Pour commencer une évidence, voire un aveu : les scénaristes hommes ne savent pas écrire des personnages féminins dans les séries. 

George : We haven’t brought the Elaine character into the show yet. We should get her into this scene.

Jerry : Right. Right. Okay. « Elaine enters ». Right. What does she say ?

Gros blanc.

George : I don’t know. What do women say ?

Jerry : I don’t know.

George : I don’t even know what they think. That’s why I’m in therapy.

D'ailleurs pour illustrer cela, l'épisode propose malheureusement une des pires intrigues à Elaine. Son histoire de chaussures (dont on n'aura jamais le dénouement. Les a-t-elle donné à Gail au final ? On ne saura jamais.) ou cette fin au restaurant où elle fait péter la poitrine pour prouver qu'elle peut séduire tout en sauvant les fesses de ces amis, c'est très faible. Heureusement que Julia Louis-Dreyfuss assure une nouvelle fois.

Sinon, avec le recul des années, c'est un épisode très male gaze. Entre la solidarité entre Hommes incarné par Kramer qui snobe l'ex de Jerry, le fait qu'il soit acquis qu' après 3 rendez-vous avec une femme, celle-ci doit obligatoirement passer à la casserole ou la complicité masculine (le poke et le peek) dès qu'un décolleté surgit à l'horizon (et qu'importe si la fille a 15 ans), c'est très présent, volontairement ou pas. Et parfois ça flirte avec le comportement déplacé et criminel (Kramer quand il explique le non-consentement de sa compagne lorsqu'il se jette dessus pour l'embrasser « she came up to me, she started yelling because I snubbed her. Then we started talking a little bit and I walked her to her building. And just before I left, I put my arm around her waist. I pulled her to me and I planted one. »). Mais bon, Seinfeld date des années 90, on commence à (heureusement) un peu évoluer sur ces points. 

Reste que l'épisode est souvent drôle, notamment la scène où Jerry et George présente le scénario du pilote à un Dalrymple malade ou vomissant ou le regard lubrique de George lorsqu'il voit les seins de la fille du producteur. Puis il y a ces deux répliques cultes sur les décolletées :

Jerry (qui gronde George qui s’est fait capter en train de mater) : Looking at cleavage is like looking at the sun. You don’t stare at it. It’s too risky. You got a sense of it, the look away.

Et

Jerry (en train de se faire gronder pour Elaine) :  There was cleavage in the area. That’s a reflex. Cleavage, poke. Cleavage, poke.

Elaine : But she was 15.  

Jerry : You don’t consider age in the face of cleavage. This occurs on a molecular level. You can’t control it. We’re like some kind of weird fish where the eyes operate independently of the head.

Bref, c'est une thématique un peu limite (et très probablement involontaire), mais on va dire que ça passe.