a tout de même d’autres idées qui ont survécu jusqu’au cut final : c’est sympa de faire un enjeu autour d'Ace après l’épisode précédent qui l’a fait grandir. Son retour à la bestialité symbolise pour moi son retour en arrière avant son évolution, puisque si elle résiste et qu'elle reste près du Docteur (qui l’a transformée et qui est devenue sa nouvelle vie), elle reste elle-même.

ACE: Listen, this is the only home I've got now, right?
(Ace puts her hand on the Tardis.)

D’ailleurs, le dilemme d’Ace est assez cool : leur permettre de revenir sur Terre en risquant de rester sous l’influence de la planète à vie, ou trouver une autre solution. Ce qui change pour une fois, c’est que le Docteur respecte vraiment le choix d’Ace et ne le lui impose pas. Elle prend la décision de sauver les autres de l’influence potentielle de la planète.

DOCTOR: But if you do that, you may never change back. You'll become like the Cheetah people forever.
ACE: What shall I do? Tell me, Doctor. I trust you.
DOCTOR: The choice is yours.

C’est une belle preuve d’évolution du personnage encore. Et je suis assez fan du fait que pour symboliser l’avancée de Ace et son côté plus pacifiste, ils trouvent une histoire où elle est moralement et physiquement obligée de ne pas se battre. L’univers le lui rend bien, puisque c’est la cheetah qu’elle a sauvée par compassion qui revient finalement la sauver, sans qu’elle n’ait eu besoin de combattre. En ce sens, c’est presque involontairement Doctoresque, ce que fait Ace dans ce serial. La preuve, lui aussi s'en sort en refusant le combat avec le Maître. C’est assez bien vu, et pourtant cela n’enlève rien à la combativité animale qu’elle possédait depuis toujours et qu’elle réaffirme en fin d’épisode (oralement).

En effet, cette scène finale où elle dit toujours garder une trace en elle de l’influence de la planète est une idée intéressante qui concrétise sa transformation tout au long de leur aventure. C’est un peu étrange sur le papier que le Docteur ne fasse rien pour essayer de la débarrasser de cette influence, mais d’un autre côté, c’est qu’il n’y a peut-être vraiment rien à faire : après tout, nous avons été prévenus, et Ace aussi, sa transformation sur Terre serait finale. Cela laisse songeur sur ce à quoi une future saison (où Ace aurait dû partir au milieu, pour aller à l’université de Gallifrey) aurait ressemblé. En l’état, cela reste un point de chute évidemment inattendu mais avec une certaine forme de perspective ouverte appréciable, achevant complètement aussi bien mentalement (avec Fenric) que physiquement (avec Survival) le changement d'Ace.

Comme je l’ai déjà évoqué brièvement, c’est aussi cette clé de lecture “dernier épisode” qui rend l’épisode plus intéressant que la norme. En plein milieu d’une saison 25, j’aurais été plus sévère et j’aurais moins interprété l’épisode. Mais Survival est ici un objet d’étude assez intéressant. Par exemple, la scène de fin dans la rue fait vachement ère RTD (on dirait franchement la même rue que celle de la famille Noble). Et même si JNT a un peu fait chier en demandant à Cartmell de retirer de nombreuses mentions de mythologie liées aux Seigneurs du Temps (que ce soit dans la saison avec Ghostlight, ou dans cet épisode également avec le Maître qui était censé presque canoniser que le Doc était The Other ou en lien avec lui), c’est peut-être un mal pour un bien, car finir avec un tel teasing aurait peut-être été plus frustrant qu’autre chose.

On se retrouve à la place avec ce speech final, évidemment rajouté après coup. Ce n’est pas facile : imagine t’es là, t’es un showrunner avec 1001 idées, tu as réussi à revigorer une série en perdition en sortant 2 super saisons d’affilée, tu as déjà planifié ta saison 27 avec le grand départ de ta compagne et de ton Docteur, tu comptes balancer du lore à mort pour l’occasion… Et bim, ta série se fait annuler. On te demande d’écrire un speech pour CONCLURE DOCTOR WHO. Un speech en plus franchement rapide, max 20 secondes de temps d’écran.

Et voici ce qu’il choisit :

DOCTOR: There are worlds out there where the sky is burning, where the sea's asleep, and the rivers dream. People made of smoke, and cities made of song. Somewhere there's danger, somewhere there's injustice, and somewhere else the tea's getting cold. Come on, Ace, we've got work to do! 

C’est assez beau, emprunt d’une douce mélancolie. Les mots partent d’un concept phare de l’épisode en cours (les cieux en feu de la planète), font écho à de tas de symboles dans la série, évoquent à la fois le côté assez mythologique et abstrait de l’ère McCoy (la fumée), son humour british réaffirmé (le thé), son sens moral aiguisé (l'injustice), bref, le speech rappelle l'identité de Doctor Who à différentes échelles ; avant de conclure tout ça par un appel à l’aventure et aussi au combat qu’il reste à mener vis-à-vis de l’histoire du Docteur et de Ace. Une jolie ode qui en peu de mots, arrive presque à faire passer la pilule.

Enfin, heureusement qu’on sait qu’il y a une autre série derrière, quand même ! ^^

Et après tout, comme le prouve l’épisode, la loi de la jungle rappelle à tous que c’est le plus fort qui survit. Et quoi de plus fort que l’adaptation, l’évolution, la bienveillance ? C'est aussi ce que nous enseigne l'histoire. Rien de surprenant au fait que la série a donc, envers et contre toutes, réussi à survivre et à suivre les pas de cet ultime épisode. C'est sans faire exprès que sa morale en devient très meta pour la série elle-même.

Un final involontaire, mais involontairement meta et assez représentatif de toute la série, de ses aspects cheaps à ses parties les plus intéressantes, de son auto-critique à ses anecdotes chaotiques de production et de conception, mais surtout de son coeur et de son inventivité.

Note moyenne : 13.67/20

2 réponses
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Avatar Gizmo Gizmo
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 18 janvier 2021 à 17:04

Bordel, la scène d'Ace et sa pote chat au ralenti, il ne manquait que la musique Royal Canin dessus...

Bon final dans l'ensemble, toute la partie au club de sport est franchement ridicule (les lunettes de soleil pour faire daaark, tout un monde), mais c'est surtout le Master qui se détache ici, faisant preuve d'une rage de survivre dévastatrice. Contrairement à The Curse of Fenric, j'ai trouvé McCoy un peu en dessous sur sa confrontation avec son nemesis. Son run l'a tellement installé en adversaire de forces divines misant principalement sur l'esprit, que le voir ici revenir aux combats au corps à corps semblait moins en phase avec son Docteur aspect qui me dérangeait déjà dans le final Paradise Towers).

Sinon, le speech final est sacrément chouette, un bel hommage à l'imaginaire et aux messages de la série, ajouté en post-production après l'annonce de l'annulation. C'est évidemment assez triste à écouter quand on pense aux fans de l'époque qui se retrouveront privés de leur série préférée pendant plus de 10 ans. C'est d'autant plus triste quand on considère les 2 très bonnes saisons qui ont précédé, dépassant les limites de la production pour offrir d'ambitieuses aventures.


14.67

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Galax a noté cet épisode - 15
03 juin 2022
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Gizmo a noté cet épisode - 14
18 janv. 2021
Avatar de OmarKhayyam
OmarKhayyam a noté cet épisode - 15
01 nov. 2018

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