Survivor
Une aventure dans laquelle un groupe de personnes ont échoué sur une ile isolée. Le dernier survivant de cette aventure repartira chez lui avec la somme d'1 millions de dollars.
| En cours | GB, US | Pas de durée |
| Reality | CBS, | 2000 |
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4.02 -
Épisode 2
Nacho Momma
A tribe member decides to takes charge; an island romance heats up; one group dubs itself the "love tribe"; the second person is voted out.
Diffusion originale : 07 mars 2002
Diffusion française :
07 mars 2002
Réalisat.eur.rice.s :
Scénariste.s :
Guest.s :

La scène la plus fascinante de l’épisode, de TRÈS loin, est lorsque Sean et Vecepia, les deux seuls candidats noirs de la saison (comme d’hab avec Survivor à ce stade, toujours un homme et une femme), sont seuls sur la plage tandis que les 5 autres se baignent au loin.
Sean évoque ouvertement le fait que leurs ethnicités les rapprochent, mais aussi, qu’elle peut être vue comme dangereux par les 5 autres qui partent sans doute immédiatement du principe que si les deux noirs parlent, c’est qu’ils complotent entre eux.
C’est un avis hyper intéressant, et également assez tranché. Vecepia compare même son approche à celle de Malcolm X. Pourtant, Sean est ici très avant-gardiste — peut-être pas avec ce cast spécifiquement, qui semble plutôt ouvert d’esprit et fun par rapport à certains candidats qu’on a pu avoir les saisons précédentes. Mais il touche bien du doigt un biais systémique qui défavorise les candidats noirs car hyper sous-représentés et en minorité dans le show, ainsi que le fait qu’être noir dans le paysage de ce jeu à l’époque c’est venir avec des biais internes et externes, et une charge mentale supplémentaire également.
Tout leur échange est vraiment fascinant. C’est une scène très marquante à regarder en 2025 et d’autant plus en connaissant la suite du show. Ils parlent aussi très ouvertement de religion, de préjugés… C’est peut-être la scène la plus importante de la saison en termes de propos.
Bref, à part ça. C’est un épisode au rythme étrange, avec énormément de temps de camp avant la première épreuve de confort, puis l’immunité qui s’enchaîne quasi immédiatement derrière ! Les épreuves au thème maritime sont globalement cools cette année, avec notamment celle de confort où ils doivent récupérer un bateau coulé au fond de l’eau avec des pierres. La seconde est la fameuse de la dégustation avec une sorte de poisson fermenté cru qui marine dans un jus puant qui attire des mouches à merde. Miam ! C’est toujours plutôt marrant comme épreuve, avec le jeune Rob qui n’y arrive pas.
Côté visibilité, le casting est toujours très déséquilibré, ce qui n’est pas forcément mauvais pour un début de saison. Il faut dire que les Maraamu continuent de perdre, donc les Rotu continuent d’être peu existants — c’est en fait l’histoire de Kathy et de son équipe. C’est la tribe kumbaya et positive, la “love tribe” comme dit Gabriel, tandis que Kathy continue de dormir seule et d’être en marge. Elle se démène pour trouver de la nourriture et finit par y arriver, toute fière, mais elle s’y prend en effet plutôt mal pour parler à sa tribu, pour citer Tammy elle dit un peu “écoutez-moi bien et je vous donnerai du chocolat les enfants !”
Elle gagne quand même des points petit à petit tout au long de l’épisode, au grand malheur de John, pseudo-leader de sa tribu qui tente d’être le provider mais se fait coiffé au poteau.
Pourtant, comme elle le dit, elle remarque que les gens ne la remercient pas tant, donc que son échelle sociale n’est pas encore au beau fixe. Elle oublie probablement l’expérience sociale avant tout, surtout dans sa tribu pas hyper axée survie alors que c’est le thème de la saison. Elle semble pourtant sympathique, et c’est une storyline vraiment sympa à suivre, on sent qu’elle a l’opportunité (comme sa tribu ne perd pas) de s’améliorer.
Les Maraamu ont encore une fois bien plus de temps d’écran, et surtout, plein de relations plus complexes entre eux.
Il y a tout d’abord une partie bon enfant, avec des plaisanteries d’Hunter en météorologiste, Patricia qui se fait crémer le corps, etc. Patricia devient très active sur le camp et prend son rôle de maman un peu trop au sérieux, ce qui agace.
Sinon, on continue également la storyline Sarah X Rob en flirt. Ce qui est intéressant, c’est que Rob explique clairement qu’il l’a “choisie” : s’assurer essentiellement un double-vote car il la suit au doigt et à l’œil. Un peu comme le flirt Jerri/Colby, mais beaucoup plus rapidement, on voit que tout n’est que stratégie et intérêt plus que légitime romance.
Les jaunes ont donc un choix à faire : éliminer Patricia, parce qu’elle est un peu soûlante et moins physique mais hyperactive sur le camp, face à Sarah, elle aussi irritante (plutôt “je-sais-tout”, elle semble assez blasée dans le montage), qui a fauté en épreuve, bref, qui n’a rien pour elle…
… si ce n’est que Rob veut la garder. Cette stratégie de vouloir garder une autre personne “nunuche” à ses bottes est hyper inventive, de façon aussi assumée. Rob et Sean se rallient alors (ainsi que leurs alliées Vecepia et Sarah donc) contre Patricia, tandis que Gina et Hunter (clairement les plus physiques et qui auraient tout du look “alliance majoritaire”) ne peuvent donc sauver Patricia.
Comme le souligne Jeff, la tribu est hyper fracturée, et c’est très atypique de voir que ce sont ceux qui ont fait perdre les épreuves (Sarah dans l’épisode 1, Rob dans celui-ci) ou les fainéants (dans le cas de Sean) qui contrôlent leur tribu, éliminant les plus forts. Rob évoque en fait que si Sarah part, il perd un vote et deviendrait une “worker bee” d’Hunter. Un choix présentée avec un prisme inédit depuis le début de la série.
Rob et Sean sont en fait en train de lancer une mouvance qui va à contre-courant de toutes les attentes stéréotypées de Survivor. C’est sans doute motivé par le fait que ces deux jeunes sont assez arrogants et malins, mais le résultat est plaisant.
C’est un début hyper rafraîchissant en fait, de voir qu’on s’attendrait à un boot order incluant Sarah et Sean, et qu’on a en fait eu Peter puis Patricia.